Les regroupements bancaires dans les pays en transition: cas de la Tunisie( Télécharger le fichier original )par Faouzi MILED Faculté de droit et sciences économiques et politiques - Master en Finances et Banques 2009 |
5. Revue de la literature:Les travaux empiriques qui examinent les gains des fusions et d'acquisitions selon l'approche financière qui est fondée sur des données boursières permettront de spécifier la méthodologie qui est adoptée dans notre travail afin d'évaluer les effets des regroupements bancaires dans les pays émergents. A cet égard, nous allons essayer de présenter les travaux empiriques qui ont été déjà effectués sur cette question ainsi que les différentes techniques utilisées et les divers résultats obtenus. a. Les résultats des études américaines :Les conclusions des études américaines ont été pour la plupart de cas mitigées. Rhoades (1994) et Pilloff & Santomero (1997) ont fourni une synthèse de la littérature sur les études d'évènements. Quelques études ont trouvé que la valeur totale du cours boursier de la firme acquéreuse plus celui de la cible a augmenté suite à l'annonce (Cornett et Tehranian, (1992) et Zhang, (1995)). D'autres n'ont pu observer aucune amélioration de la valeur totale de la firme acquéreuse et de la cible (Hannan et Wolken, (1989); Houston et Ryngaert, (1994); Pilloff, (1996) et Kwan et Eisenbeis, (1999)). Alors que d'autres études ont constaté que les effets de l'annonce dépendent fortement des caractéristiques de la fusion ou acquisition (Houston et Ryngaert, (1997)). DeLong, (1999) a constaté que les fusions et acquisitions transfrontalières impliquant des banques américaines sembleraient créer plus de valeur que les fusions et acquisitions domestiques. En moyenne la valeur totale des firmes acquéreuses et cibles ne semble pas conforter d'idée d'une augmentation de la valeur de l'ensemble suite à l'annonce de la fusion ou de l'acquisition du fait que les réactions positives sur les cours boursiers de la cible est généralement compensée par une variation négative du cours de la firme acquéreuse (Piloff et Santomero, (1997); Houston et Ryngaert, (1994); Rhoades, (1993)). Par conséquent, ces conclusions confortent l'hypothèse selon laquelle une fusion ou une acquisition impliquerait seulement un transfert de richesse des actionnaires de la firme acquéreuse vers ceux de la firme cible sans qu'il y ait véritablement une création de la valeur pour l'ensemble des firmes. Cependant, les conclusions des études des années quatre vingt dix ont été plus favorables que celles des années quatre vingt51(*). D'autres études ont considéré la réaction du marché boursier selon les catégories d'opérations des fusions et acquisitions. En effet, Houston & Ryngaert (1994) ont constaté que la valeur de l'ensemble lors de l'annonce est sensiblement supérieure dans le cas où l'acquéreur est remarquablement profitable et dans le cas où les établissements se livrent aux mêmes activités. La première conclusion soutient l'hypothèse selon laquelle les gestionnaires compétents sont mieux appréciés que ceux qui ne le sont pas et la deuxième conclusion supporte l'hypothèse de pouvoir du marché selon laquelle une augmentation de la part de marché pourrait engendrer des profits supérieurs. De plus, DeLong (2001) constate que les fusions qui renforcent la concentration géographique et qui se spécialisent dans les mêmes métiers créent de la valeur alors que celles qui se diversifient ne créent pas de la valeur. Ce résultat semble contredire l'étude de Zhang (1995) qui au contraire constate que la diversification géographique, en réduisant la variabilité des revenus, permet d'augmenter la valeur pour les actionnaires. En revanche, la concentration du marché résulterait en une augmentation des profits par le biais d'une manipulation positive des prix, notamment sur le marché de détail. Cependant, Berger & Hannan (1998), ont montré que les firmes bancaires opérant sur des marchés plus concentrés sont moins efficaces. Par conséquent, la valeur de marché de la banque reste inchangée car les gains résultant de la manipulation des prix seraient neutralisés par ces inefficiences. * 51 _ Becher, D.A. (2000) et Houston, J., James, C., Ryngaert, M., (2001). |
|