§.2. ALLIANCES FACE AUX ELECTIONS
2.1. REFERENDUM
CONSTITUTIONNEL
Malgré toutes les crises politiques, et conflits
aigus autour de la gestion de la transition qui parfois avaient opposé
la classe politique congolaise, les différents partis politiques furent
organisés afin d'affronter les combats électoraux. Et pour bien
mener ce combat tout était focalisé à l'adoption de la
Constitution qui sera soumise au référendum. Ainsi une forte
alliance s'est constatée. Toutes les forces issues de l'Accord Global et
Inclusif dans la majorité se sont alliées pour faire adopter le
`oui'. A ce côté, le parti cher à
Franck DIONGO le MLP
s'opposait et l'UDPS s'est
résolu tout simplement pour un boycott.
2.2. ELECTIONS
PRESIDENTIELLES
C'est ainsi, concernant les alliances qui au premier tour
des élections présidentielles ne furent pas visibles, mais il y
avait à notre sens déjà des alliances ça et
là qui ont éclaté un peu plus tard.
Dans ce cadre, nous avons assisté à la
décohésion de l'ancienne alliance Composante Opposition Politique
d'une manière structurelle où certains partis et
personnalités politiques se sont rangés derrière d'autres
formations politiques. Il y eût ce qu'on a appelé `Camp de la
Patrie' du Président Z'AHIDI Arthur NGOMA dont
les Forces du Futur et les autres partis politiques se sont regroupés
autour de lui. Une grande poignée d'anciens dignitaires du régime
de `trente-deux ans' se sont regroupés autour
du MLC.
A ce titre, il convient de souligner que toutes les
associations et alliances politiques se sont surtout faites à base
provinciale et surtout autour d'un candidat présenté de fortune
qu'autour des idéologies. Déjà au premier tour une bonne
partie des partis politiques s'étaient regroupés autour du
candidat n°9 de l'UREC Oscar KASHASA LUKUMWENA.
Au premier tour, l'électorat fut fortement divisé car la
sphère politique a présenté beaucoup de candidats.
D'où l'impossibilité d'une victoire au premier tour.
Face à l'enjeu électoral qui consistait pour
tout acteur politique congolais en présence de pouvoir d'abord se
présenter aux élections à part l'auto-exclusion de
l'UDPS, ensuite le cas échéant soutenir
un candidat qui s'il remportait aux présidentielles, offre
possibilité de se retrouver dans les prochaines institutions qui seront
issues des urnes, enfin.
C'est face à cela, qu'après confirmation du
second tour présidentiel, deux alliances ont été
formées en vue de soutenir les deux candidats restés en lice pour
le second tour présidentiel.
Les résultats du premier tour des élections
présidentielles ont classé les quatre premiers de la
manière suivante :
1. Joseph KABILA
KABANGE 44,81% ;
2. Jean Pierre BEMBA
GOMBO 20,03% ;
3. Antoine GIZENGA FUNDJI
13,06% ;
4. François Joseph NZANGA MOBUTU NGBANGAWE
4,77%.
Les partis et alliances politiques étant
essentiellement à caractère tribal et provincial au Congo, et
face aux autres candidats deux seront retenus pour le second tour
présidentiel. Mais alors cette vie politique des partis politiques
était consignée dans le Code de bonne conduite des partis
politiques en République Démocratique du Congo.
L'objectif de chacun de ces candidats fut de gagner et
surtout de s'assurer une large majorité tant au Parlement national qu'au
niveau des Assemblées provinciales en vue de s'assurer de la gestion
totale et calme de toutes les institutions du pays.
Comme repris, les alliances n'ont
pas été faites sur base des idéologies, mais surtout sur
base d'un prochain positionnement politique.
Comme nous l'avons dit, les élections ont
présenté un enjeu majeur pendant cette période et la
classe politique s'est identifiée encore une fois pendant cette
historique période en deux forces identifiées aux deux candidats
du second tour aux élections présidentielles.
Cet enjeu électoral était pour tous le
changement d'abord des dirigeants reconnus par un manque total de
légitimité populaire et reposant tout simplement à la
légitimité des Composantes et Entités dont l'origine
remontait aux différentes guerres. Ensuite, de l'instauration du nouvel
ordre politique avec un nouveau système de gestion du pouvoir reposant
sur les principes démocratiques de l'Etat de droit et de bonne
gouvernance. Enfin, de faire bénéficier aux congolaises et aux
congolais de voir leur pays reposer réellement et fortement sur des
bases démocratiques avec des institutions démocratiques
véritablement sorties des urnes et de l'élection au suffrage
universel direct du Président de la République.
Rappelons à ce titre que les élections en
partie constitueraient pour les forces politiques de la transition un pari
gagné qui a du moins instauré l'autorité du Chef de l'Etat
par son élection. La mise en place du Gouvernement de la transition
le 30 juin 2003 a consacré le début de la transition. Le 30 juin
2006 serait la fin effective de cette période par l'élection
déjà du nouveau Chef de l'Etat. Mais à cause des
problèmes tout à fait techniques évoqués par la
CEI organe chargé d'organiser les
élections, ce délai fut un peu dépassé. Ainsi,
après les deux tours, le 27 novembre 2006, le candidat élu a
été proclamé Président de la République par
la Cour Suprême de Justice. Il prêta serment le 06 décembre
2006. Il obtint donc 58,05% contre 41,95% pour le perdant.
De ce fait, selon nous, à part toutes les autres
transitions qui se sont terminées d'une manière brusque : la
première par la fuite et la deuxième par l'assassinat du Chef de
l'Etat. Celle-ci, au contraire est arrivée à terme avec son Chef
de l'Etat et a pu s'organiser pour la tenue des élections. Ainsi donc,
les prescrits selon lesquels la transition avait une durée de trois ans
exactement, donc elle devrait prendre fin au plus tard en date du 30 juin 2006.
Mais, la transition a continué à produire ses effets même
jusqu'à sa fin car ses Sénateurs sont longtemps restés en
fonction.
En tant que grand enjeu, les élections ne se sont pas
réalisées sans certains problèmes. Ainsi, plusieurs crises
furent répertoriées et qui ont eu des conséquences
directes sur ce processus électoral.
De tout ce qui précède, comprenons que les
élections furent pour tous l'espoir de voir les Congolaises et les
Congolais se reconnaître aux autorités auxquelles ils ont
confiance pour combler le fossé existant autrefois entre les dirigeants
et les dirigés. Et cet espoir ne se limiterait pas seulement à
voter mais la grande question fut celle de voir ces dirigeants
légitimés de répondre à leurs aspirations.
Comme nous l'avons signalé ci-haut, les alliances ont
eu deux grands moments dont l'un pour la sauvegarde de la transition et l'autre
a été essentiellement basé pour des fins
électoralistes. Ainsi donc nous avons assisté à des
mutations politiciennes des acteurs d'un camp à un autre. Comme le
soutient Antipas MBUSA NYAMWISI (La
Référence Plus, vendredi 07/01/2005)
:`Qu'aucune formation politique ne gagnerait les élections
mais plutôt une coalition des forces politiques'. Toutes
ces mutations ont été faites non pas pour un présent mais
surtout pour un futur proche caractérisé dans la participation
à la gestion politicienne de l'après les élections.
Caractérisée par deux candidats retenus au second tour des
présidentielles, la classe politique fut également calquée
à l'image de ces deux grands.
Nous remarquerons par exemple le choix opéré
par Olivier KAMITATU ETSU autre fois membre du
MLC s'est retrouvé allié du
PPRD jusqu'à se créer un parti en vue
de s'assurer d'une certaine place de choix dans les institutions prochaines. Le
cas Antoine GONDHA illustre à mieux une
alliance pour un enjeu celui d'exercice du pouvoir.
Donc, nous retiendrons qu'il n'y a rien pour rien en
politique et qu'il n'existe pas de cadeaux innocents. Mais par contre tout est
fait en vue d'un quelconque pari à gagner.
Parler certainement des mutations politiques dans la
formation des alliances, cela remonte bien avant la configuration à deux
de la classe politique, où nous assistions à des changements
tendant au souci du pouvoir.
Nous illustrons à présent le cas
Alexis TAMBWE MWAMBA qui après avoir perdu son
poste ministériel, quitta son parti le MLC.
Selon ce dernier, il jugea utile car régnait au sein de cette Composante
une sorte de dictature incompatible avec sa prochaine candidature aux
élections législatives nationales. Il faut aussi signaler le
soutien du PANU à la candidature de
Joseph KABILA. Pour André Philippe
FUTA, il doit rencontrer les attentes exprimées par lui et
par conséquent de toutes les autres forces politiques en
présence. S'agissant des élections présidentielles,
Raphaël GHENDA fait savoir qu'une étude a
été faite au niveau de sa formation au sujet du candidat à
soutenir, en des termes ci-après : `Notre plate-forme
dispose de plusieurs courants comme le pays a plusieurs partis politiques selon
notre étude, la personne qui émerge et qui possède des
atouts nécessaires, c'est le Chef de l'Etat actuel le
Général-major Joseph KABILA. Nous
pensons que les cinq ans qu'il a passés au pouvoir sont comme les cinq
ans d'études. Il a donc droit à un diplôme
c'est-à-dire être élu à la magistrature
suprême pour l'expérience acquise par rapport à tous les
obstacles qui ont parsemé son parcours, a encore dit Raphaël
GHENDA, avant d'indiquer que Joseph
KABILA se trouve au-dessus du clivage politique pour diriger
le pays sans sectaristes'.
Alors que Joseph KABILA voyait de
différents partis politiques et personnalités s'allier à
lui, de l'autre côté Jean Pierre BEMBA
aussi en comptait. C'est ainsi que Justin BOMBOKO
autre fois à l'UDPS quitta ce parti. Son
départ est lié au fait qu'il n'ait pas partagé les
décisions de son ancien parti sur le non enrôlement des
électeurs et sa non implication au processus électoral. Il le
précise en ces termes :'J'ai choisi le MLC parce qu'il
est dirigé par un homme fort capable de restaurer la puissance publique
et d'opposer la loi à l'impunité'. Pour lui le
leader du MLC, est un bâtisseur, qui a choisi
la voie du sacrifice suprême pour la libération de son peuple. Le
pays étant encore en détresse, Justin
BOMBOKO estime que Jean Pierre BEMBA
est l'homme qu'il faut pour doter au pays une armée capable de dissuader
et de faire des projections rapides en vue de préserver l'unité
nationale et l'intégrité territoriale.
Mais d'une manière structurée, les alliances
se sont fortement remarquées lors de la préparation effective des
élections. Comme nous l'avons repris, les alliances concrètement
sont sorties de leur réserve lors de la préparation du second
tour des présidentielles. Donc, tout se jouait entre les deux candidats
et qui détenaient la clé de voûte de la direction politique
de l'après transition. C'est pourquoi des personnalités
avérées telles que José ENDUNDU
BONONGE après avoir quitté le
MLC et après avoir créé son
parti, s'est vite allié au candidats Joseph
KABILA pour s'assurer du pouvoir ; et aussi
KOYAGIALO qui avait longtemps combattu aux
côtés du MPR/Fait Privé sera
allié aussi à Joseph KABILA pour les
mêmes fins politiciennes.
Ainsi donc, après un premier tour
caractérisé de tous les maux ; toutes les gens sont sortis
de leur résistance pour départager les candidats restés
en lice. C'est dans cadre que les deux alliances furent formées
(AMP et UN). Le
PALU d'Antoine GIZENGA et
l'UDEMO de Joseph NZANGA
MOBUTU s'attacheront alors à Joseph
KABILA pour le faire gagner. Pour ce faire, de concessions ont
été faites en vue de s'assurer en tant qu'acteur et non figurant
de l'action politique pour la direction du Gouvernement prochain. Et ce, pour
l'élaboration commune du programme de la nation. Tous deux
privilégient l'unité du pays afin de briser le clivage Est-Ouest
né du discours électoraliste du premier tour du scrutin.
Pour bénéficier des ressources du pays, il
faut qu'il soit uni, garde son intégrité territoriale. C'est de
ce fait que Faustin TOENGAHO souligna en son temps
qu'il faut qu'on puisse avoir des dirigeants crédibles qui ont la
confiance de la population. Pour lui il a trouvé en Joseph
KABILA les qualités d'une personne qui promet et le
réalise. Selon lui, il a promis la paix, la fin de guerre, à la
population congolaise et il les a réalisées. Il n'ya personne qui
peut le démentir. A cet effet, il a promis la réunification du
pays, mettre fin aux différentes administrations rebelles et chose
faite. Pour cela, il réitère en ces termes en tant
qu'ADG de l'Institut National de
Sécurité Sociale: `Je pense que ce sont des
qualités exceptionnelles qui nous permettent d'apporter notre soutien
à un tel candidat et ce n'est pas par sentiment. C'est pour de raisons
objectives et vérifiables. Voilà pourquoi les congolais, les
travailleurs de l'Institut National de Sécurité Sociale, les
pensionnés feraient oeuvre utile en soutenant l'actuel Chef de l'Etat
Joseph KABILA, pour que demain avec lui, qu'on puisse passer dans la phase de
la reconstruction du pays et les pensionnés trouveraient leur
compte'. Sa présence à
l'AMP fut de consolider la paix ensemble avec
Joseph KABILA.
Et le soutien de la CDR
d'André - Alain ATUNDU LIYONGO
et de la CODECO à Joseph KABILA
s'explique par leur souci d'adhérer à une
plate-forme reflétant leur vision politique.
Pour Oscar KASHALA de
l'UREC, son soutien à Jean Pierre
BEMBA s'explique par le fait que le Congo avait besoin d'un homme
qui comprend la complexité de ses problèmes. Et ainsi
Henry Thomas LUKONDO d'UCL
apporta son soutien à Joseph KABILA en vue de
se retrouver du côté de ceux qui posent des actes concrets avec
privilège de remporter et de se retrouver du côté des
gagnants. L'ONG `Solidarité
Katangaise' de Jean Claude MUYAMBO
tout en prônant les valeurs de paix, de cohésion et de
solidarité nationales s'aligne derrière Joseph
KABILA pour la concordance des vues.
D'une manière générale, si le candidat
Jean Pierre BEMBA a connu beaucoup de départs
en son parti, et s'il n'a pas pu aligner beaucoup de membres derrière
lui cela est explicatif. Pour certains de ses compagnons, l'ancien chef rebelle
s'est montré très peu ouvert et disposé au dialogue pour
un homme aspirant à diriger un Etat de droit et démocratique.
Ainsi donc, ces deux plates-formes regroupèrent tant
des partis politiques que des personnalités politiques. Pour ce qui est
de l'AMP, on peut remarquer des figures
suivantes : Gabriel KYUNGU,
André- Philippe FUTA, Henry Thomas
LUKONDO, Olivier KAMITATU,
BANZA MUKALAY, Me MUDIMBI,
Didi KINUANI, NGOY KASANJI,
MOKOLO WA MPONGO, Léon
ENGULU, Alexis TAMBWE MWAMBA, Colonel
OMBA, KASA-VUBU KIATAZABU,
Lambert MENDE, Pierre
LUMBI, Antoine GIZENGA,
Joseph NZANGA, Antipas
MBUSA, etc. A son côté
l'UN de Jean Pierre BEMBA
comprenait des personnalités ci-après : Joseph
OLENGANKOY, Me Gérard KAMANDA,
Roger LUMBALA, Wivine
N'LANDU, Catherine NZUZI,
Osée MUYIMA, KALALA
ALAFUELE, Anatole MATUSILA,
Oscar KASHALA, Eugene
DIOMI, Théodore NGOY,
Gabriel MOKIA, Jean Claude
MVUEMBA, Jean Pierre LISANGA,
Denis TABIANA, Florentin
MOKONDA, etc.
Du fait de l'existence des alliances, ces mutations
politiciennes se justifient par exemple du mauvais climat qui régnait au
sein de l'ancienne famille politique. Mais d'une manière
générale, toutes ces mutations ont été plus
liées à une grande et lointaine vision celle de se retrouver du
camp du pouvoir telle est la raison même d'être de tout acteur
politique. Au-delà de ce fait, ces mutations ont comporté aussi
un accent d'appartenance tribale par rapport à la configuration
Est-Ouest durant les campagnes électorales.
De l'absence d'idéologie dans nos partis politiques,
ces mutations n'ont pas répondu à ce facteur où certains
partis dont les deux ténors de l'AMP qui au
premier tour ont battu campagne contre leur nouvel allié se sont
retrouvés à ses côtés. Cela démontre à
suffisance que les mutations se sont essentiellement reposées sur le
fait de se retrouver dans les prochains pouvoirs.
Les divergences entre membres du parti ont
caractérisé également les mutations politiques. Car pour
tout acteur politique avéré, son souci est de participer au
quotidien à la gestion du pouvoir. Et ce, soit directement en se
retrouvant du côté de la majorité ou soit indirectement en
oeuvrant pour une opposition constructive et républicaine. Donc
l'origine nette et claire de toutes ces mutations fut d'abord le climat
défavorable à certains acteurs à s'épanouir,
ensuite de ne pas chômer durant cette transition et enfin, de s'assurer
également du pouvoir après la transition. Et c'est pourquoi nous
avons assisté à un flux dangereux des candidats aux
élections à tous les niveaux.
Alors l'existence et la survie des alliances est tributaire
des éléments les composant. De ce fait, tous les
éléments de ces alliances devraient fortement s'affirmer en vue
de leur consolidation. Eu égard aux élections, les alliances
tissées avaient pour un but celui de remporter les élections et
le cas échéant diriger d'une manière ou d'une autre les
prochaines institutions. De tous les faits engendrant les mutations, il
convient néanmoins de signaler que le fait par exemple de vouloir
créer des mouvements rénovateurs fut à la base de
certaines mutations, et, dont le cas du RCD. Et aussi
certains acteurs du fait de ne pas avoir été retenu dans la liste
pour les prochaines élections, jugèrent opportun de quitter en
vue de former ou d'adhérer à une nouvelle formation politique.
Ainsi donc, pour se maintenir dans les différentes
alliances, les acteurs devraient assurer leur contribution de battre campagne
au profit du candidat de son alliance. Et surtout la stratégie mise pour
s'affirmer fut celle de détenir d'une base électorale forte,
solide et conséquente de voter en faveur de son candidat
présidentiable et aussi détenant une certaine force, celle de
pouvoir déstabiliser politiquement le camp adverse dans le combat
d'idées en amenant d'autres électeurs en ses rangs par sa
personnalité.
Après le premier tour, le point fort
déterminant était celui d'avoir un bon nombre de
Députés nationaux en ses rangs pour
l'AMP en vue d'arracher la direction du
Gouvernement.
De la description des stratégies mises en place par
les acteurs en mutation pour se maintenir dans différentes alliances, il
revient à se poser la question du poids politique de chacun des
acteurs.
La contribution stratégique de tout acteur a
été celle de proposer des pistes de solution pour remporter les
prochaines élections.
Nul n'ignore que pendant les élections, l'essentiel
est de remporter. Alors remporter les élections n'est pas le fait d'un
seul candidat ou d'un seul parti. Car la victoire avec tous ses attributs ne
sont partagés qu'entre ceux avec qui la victoire a été
concrétisée. Et pour les remporter, il nécessite de mettre
en place des stratégies. C'est dans cet ordre d'idées que tous
les acteurs en mutation comme stratégie, ils ont garanti à leurs
alliances des bases qui voteraient à leur tour leur candidat. Les
stratégies étaient dans les alliances comme en dehors de
celles-ci.
Dans les alliances, il était question d'assurer aux
alliances de pouvoir battre campagne à leur profit et quant à la
base, il était question de la persuader en vue de faire triompher son
candidat.
De l'analyse des stratégies mises au profit des
alliances par les acteurs mutés, nous remarquerons qu'en large partie,
elles ont répondu au souci tout simplement des acteurs de faire
sauvegarder leurs intérêts avant et après les
élections. C'est de ce fait même qu'en grande partie les
Députés nationaux indépendants au moment de la composition
de la majorité parlementaire ont été déterminants
pour départager les deux grandes familles politiques.
Répondant aux caractéristiques tribales des
partis politiques congolais, les ressortissants presque de l'Equateur se sont
retrouvés autour de Jean Pierre BEMBA et bien
d'autres candidats perdants du premier tour présidentiel dont
Joseph OLENGANKOY, Oscar
KASHALA, etc. pour former l'UN. Ces
deux alliances furent essentiellement constituées des partis politiques
et des personnalités de grande taille. A côté de tous ces
membres, il y eût parmi ces personnalités des
députés indépendants car le second tour
présidentiel interviendra après les élections
législatives nationales.
Ces deux alliances d'une part
l'AMP et l'UN et
alliés d'autre part, ont été très
déterminantes dans le jeu électoral et pour la victoire d'un de
deux candidats.
Très mobilisés, le candidat n°2 du second
tour présidentiel avec tous ses alliés ont fortement
travaillé jusqu'à faire triompher ce dernier. Par cela,
l'hégémonie politique de Joseph KABILA
soutenu par l'AMP fut confirmée par rapport
à Jean Pierre BEMBA de
l'UN.
Ainsi donc, cette victoire changea la sphère
politique avec de nouvelles autorités. L'AMP
à part au niveau du Président de la République, sa force a
été confirmée jusqu'au niveau du Parlement national
où elle a confirmé sa majorité. Cette majorité
à tous les niveaux prouve la suprématie et la force de toutes les
forces politiques qui se sont organisées autour de Joseph
KABILA.
Sur les onze provinces que constitue la
RDC, l'UN n'a pris le
contrôle que d'une seule province celle de l'Equateur et toutes les
autres par la puissante AMP.
A voir la configuration de sa scène politique, la
RDC a présenté après les
élections présidentielles, un mandat calme par rapport à
la majorité qui est du côté de la mouvance
présidentielle. La majorité par exemple au niveau du Sénat
à été déjouée par rapport à la
présidence au niveau de son Bureau que l'autre camp minoritaire a pu
arracher par des arrangements politiques particuliers. Et cela est remarquable
au niveau des Assemblées provinciales du Bas-Congo, Kasaï-Oriental,
Kasaï-Occidental, Kinshasa, où la surprise a été de
voir des candidats non majoritaires à ces différentes
Assemblées remporter aux élections des Gouverneurs de provinces.
Et parce que toutes les alliances se jouaient autour d'un prochain
positionnement en cas de la victoire de son candidat soutenu, ainsi
Antoine GIZENGA, François
MOBUTU, Antipas MBUSA, sont
respectivement première, deuxième et troisième
personnalité dans le Gouvernement de l'après transition. Car
ayant pesé de leurs poids pour départager et faire gagner leur
candidat.
Il convient de signaler que pendant ces élections,
à part des alliances tissées autour de deux candidats pour le
second tour présidentiel, d'autres alliances furent fondées
dès le premier tour. Parmi ces alliances, nous avions celles autour des
candidats Oscar KASHALA, Pierre PAY
PAY, Z'AHIDI Arthur NGOMA, etc. A part
à ce niveau présidentiel, il y a lieu d'épingler
l'alliance entre Olivier KAMITATU et
Antipas MBUSA pour former les Forces du Renouveau.
Cette alliance avait pour but de renforcer des
Députés nationaux au côté de Joseph
KABILA afin de s'assurer une large majorité au niveau de
l'Assemblée Nationale qui leur sera bénéfique pour avoir
un Gouvernement et pour exécuter la politique de Joseph
KABILA reposée sur ce qu'il appelle `Cinq
chantiers' devenue la politique gouvernementale.
Comme nous l'avons déjà signalé, il y
eût deux moments très importants d'alliances politiques durant
cette période. L'un pour la sauvegarde de la transition, et l'autre en
vue de préparer le prochain triomphe aux élections. Et toutes ces
deux alliances n'ont pas regroupé en leur sein tous les partis et forces
politiques congolaise en présence. Mais il y a eu ceux qui se sont
retrouvés au centre au mieux au milieu du village comme se
réclament les églises.
Ainsi donc, l'évolution des alliances durant cette
transition, elle a été dynamique face aux enjeux
présentés à cet effet. Il n'y a pas eu vraiment
d'alliances politiques honnêtement structurées ; mais de
toutes celles qui ont divisé la scène politique en deux blocs et
qui ont fait croire de l'existence d'une classe politique divisée en
deux, restent pour nous les alliances les plus fortes qui ont
émergé durant cette transition. Et ce fut autour de ces deux
alliances que la majeure partie d'acteurs politiques se classèrent.
Alors la victoire de Joseph
KABILA soutenu par une alliance marqua la fin de toutes les
inquiétudes dans le chef des états-majors des formations
politiques et de leurs dirigeants au sujet de l'organisation des
élections. Ces élections et cette victoire furent soutenues et
applaudies par la Communauté Internationale et firent redémarrer
le processus démocratique tant attendu.
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