2.1.2. SOCIETE CIVILE PENDANT LA CNS
On n'oubliera pas si tôt le rôle
déterminant joué par la société civile durant la
CNS. Lutte sans merci pour le pouvoir, l'opportunisme
et la politisation ont terni bon image. Tout cela a constitué à
désacraliser le pouvoir mythique de MOBUTU et
a entraîné la désunion, l'émiettement.
D'après OBOTELA, N. (2003, p.
73), l'annonce du débat national par M'Zée
Laurent Désiré KABILA a trouvé
la société civile dans cette confusion.
La société civile se distingue d'un parti
politique parce que ce dernier oeuvre comme nous l'avons signalé pour la
conquête et l'exercice du pouvoir, ce qui suppose que, par principe et en
pratique, les organisations de la société civile éloignent
de leurs visées la conquête et l'exercice effectifs et directs du
pouvoir politique.
En ce qui concerne la composition de la
société civile pendant la CNS, elle
avait selon HAMULI, B. (2003, pp.
60-64), regroupé en son temps les différentes
associations se réclamant d'elle en huit composantes.
1. Associations sociales, culturelles et sportives ;
2. Associations sociales, éducatives de la jeunesse,
associations de femmes et familles ;
3. Associations confessionnelles et religieuses ;
4. Associations humanitaires et philanthropiques ;
5. Associations à caractère économique,
de développement, et d'actions communautaires ;
6. Corporations : ordres des médecins, des
avocats, des infirmiers, etc. ;
7. Associations scientifiques et savantes ;
8. Associations syndicales.
En effet, au moment de l'enregistrement des
délégués à la CNS, le
nombre des membres de la société civile a été
élevé, les organisateurs se retrouvant dans
l'impossibilité de respecter le principe d'accorder à chaque
organisation membre le quota de quatre délégués. Et
pourtant mille cents places avaient été réservées
à la société civile. Si l'on devrait respecter le principe
de quatre délégués par membre, le nombre d'organisations
de la société civile admises à la
CNS aurait du être de deux cent
soixante-quinze, soit (1100 : 4= 275). En réalité, ce
chiffre a été largement dépassé étant
entendu que certaines associations n'ont obtenu qu'un ou deux
délégués. Il fallait satisfaire tout le monde.
Au total, le nombre d'organisations de la
société civile, doit avoir largement dépassé trois
cents. Toutes les habitudes de regroupement de ces organisations, en une sorte
de fédération n'ont pas abouti. Toute l'autorité des
membres de la société civile opposants au régime du
Président MOBUTU ne réussira qu'en
partie, la canalisation de la société civile vers un seul
objectif : faire tomber, selon BONGONGO, M.
(2007, p. 33), combat la dictature
reconnu besoin politique préliminaire. Certains de leurs dirigeants
s'avèrent `vulgaires vagabonds politiques' qui se sont laissés
acheter par les agents du Chef de l'Etat. Cette société civile
s'est aussi disloquée sous le torpillage des forces mobutistes avec
comme appâts l'argent facile et les postes ministériels.
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