A. Les obstacles à caractère social.
Ces obstacles peuvent être financiers, administratifs,
culturels, ou liés aux moyens de communication.
a) L'obstacle financier.
Pour les parents à faible revenu, envoyer les enfants
à l'école est devenu pour eux un luxe. La situation est d'autant
plus compliquée étant donné qu'il ne suffit pas d'envoyer
l'enfant à l'école, mais il faut également lui doter des
effets scolaires, de l'uniforme, il doit avoir à manger et doit
également accéder aux soins de santé adéquats. Tout
ceci influence le taux d'abandon scolaire avec comme conséquence logique
l'inégalité d'accès
116 A titre d'exemple, Le gouvernement de Transition issu de
l'accord Global et inclusif a mis sur pied un plan pour l'éducation.
Malheureusement, il a connu quatre différents ministres de
l'éducation qui se sont succédés en moins de trois ans ;
ce qui ne permet évidemment pas de politique stable en la
matière.
à l'école primaire entre le milieu rural et celui
urbain, entre filles et garçons et entre enfants de familles riches et
de familles pauvres.
Face à cet obstacle, la problématique
qualité-quantité se pose avec acuité. Les gouvernants et
les OI devraient revoir des politiques visant essentiellement à
permettre à un minimum d'enfants de s'inscrire à l'école
et d'aboutir à une alphabétisation
généralisée. Malheureusement, la plupart des acteurs
s'empressent à ajouter qu'il est vrai que l'essentiel dont un enfant a
besoin en terme d'instruction pour pouvoir se débrouiller plus tard dans
la vie est de savoir lire, écrire et compter. Et pourtant cet obstacle
aurait pu être évité si l'Administration fonctionnait
correctement.
b) L'obstacle administratif.
Cet obstacle, comme indiqué dans les lignes
précédentes, date de la période dite de « rigueur
», période pendant la quelle le gouvernement Kengo wa DONDO avait
instauré le système d'ajustement structurel pour lui permettre le
payement des dettes que les pays devait aux institutions financières de
Bretton Wood. Cet obstacle a pu dégénérer au début
des années 1990 quand le gouvernement avait complètement
abandonné le système éducatif, il s'en est suivi la
grève d'une année scolaire (1991-1992) à l'Est du pays
avant que les confessions religieuses ne prennent la relève en
sensibilisant les parents pour la « continuité » et le
fonctionnement des écoles. Le disfonctionnement des écoles est
lié à la non disponibilité des frais des fonctionnement,
au payement des salaires des enseignants, à l'absence de politique en
matière d'éducation, à la non mécanisation de
certaines écoles et de certains enseignants, au non payement de tous les
fonctionnaires du secteur public en général, etc.
Signalons toutefois que les écoles qui fonctionnent
encore un tout petit peu normalement sont soit privées, soit celles
publiques mais qui sont concédées aux confessions religieuses
comme les écoles conventionnées catholiques,
conventionnées protestantes, etc.
c) L'obstacle culturel.
Il ancré dans la mentalité de plusieurs
personnes, surtout dans les milieux ruraux, que l'éducation n'est
réservée qu'aux seuls garçons, les filles ne pouvant
rester à la maison en train de cultiver les champs, préparer
à manger en attendant leur tour de se marier.
Dans beaucoup de villages, les filles sont
délaissées pour compte alors que parmi les nombreux avantages
qu'offre un enseignement de qualité, il y a la sécurité
qui s'attache au travail rémunéré. D'où alors, les
gouvernants devaient soutenir la campagne de l'Unicef « toutes les filles
à l'école »117 pour parvenir à lutter
contre cet obstacle.
d) L'obstacle lié au moyen de communication.
Accéder à l'éducation veut dire
accéder aux infrastructures où cette éducation est
dispensée. La situation de la RDC est devenue drastique en
matière de voies de communication. Pendant la période de pluie,
dans certaines ville comme celle de Bukavu, les enfants ont difficile à
se rendre à l'école à cause de l'impraticabilité
des routes et les eaux ruisselant le long des caniveaux. Dans les milieux
ruraux, certains enfants sont obligés de traverser par pirogue pour
aller suivre les cours à quelques dizaines des kilomètres.
D'autres sont obligés de faire une distance de plus de 10 km à
pied pour aller à l'école. Ceci suscite le même
problème découlant du rapprochement de l'éducation
à l'enfant comme se pose le problème du rapprochement de la
justice au justiciable.
En plus des obstacles ci-contre, il est de bon droit d'y joindre
le problème lié aux mécanismes actuels de protection des
droits économiques, sociaux et culturels.
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