2.4.2. MECANISMES ET OUTILS
La société civile congolaise disposerait des
mécanismes et outils devant rendre harmonieuse ses actions pendant sa
présence dans les institutions de la transition. Il s'agit plus
concrètement de ce qui suit :
1. Un agenda de la société civile pendant la
transition ;
2. Des textes de référence tels que la Charte de
la société civile, le Code de bonne conduite de ses
représentants dans les institutions de la transition ;
3. Une structure nationale de coordination ;
4. L'acte d'engagement à signer par chacun de ses
représentants dans lesdites institutions ;
5. Le profil des délégués dans les
institutions et les clés de répartition des postes confiés
à la société civile ainsi que les critères de
désignation.
Au regard de ce que présentent sa composition, ses
activités et ses valeurs qu'elle doit défendre, la
société civile congolaise peut- être
considérée comme toute organisation de masse, ou de mobilisation
de la masse (conçue dans l'esprit de solidarité, d'entraide,
d'autopromotion ou de responsabilité) ; poursuivant des objectifs
qui peuvent être d'ordre divers notamment politique, économique,
socioculturel, matériel, spirituel ou moral, sans ambitions de
conquérir, d'exercer et de concevoir le pouvoir politique. Mais,
susceptible de faire pression aux détenteurs du pouvoir politique si les
intérêts de leurs membres ou groupes sont menacés en vue de
les amener à s'impliquer dans la logique de la recherche des solutions
à leurs problèmes.
Beaucoup de ces associations ou organisations n'ont pas
d'abord un rôle de porte-parole auprès des autorités. Elles
ont leurs activités propres. Souvent elles ne prennent position face aux
autorités que sur des problèmes limités concernant leurs
membres. Elles agissent isolement. Cependant, elles se concertent parfois pour
des questions qui dépassent les intérêts d'une
catégorie de personnes : on parle alors de la société
civile organisée. Elle devient organisée lorsqu'elle va
au-delà des intérêts privés pour défendre
ceux du groupe.
Le plus significatif politiquement est de retenir que toutes
les organisations de la société civile sont de véritables
forces politiques. Elles se comportent, en effet, comme des partis politiques,
oeuvrant sans détour pour la conquête et l'exercice du pouvoir.
Certaines associations, et elles seront nombreuses, estiment d'ailleurs que
pendant les négociations congolaises il y eût plusieurs
regroupements de la société civile prétendant à des
postes pendant la transition.
En RDC, nous ne retrouvons pas de
corporations bien définies, mais celles qui existent essaient de
travailler sans pour autant avoir un objectif. Par exemple, la corporation des
avocats, des médecins, des infirmiers, des enseignants, des chauffeurs,
des artistes, etc. La société civile doit `rester au milieu du
village' en cas des problèmes. Pour ce fait, les différents
Présidents, Secrétaires, qui animent les organes de la
société civile peuvent se réunir pour faire entendre leurs
problèmes auprès du pouvoir. La société civile ne
peut pas avoir de parti pris dans le fonctionnement au risque d'aller en dehors
des objectifs qui lui sont assignés, elle doit garder sa
neutralité.
Dans le cheminement des forces politiques internes,
certaines se sont mutées en véritables partis politiques
s'engageant dans la lutte démocratique des idées pour la
conquête verticale du pouvoir. A cela toutes les Composantes et
Entités du DIC en ont fait preuve.
Durant les derniers moments de la transition et eu
égard à tout ce qui précède, la vanne faisant
couler les partis politiques a réellement fonctionné. Comme
stipulé un peu plus haut, plus de deux cents partis politiques ont
été autorisés de fonctionner par le Ministère
chargé de leur enregistrement. Tous ces partis politiques en majeure,
l'année 2004 était celle qui leur permit de fonctionner
après une lettre d'autorisation. Et la plupart d'entre eux, avec
siège à la capitale étaient seulement pour préparer
les élections par le jeu d'alliance pour se retrouver dans les
prochaines institutions qui seront issues des urnes.
De tous ces partis, seules deux formations
politiques ont marqué la conscience des congolaises et des congolais en
étant les meilleures du premier tour des élections
présidentielles donnant lieu au second tour. Il s'agit donc du
MLC et PPRD qui cette
dernière regroupe aujourd'hui beaucoup de membres qui avaient
formé l'ancienne Composante Gouvernement regroupant des
représentants du pouvoir établi de l'époque aux
négociations congolaises. Alors tous ces partis politiques ont
joué un rôle important dans l'information et formation de leurs
électeurs en leur fournissant des nouvelles en ce qui concerne le jeu
électoral et aussi à encadrer leurs différents candidats.
Et pour ce faire, comme stratégie ils ont présenté
à ces électeurs des projets séduisants leur permettant
d'abord de s'implanter et de gagner les prochaines élections.
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