I.4. Les
déterminants des taux de change
Plusieurs variables entrent en jeu pour rendre compte de la
détermination et la variation des cours de changes :
I.4.1. La balance des
transactions courantes
L'analyse théorique la plus utilisées jusqu'au
début des années 70 se base sur la situation des balances
commerciales ou des balances courantes pour expliquer les mouvements des taux
de change. Mundell (1960) et Fleming (1962) deux auteurs d'inspiration
Keynésienne, ont développé les modèles dans
lesquels la dynamique des taux de change est fonction de l'état du solde
des échanges extérieurs, lui-même lié au niveau de
la demande domestique et à celui de taux d'intérêt.
L'observation empirique montre en effet, qu'en moyenne période, les pays
à monnaie faible sont ceux dont la balance courante a tendance à
être déficitaire. De manière symétrique, les pays
à devise forte sont ceux dont le solde extérieur est positif. Le
cas typique du Japon qui accumulait des excédents structurels au cours
des décennies 80 et 90, notamment vis-à-vis des Etats -Unis. Le
Yen s'est alors apprécié par rapport au dollar. (Mondher
Chérif, 2004).
I.4.2. La parité des
pouvoirs d'achat
Introduite par Ricardo (1817), la théorie de la
parité des pouvoirs d'achat défend de l'idée que la
« valeur de la monnaie est partout la même ».
Autrement dit, à l'équilibre le cours de change doit
refléter l'égalité du pouvoir d'achat de deux devises
considérées. Dans un régime de change fixe, si le prix
réel de biens diffère d'un pays à l'autre, la demande
supplémentaire des biens dans le pays où ils sont « le
moins cher » va engendrer un accroissement des prix : il y a
ajustement au taux de change par le prix.
Dans le taux de changes flottants, il y a ajustement au
différentiel des prix par la variation des cours de change : les
variations du taux de change reflètent e différentiel
d'inflation. Les recherches ont dégagé quatre principaux facteurs
de variation des taux par à leur valeur : l'hypothèse due
aux coûts d'ajustement, la rigidités des prix nominaux, le fait
que les biens échangés ne sont pas parfaitement superposables, et
l'évolution différente des techniques pour les biens et services
échangés et non échangés.
I.4.3. La parité des
taux d'intérêt
Développé par Keynes, la théorie de la
P.T.I s'explique par les possibilités d'arbitrage entre les
marchés financiers.
Le différentiel des taux d'intérêt entre
deux pays doit compenser l'évolution des cours de change. Elle exprime
l'idée que la différence entre le cours de change au comptant et
à terme, exprimée en pourcentage, tend à égaliser
l'écart de taux d'intérêt entre les placements à des
termes similaires dans les monnaies en cause ; soit :
Y(1+i)= Y(1+i*)*F/S
ou encore i-i*= (F-S)/S Où :
- Y représente un capital exprimé en monnaie
domestique ;
- i et i* les taux d'intérêt respectifs
domestique et étranger ;
- F le taux de change à terme ;
- S le taux de change courant.
Il s'agit de comparer le rendement en monnaie domestique d'un
placement en actifs domestiques et d'un placement en actifs étrangers
après couverture à terme. L'investisseur sera indifférent
à détenir l'un ou l'autre des actifs lorsque leurs rendements
sont égaux.
En d'autres termes, les différentiels de taux entre
deux pays devraient refléter le taux de dévaluation ou de
réévaluation anticipée d'une monnaie par rapport à
l'autre. Dans la pratique, les cours à terme sont de peu
d'utilité pour les prévisions des cours de change.
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