I.3. Le marché des
changes
Le marché des changes est la première
manifestation concrète des relations internationales. Toute entreprise
qui exporte et/ou importe, tout particulier qui se rend à
l'étranger, tout agent économique qui prête ou emprunte en
devise se heurte immédiatement à un problème de change.
Les monnaies étrangères sont
échangées contre la monnaie nationale sur toutes les places
financières internationales. Le marché des changes n'est pas
géographiquement limité : le marché du Franc
Français couvre non seulement les transactions des devises à
Paris, mais également celles effectuées en Franc contre les
monnaies locales à New York, à Zurich, à Londres, à
Singapour, etc. Comme le souligne C.P. Kindleberg : « les
marchés des changes actuels suivent le trajet du soleil autour du globe
par l'intermédiaire des satellites de
télécommunication ». (Yves SIMON, 1995).
Comme n'importe quel marché, le marché des
changes fonctionne selon la loi de l'offre et de la demande. Il s'agit sur ce
marché de l'achat et/ou de la vente des devises contre la monnaie
nationale. Pour faciliter les échanges sur ce marché, il faut
fixer une unité de préférence que l'on appelle taux de
change, et qui est considéré comme le prix auquel on obtient les
monnaies étrangères ou les devises. (Michel BURDA et alii,
1993).
Vu la multiplicité des monnaies
étrangères, certaines monnaies peuvent être retenues comme
monnaies de référence pour servir de comparaison, il s'agit
principalement du Dollar américain, de l'euro et du Deutschemark pour ne
citer que les plus connues ; ces monnaies sont choisies compte tenu de
degré avancé de leurs économies qui entraîne leur
stabilité.
Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes basés
sur le dollar américain comme devise entrant en relation de
manière directe pour la fixation de l'indice de change des biens et
services échangés et consommés sur le sol congolais.
Sur un marché, un taux de change peut être
exprimé de deux manières :
- soit comme le prix d'une monnaie étrangère en
termes de la monnaie nationale (par exemple 0,0019$ par FC en décembre
2006),
- soit comme le prix de la monnaie nationale en fonction de la
devise (par exemple 605,58FC par dollar américain en décembre
2008). (Banque centrale du Congo).
La compréhension du marché des changes passe par
la connaissance des opérateurs ou agents économiques intervenant
sur ce marché.
I.3.1. Les participants au
marché des changes
Le marché des changes est réservé aux
institutions financières : banques, investisseurs institutionnels
et les institutions financières non bancaires. Ces opérateurs
interviennent pour leur compte ou celui de leur clientèle. Ils peuvent
négocier entre eux ou passer par l'intermédiaire des courtiers.
(Yves SIMON, 1995).
a) Les banques commerciales et
d'investissement
Ce sont les importants opérateurs sur le marché
des changes. Elles prennent en charge les opérations de change pour leur
propre compte ou celui de leurs clients. Pour faciliter leurs
opérations, les banques ont des dépôts auprès
d'institutions financières étrangères qui jouent le
rôle de correspondants.
Le profit des banques sur le marché des changes a deux
origines : la première est commerciale et la seconde est
spéculative.
- Le profit commercial s'explique par la différence
entre le cours sur le marché intermédiaire : celui auquel la
banque achète des devises et celui auquel elle les vend.
- Le profit spéculatif peut se comprendre par le fait
que les banques disposent de cambistes et une compétence comparable
à celle des établissements financiers.
La réduction du profit commercial s'explique par le
fait que les banques sont poussées à prendre des positions
spéculatives sur le marché en anticipant une variation du
taux.
b) les banques centrales
Elles interviennent massivement, mais de manière
irrégulière sur le marché des changes. En opérant
sur ce marché, la banque centrale remplit trois fonctions
principales :
- La banque centrale exécute les ordres de sa
clientèle : administration nationale, les banques commerciales, les
organismes internationaux, les banques étrangères,...
- Elle assure sinon le contrôle, du moins la supervision
du marché monétaire. Cette emprise est plus ou moins forte selon
l'importance du contrôle exercé sur le marché et surtout
l'importance des intervenants.
- Elle influence la stabilité et l'évolution du
cours de change, pour des raisons de politiques économiques et
monétaires internes, d'une part, et d'autre part pour respecter certains
engagements internationaux.
Le marché des changes interbancaires est
indiscutablement le plus important et le plus liquide de tous les
marchés financiers et non financiers. L'étude de la banque des
règlements internationaux effectuée en Avril 1992 avec l'aide des
20 plus grandes banques centrales de la planète établit que le
volume des transactions à cette époque, considérée
par ailleurs comme particulièrement calme de 930 milliards de dollars
par jour. (Yves SIMON, 1995)
c) Les autres institutions financières
Ces institutions comprennent les filiales financières
ou bancaires des groupes industriels et des entreprises commerciales.
A côté de ces filiales financières, les
investisseurs institutionnels et les grandes fortunes privées sont aussi
des acteurs de première importance, car les gérants de ces fonds
mettent l'accent sur les placements à l'étranger pour
diversifier les risques et améliorer les rendements destinés
à se procurer des devises ou à couvrir un risque lié au
change.
d) Les investisseurs institutionnels
Ils sont les plus importants participants non bancaires du
marché de change. Cet ensemble regroupe plusieurs catégories
d'opérateurs : les caisses de retraite, les fonds de pension, les
sociétés d'assurance, les fonds gérés pour le
compte de tiers,...
e) La clientèle privée
Elle n'intervient pas directement sur le marché des
changes. Elle procède à des achats et à des ventes des
devises en s'adressant aux banques qui ont une activité de teneur de
marché ou en utilisant les services des courtiers.
Les la clientèle privée regroupe trois
catégories d'opérateurs :
- les opérateurs particuliers dont l'influence est tout
à fait marginal, ils s'intéressent à la marge existante
sur les différents marchés ;
- les entreprises industrielles et commerciales, souvent
dénommées sociétés non financières. Elles
confient leur crédibilité aux intermédiaires qui agissent
à leurs noms mais pour le compte de ces institutions.
- Les institutions financières qui n'ont pas une
présence permanente sur le marché monétaire ou qui ne
disposent pas des fonds propres requis pour participer directement à ce
marché.
f) Les courtiers
Ils jouent un rôle essentiel sur le marché des
changes en tant qu'informateurs et en tant qu'intermédiaires sans
qu'eux-mêmes ou la banque soient obligés d'acheter ou de vendre
des devises, ils informent les opérateurs des cours auxquels se vendent
ou s'achètent les différentes monnaies.
Ils ont un rôle d'intermédiaire dans la mesure
où ils centralisent les ordres d'achat et de vente de plusieurs banques
et qu'il est en conséquence, plus facile et moins coûteux pour les
cambistes d'utiliser leurs services que de contacter leurs confrères
susceptibles de leur acheter ou de leur vendre la devise recherchée
à un prix majoré.
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