Exploitation et gestion des ressources naturelles dans l'ile à Morphil. Etude de cas: l'arrondissement de Cas-Cas (département de Podor)( Télécharger le fichier original )par Aliou Wane Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise 2009 |
CHAPITRE III : L'HYDROGRAPHIEA partir de ce que les Grecs disaient de l'Egypte, à savoir que : « l'Egypte est un don du Nil » (C.A.Diop, 1954).On peut dire de même, pour les Halpular de l'île à Morphil que : « le Fouta est un don du fleuve Sénégal ». Toute la vie économique, sociale et culturelle est rythmée par la crue, qui a délimité la topographie et la pédologie, où les hommes héritiers d'une certaine culture ont inventé un mode spécifique d'exploitation de la nature. Dans cette partie, nous traiterons les cours d'eau notamment le fleuve Sénégal doublé par un bras secondaire important le Doué, qui forme avec lui l'île à Morphil et constitue notre zone d'étude. Ce potentiel hydrique est doublé par une diversité des ressources en eau. I. LES COURS D'EAUL'arrondissement de Cas-Cas est traversé par deux cours d'eau permanents :
Partant sur des facteurs hydrologiques généraux, nous ferons un large emprunt aux études déjà réalisées dans le fleuve Sénégal par les géographes : A. Sow (1984), A. Diagne (1995) et Corréa (2005). Cependant nous mettrons l'accent sur notre zone d'étude. 1.1 Le fleuve Sénégal Le fleuve Sénégal, long d'environ 1.800 km, formé de la jonction du Bafing avec le Bakoy, prend sa source des hauteurs du Fouta Djallon. Dans l'île à Morphil enserré dans la moyenne vallée, sa dénivellation n'est pas plane. A partir de Kaédi, jusqu'à Richard-Toll, le fleuve décrit une boucle d'orientation presque Est - Ouest marquant une frontière naturelle avec la Mauritanie. Cette partie est typiquement alluvionnaire. Cette zone est sujette à deux types de crues : une crue naturelle « ilam » qui n'apparaît que vers la première décade du mois d'octobre et une crue artificielle réalisée par les barrages, souvent dévastatrice (vidange de Manantali) dégradant les premiers semis. Cependant, les barrages (Diama et Manantali) ont bouleversé le régime hydrologique normal qui est devenu artificiel. Les étiages ont disparu, constat général de tous les riverains du terroir. 1.2 Le Doué Bras secondaire du Sénégal, c'est le second cours d'eau qui délimite l'île à Morphil vers le Sud-Est. Il serait né d'un épisode transgressif vers 2 000 ans BP, qui a formé une énorme ria s'étendant jusqu'à Bogué à 250 km de la côte (M.M Sall, 1982)8(*). Le Doué, à la fois affluent et défluent, est un bras parallèle au cours du fleuve Sénégal sur prés de 200 km, avec lequel il délimite l'île à Morphil. C'est un cours d'eau permanent très calme et poissonneux. Il fournit également grâce aux pompages, l'eau d'irrigation des périmètres rizicoles. * 8 _Mamadou Moustapha Sall, 1982 « Dynamique et morphogenèse actuelle au Sénégal occidental », Thèse doctorat d'Etat, Strasbourg tome 1 |
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