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Sagesse et pouvoir. une herméneutique du pouvoir( Télécharger le fichier original )par Antoine BASUNGA Nzinga ITCJ - Baccalauréat canonique en théologie 2010 |
· 2.2. L'Organisation institutionnelle en vue du bien communNous avons reconnu, ci-dessus, la nécessité d'une autorité, au sein de toute organisation politique. L'autorité, nous semble-t-il, remplit son contrat dans la mesure où son action réalise l'idéal que poursuit la communauté toute entière. Il s'agit d'une tâche délicate dont dépend le destin de toute communauté qui a pour vocation de cohabiter, en vue de réaliser ses aspirations profondes : vivre son humanité et atteindre son bien-être. Toutefois, l'autorité qui incarne cet idéal, n'est pas un Dieu. L'idéal qu'est le bien commun doit prendre appui sur une instance qui est capable de soumettre à sa loi et l'autorité et le peuple. Dans le contexte actuel, cette instance ne peut être que le cadre constitutionnel dans lequel l'idéal, mieux la sagesse d'une société politique donnée se trouve exprimé. C'est cet idéal que nous désignons ici par le concept de « bien commun ». L'idéal du bien habite chaque membre d'une société en tant qu'il est humain, quel que soit le taux de criminalité, de corruption qui y prévaut. Même lorsque les hommes sont en lutte les uns avec les autres, au point d'en arriver à un anéantissement mutuel, cette lutte « s'inscrit » dans l'économie d'une quête du bien-être. Pour tant le bien être qui s'acquiert dans et pour la communauté éthique reste possible. Seul un cadre éthique peut mettre à jour et cultiver ce qu'il y a de noble dans l'Homme, pour l'orienter vers une fin plus noble encore, telle que la recherche du bien commun dans une société politique. C'est dans un cadre éthique que l'homme découvre qu'il vaut mieux réaliser son épanouissement avec l'autre, plutôt qu'à son dépens, car nul ne peut être réduit à n'être qu'un moyen, sans valeur propre. L'homme est un être profondément social, qui porte en lui l'idée du bien. Dans un cadre institutionnel, cette idée peut être développée pour que se réalise l'idéal de la communauté politique. En ce sens, aucun homme ne peut espérer trouver son accomplissement dans une société où tout le monde vit dans la misère. On ne voudrait pas ici se faire l'avocat d'un nivellement social, par une répartition égale des biens ce n'est pas cela la pensée de l'Eglise98(*). Il s'agit plutôt d'établir une société où les libertés et les droits fondamentaux de tous sont respectés. Un cadre institutionnel qui se base sur une éthique du bien commun, et en fait une culture commune, offre à l'Afrique en quête de développement la voie de salut. * 98 _ Il est nécessaire de rappeler encore une fois le principe caractéristique de la doctrine sociale chrétienne: les biens de ce monde sont à l'origine destinés à tous. Le droit à la propriété privée est valable et nécessaire, mais il ne supprime pas la valeur de ce principe. Sur la propriété, en effet, pèse «une hypothèque sociale», c'est-à-dire que l'on y discerne, comme qualité intrinsèque, une fonction sociale fondée et justifiée précisément par le principe de la destination universelle des biens. Cf. Jean Paul II dans Sollicitudo Rei Socialis, n° 42. |
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