Les regroupements bancaires dans les pays en transition: cas de la Tunisie( Télécharger le fichier original )par Faouzi MILED Faculté de droit et sciences économiques et politiques - Master en Finances et Banques 2009 |
2. Cas de regroupement entre « Société Générale » et « UIB»Il a été rapporté68(*) que, le 29/03/2002, dix banques étaient intéressées à l'acquisition de 52% des parts détenues dans la banque tunisienne «Union Internationale de Banques (UIB)» qui est cotée publiquement sur la bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT). Les banques qui sont intéressées par cette offre d'acquisition sont le « Crédit Lyonnais » et la « Société Générale » de France et « Monte dei Paschi di Sienna ». Le 26/09/2002, il a été annoncé que la « Société Générale » et la « Caisse d'Epargne » sont intéressées par l'acquisition d'une part de 52%. Le 07/10/2002, il a été annoncé que les deux firmes qui seront probablement initiatrices de l'opération d'acquisition de l'UIB sont la « Société Générale » et « la Caisse d'Epargne ». Le 10/10/2002, il a été annoncé que la « Société Générale » va acquérir une part de 52% pour un montant de 75.5 millions d'Euro. Cette opération d'acquisition bancaire est sujette à une approbation réglementaire. Le 05/11/2002, il a été annoncé que cette transaction a été accomplie. Le tableau suivant représente une description de cette opération d'acquisition bancaire, (cf. tableau 3.2). Tableau 3- : Cas d'acquisition d'Union Internationale de Banques par la Société Générale
(Source : base de données Bankscope) On peut constater que cette opération d'acquisition est de type transfrontière et qui s'effectue entre deux institutions ayant des activités initiales similaires (concentrées). 3. Cas de regroupement entre la « STB », la « BNDT » et la « BDET »Cette stratégie de fusion adoptée par la banque « STB » a comme objectif de renforcer sa position en tant que banque de détail, et ce, à travers une fusion/acquisition de type horizontale. Cette banque vise, via cette stratégie de regroupement, la diversification et l'élargissement de ses activités. Cette stratégie adoptée par les managers de la « STB », a comme objectif d'élargir la gamme des services offerts, en acquérant des activités et des compétences complémentaires à celles qui sont déjà existantes, pour répondre à la demande accrue de la part de sa clientèle. Le choix s'est fixé enfin, sur l'absorption de deux institutions bancaires d'investissement, qui sont la « BDET » et la « BNDT ». L'objectif étant d'internaliser les gains de la grande compétence dans les métiers de banques de développement et d'investissement, en plus de l'augmentation et la consolidation de son assise financière. Le tableau suivant récapitule les différents résultats trouvés dans les différents cas des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie, (cf. Tableau 3.3). Tableau 3- : Les résultats empiriques significatifs des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie
Afin de déterminer les effets des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie, les deux cas de regroupements (cas UIB et cas STB) renforcent la concentration des activités initiales des banques avant d'être impliquées dans ces regroupements. Dans le cas de fusion par absorption (cas STB), la banque « STB » montre des rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs et positifs au troisième et au quatrième mois après l'annonce de la fusion. Dans le cas d'acquisition (cas UIB), la banque « UIB » montre des rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs mais qui sont négatifs du deuxième au sixième mois après l'annonce de l'acquisition. Donc on ne peut pas retenir que la concentration des activités initiales des banques représente un bon indicateur du succès des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie. Concernant l'effet de la concentration des activités bancaires à l'échelle géographique, le cas de fusion par absorption (cas STB) s'est effectué entre des banques qui sont géographiquement concentrées (un cas de regroupement domestique) et ayant des rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs et positifs. D'après les résultats trouvés nous pouvons constater que le cas de regroupement (cas STB) est un cas de fusion - absorption de type concentré géographiquement et qui renforce les activités initiales des banques avant fusion. Les rendements anormaux cumulés qui sont statistiquement significatifs et positifs constatés confirment les résultats théoriques attendus (rendements anormaux cumulés positifs). Donc, d'après les résultats trouvés, nous pouvons constater que les opérations des regroupements bancaires qui renforcent la concentration des activités initiales des banques ont bénéficié d'un accueil favorable du marché financier (succès) dans le cas où ce regroupement renforce la concentration des activités à l'échelle géographique (cas STB) et elles montrent un échec dans le cas où elles renforcent la diversification des activités à l'échelle géographique (cas UIB). Les banques « UIB » et « Société Générale » se livraient à des activités similaires (activités bancaires) mais opérant sur deux marchés qui sont dispersés géographiquement (acquisition de type transfrontière), l'accueil défavorable par les marchés boursiers pour ce type d'acquisition est du probablement à l'effet de la diversification géographique qui l'emporte sur la concentration des activités. De l'autre côté on constate que ce cas de fusion (cas STB) qui est retenu pour déterminer l'effet de concentration sur la valeur des banques qui y sont impliquées, représente une fusion complète ou d'absorption (fusion complète par absorption pour le cas de STB). Ceci nous a permis de constater que cette typologie de regroupement (Fusion ou absorption) pourrait être un facteur explicatif du succès des regroupements bancaires. Globalement, nous pouvons retenir que la logique industrielle (concentration ou diversification géographique et/ou des activités) à elle seule n'est pas suffisante pour conclure qu'elle est une condition déterminante de succès des opérations des fusions et acquisitions bancaires en Tunisie. Le critère géographique des opérations des fusions et acquisitions bancaires a été vérifié directement en regardant l'emplacement du siège social des banques impliquées dans l'opération de regroupement. Par contre, le profil d'activité des banques impliquées dans l'opération des fusions et acquisitions est vérifié moyennant la spécialité initiale de l'institution bancaire (avant fusion ou acquisition). Or, en pensant que le terme générique de la banque (banque commerciale, banque d'investissement, banque de crédit hypothécaire, banque coopérative, banque d'épargne et autres) ne montre pas nécessairement l'activité réelle de la banque, il nous a paru nécessaire de revoir la portée de l'activité des banques en recourant à des ratios financiers extraits des bilans et des comptes de résultat des banques acquéreuses et cibles avant de se lancer dans l'opération de fusion et d'acquisition. Ces ratios seront construits et calculés pour toutes les banques impliquées dans l'opération de fusion ou acquisition en décomposant le bilan bancaire et le compte du résultat. De l'autre côté les regroupements entre les banques ayant un profil domestique ont été considérés des regroupements qui renforcent les profils géographiques alors que dans plusieurs cas les marchés régionaux ne sont ni corrélés ni apparentés, ce qui nous pousse à chercher et vérifier les autres facteurs ou conditions du succès des fusions et acquisitions bancaires pour le cas tunisien. * 68 _ Ces informations sont obtenues de la base de données BANKSCOPE. |
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