SECTION III : ENJEUX POLITIQUES
§.1. CHANGEMENT POLITIQUE
Nous consacrons à présent cette partie
à circonscrire le changement politique. Il s'agit principalement des
objectifs et des principes du changement politique sur lesquels devrait reposer
la transition.
1.1. OBJECTIFS
Il est dans l'histoire des sociétés humaines
des besoins qui, à des moments bien précis, apparaissent comme
des exigences fondamentales quant à la survie même desdites
sociétés. Le caractère fondamental ici provient du fait
que ces besoins traduisent les aspirations réelles et profondes de la
majorité des membres de la communauté. Ainsi, parce qu'ils sont
le produit de la conscience collective et pour des raisons de stabilité
tant politique que sociale et ces besoins exigent des dirigeants une attention
particulière et soutenue.
Cette dernière consistera d'abord à
l'interprétation logique que comporte l'apparition de ces besoins pour
leur trouver ensuite des solutions adéquates et nécessaires que
celles impliquées. Dans notre pays la RDC, il
y a plus d'une décennie que la majorité de la population a
exprimé le désir d'un changement politique qui devrait conduire
à l'éradication des valeurs, pratiques et méthodes de
gestion d'un système de gouvernement égoïste ; lequel a
dirigé le pays pendant plus d'un quart de siècle. Il devrait
aussi amener à l'instauration d'un système de gouvernement qui
met l'homme au centre de ses actions et qui bénéficie de
l'adhésion populaire. Ce désir de changement s'étant
cristallisé et amplifié a conduit inévitablement à
la convention et à l'organisation des négociations politiques
entre congolaises et congolais soutenus par d'autres peuples. Ces
négociations qui ont donné lieu à la mise en place de la
période de la transition furent considérées comme le cadre
le plus approprié pour la conception et l'élaboration ainsi que
la mise en place de nouveaux systèmes de gouvernement. Alors dès
la mise en place de la transition, la crise du pouvoir prit une autre dimension
et d'autres crises entre forces politiques en présence naquirent. La
plupart de solutions à ces crises furent apportées par des
partenaires extérieurs et amis de la RDC. Ces
crises bloquèrent même la classe politique congolaise. C'est dans
cette optique que plusieurs tentatives furent amorcées entre les forces
politiques en présence en vue de mettre fin à ces états de
choses. Comme signalé, les divergences furent levées au niveau de
la classe politique par l'intervention extérieure plus.
De ce qui précède, comme repris dans l'Accord
Global et Inclusif la transition reposait essentiellement sur les objectifs
suivants à atteindre.
1. La réunification, la pacification, la reconstruction
du pays, la restauration de l'intégrité territoriale et le
rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du
territoire national.
2. La réconciliation nationale.
3. La formation d'une armée nationale,
restructurée et intégrée.
4. L'organisation d'élections libres et transparentes
à tous les niveaux permettant la mise en place d'un régime
constitutionnel démocratique.
5. La mise en place des structures devant aboutir à un
nouvel ordre politique.
Mais de tous les objectifs, aucun d'entre eux n'a
été accompli en sa totalité et d'autres mêmes n'ont
pas été si pas amorcés, remplis, car l'objectif majeur a
été orienté vers l'organisation d'élections. C'est
pourquoi, ces mêmes objectifs continuent à être
achevés après la transition voire même les élections
(municipales et locales). Cela est visible par exemple lorsque le
Président d'une Commission défunte d'appui à la
démocratie dont la Commission Vérité et
Réconciliation, demande aux deux Chambres du Parlement élu de la
reconduire. Car ses missions n'étant pas à terme et c'est une des
Commissions qui devrait assurer la réconciliation nationale.
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