I.3.2. Les stratégies en
présence sur le marché des changes
Diverses stratégies se confrontent sur le marché
des changes qui visent toutes à gérer la position de change des
opérations :
- la stratégie d'arbitrage, qui cherche à tirer
profit de différence de cours (par exemple la différence de cours
à un moment donné sur différentes places
financières) ;
- La stratégie de couverture, qui vise à fermer
la position de change afin de ne pas courir le risque de change ;
- La stratégie de spéculation, qui consiste
à rester en position de change ouverte en fonction des anticipations que
l'on forme (par exemple, vendre à terme des devises que l'on ne
possède pas si on veut anticiper une baisse du cours).
I.3.3. Les risques
associés aux opérations de change
En effectuant des transactions, les
opérateurs sont exposés à plusieurs risques. A
côté du risque de change dont ils peuvent tirer profit ou qu'ils
peuvent gérer sans réelle difficulté, les intervenants
sont confrontés aux risques suivants :
- Risque de liquidité
- Risque de contrepartie
- Risque de conversion
- Risque économique
- Risque de transactions.
a) Le risque de liquidité
Ce risque auquel est exposé un opérateur est
celui de ne pas pouvoir effectuer une transaction sur le marché des
changes ou de la faire mais en subissant une importante moins-value lors de
l'achat ou de la vente des devises.
En fait, en temps normal, ce risque n'est guère
important mais il peut arriver que le marché d'une devise disparaisse,
momentanément ou définitivement, suite à une crise ou
à la mise en place de contrôles administratifs affectant le
marché des changes ou le marché monétaire international de
la devise (euro-marché).
Ce risque ne concerne toutefois que des devises de faible
importance négociées sur des marchés régionaux.
Pour toutes les devises convertibles utilisées dans le commerce
international ou faisant l'objet de transactions sur les marchés
financiers internationaux, ce risque est très faible.
b) le risque de contrepartie
Le risque de contrepartie recouvre le risque de livraison et
le risque de crédit. Le premier correspond à la faillite de la
contrepartie le jour de l'échéance de la transaction. Le second
correspond à la faillite de la contrepartie préalablement
à l'échéance de la transaction.
Les cambistes sur le marché au comptant ne sont
exposés qu'au risque de livraison. Ceux qui opèrent sur le
marché à terme, sont confrontés au risque de livraison et
au risque de crédit.
Le risque de livraison est évidement plus important que
celui de crédit, car il entraîne la perte de la totalité de
transactions. Le risque de crédit, lorsqu'il se manifeste, conduit
l'opérateur à reconstituer sa position. Le cambiste est donc
exposé au risque de variation du taux de changé, toujours
inférieur, même si la fluctuation lui est défavorable.
c) Le risque de conversion
Il apparaît lorsqu'une entreprise détient des
filiales dans les pays étrangers. En effet, chacune des filiales va
établir ses résultats dans la monnaie de son pays mais par la
suite il faudra les convertir dans la monnaie de la maison-mère pour
établir les bilans consolidés. Quel cours de change faut-il alors
retenir ?
Diverses approches sont possibles : le cours de
clôture, le cours historique, l'un ou l'autre de ces cours suivant les
postes du bilan.
d) Le risque économique
Ce risque est lié au futur de l'entreprise ; il
est donc difficile à apprécier ou à mesurer. En effet, il
s'agit de prendre en compte toutes les conséquences que pourra avoir une
variation du taux de change sur une entreprise (c'est-à-dire sur ses
coûts de production, sur son chiffre d'affaires,...).
La rentabilité de l'entreprise et sa
compétitivité peuvent être remises en cause du fait de la
variation des changes. Ce risque est parfois appelé risque de
compétitivité, risque induit ou encore risque industriel.
e) Le risque de transaction
Ce risque apparaît dans :
- Les importations et exportations libellées en devises
étrangères si un délai de règlement est
accordé, il y a un risque de change entre la signature du contrat
commercial et le règlement car ces deux dates peuvent causer que le
cours de devise à la facturation puisse fluctuer, modifiant ainsi la
valeur du règlement.
- Les emprunts et les prêts libellés en devises
étrangères à court, moyen ou long terme : si
l'entreprise a obtenu un emprunt, elle redoute une appréciation de la
devise empruntée car cela augmenterait la valeur de ses
remboursements ; en revanche, si l'entreprise a consenti un prêt
elle sera pénalisée par une baisse de la devise.
- Les investissements effectués à
l'étranger, si une entreprise possède une filiale à
l'étranger, il y aura des échanges entre la filiale et la
maison-mère : les dividendes, redevances,... en outre, si les
activités de ces deux entreprises sont liées ou
complémentaires, des échanges commerciaux seront
effectués. Pour toutes ces opérations le risque est
présent.
Comme souligné ci-haut, on comprend alors que la
notion du risque de change peut prendre plusieurs formes en se situant dans les
activités commerciales, financières ou d'investissements.
D'où un agent est en situation de risque de change lorsqu'il est en
position de change ouverte ; dans ce cas, il peut subir une perte ou
bénéficier d'un gain en raison d'une modification de taux de
change. Il importe donc pour chaque agent de déterminer les
éléments qui entrent en jeu lors de la modification du taux de
change.
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