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Exploitation et gestion des ressources naturelles dans l'ile à Morphil. Etude de cas: l'arrondissement de Cas-Cas (département de Podor)( Télécharger le fichier original )par Aliou Wane Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise 2009 |
II. LES RESSOURCES HYDRIQUESLe potentiel hydrique de l'île à Morphil est formé par les eaux de surface, les eaux météoriques et les eaux souterraines. 2.1 Les eaux de surface C'est l'ensemble des eaux stagnantes en surface. Elles sont constituées par le fleuve Sénégal limitant l'île à Morphil au nord et au sud le Doué. Principal facteur de concentration des populations au niveau de cet espace, ce potentiel en eau de surface s'est accru depuis la mise en service des barrages de Diama (1986) et de Manantali (1988). En effet, le débit interannuel du fleuve est actuellement de 732 m3/s soit un volume correspondant à 23 milliards de m3 contre 432 m3/s pour un volume d'eau correspondant à 13 milliards de m3 avant la mise en service des barrages. L'eau de la crue qui dépend de la quantité d'eau reçue, alimente les populations environ 4 à 5 mois. Nous avons également des eaux douces de surface constituées par des mares et marigots qui sont temporaires (tableau 11) se remplissant en hivernage. Ils constituent une ressource vitale convoitée surtout pour l'abreuvement du bétail pendant cette période. Ils sont devenus aléatoires avec la baisse constante de la pluviométrie. Tableau 11 : Des mares et villages polarisés
Source : enquête de terrain, 2009 2.2 Les eaux météoriques Elles sont ressources en ce sens qu`elles alimentent les cours d'eau (eau de surface), les nappes (eaux souterraines), conditionnent la régénération de la végétation ou destinées à de multiples usages : consommation humaine, animale, etc. La pluviométrie affiche un profil erratique, nous assistons de plus en plus à des déficits pluviométriques et à une irrégulière répartition spatio-temporelle de la pluie (tableau 12). Tableau 12: Pluviométrie moyenne annuelle de la station de Aéré lao de 1999 à 2008
Source : CADL de Aéré lao La hauteur d'eau précipitée est irrégulière (tableau 12) et le nombre de jour de pluies est variable (minimum 18 jours et maximum 27 jours). Dans cette logique, sur la période de la décennie (1999 à 2008), la pluviométrie moyenne annuelle (281 mm) est un peu au-dessus de la moyenne départementale (262 mm). Figure 2 : Evolution de la pluviométrie de 1999 à 2008 Source : CADL de Aéré lao La quantité d'eau précipitée par année est variable (figure 2). Ces variations suivent une évolution en dents de scie, avec des « pics » très marquées des années excédentaires (2003 et 2005) et les « creux » des années déficitaires (2002 et 2007). Ainsi, avec une pluviométrie moyenne de 281 mm, les cours d'eau, les mares et les marigots sont remplis pendant l'hivernage, le fleuve Sénégal ainsi que le Doué connaissent une hausse de leur niveau et les nappes se rechargent. Toutefois, une longue saison sèche avec l'harmattan, vent chaud et sec, soufflant d'Est vers l'Ouest, du Mars au Juin, en dehors des rares et irrégulières pluies « heug », entraînent une forte diminution des eaux de surface.
Les eaux souterraines sont dans l'ensemble, abondantes et constituées de plusieurs types selon leur situation à l'intérieur de la structure géologique et de leur position même par rapport au cours d'eau. 2.3.1 La nappe superficielle Elle est encore appelée nappe phréatique, c'est une nappe alluviale liée à la crue du fleuve avec une profondeur très faible. Le rapport EQUESEN (1993)9(*) distingue deux types de nappe phréatique alluviale : « un modelé aquifère multicouches » entre Bakel et Kaédi, un autre « modelé aquifère mono- ou bicouches » pouvant constituer des nappes perchées dans l'arrondissement. La nappe aquifère s'accumule dans les alluvions quaternaires de la vallée, argileuse à argilo-sableuse en surface, sableuse à sablo-argileuse, en profondeur. L'épaisseur de ces formations augmente de 15 m en bordure de la vallée (zone île à Morphil) à 35 m au centre de vallée. La profondeur des puits y varie entre 12 et 20 m mais à Saré-Souki (village sur un Fondé) la profondeur de la nappe atteint 50 m selon le gestionnaire. 2.3.2 La nappe profonde Ce système occupe les sables du Mæstrichtien (crétacé supérieur) présents sur l'ensemble du bassin sédimentaire Sénégalo-mauritanien. Sa limite supérieur est variable, entre 20 et 100 m et son épaisseur moyenne est de 400 m. Il semble qu'elle soit alimentée par les eaux du fleuve. Sur les 15 villages enquêtés 12 ont des forages qui captent l'eau de cette nappe avec une profondeur variable. L'eau est de bonne qualité avec une salinité et une teneur en fluor très faible. Ces nappes sont d'autant plus importantes que le cours inférieur du fleuve se trouve dans des régions soumises à un régime hydrologique sahélien. * * * Les ressources hydriques de l'île à Morphil sont formées par trois éléments : les eaux de la pluie, les eaux de surface et les eaux souterraines. Le climat de type Sahélien est marqué par le caractère aléatoire et insuffisant de l'apport pluvial, quantité laquelle dépend les eaux de surface constituées par le fleuve Sénégal et son réservoir annexe (le Doué), ainsi que les nombreux mares et marigots temporaires. Les eaux souterraines sont dans l'ensemble abondantes, elles sont constituées de plusieurs types dont les nappes phréatiques peu profondes et l'importante nappe du Mæstrichtien. Ces eaux denrées rares dans le Sahel, sont des facteurs de développement dans l'arrondissement de Cas-Cas.
* 9 _ EQUESEN, 1993 « Environnement et qualité des eaux du Sénégal. » Rapport de synthèse de Gac et al projet CEE |
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