L'être en devenir, considérations aristotéliciennes sur le devenir( Télécharger le fichier original )par Martin MBENDE Grand séminaire philosophat Paul VI Bafoussam, Cameroun - Graduat de philosophie 2008 |
L'harmonie des contrairesPour Héraclite, le cosmos n'est pas le siège d'un amas de conflits susceptibles de le faire craquer. En effet, le conflit qui oppose les contraires est mesuré et réglé par une instance supérieure qu'il a personnifiée sous les traits de la Justice. La Justice assure donc l'équilibre entre les forces antagonistes et de cet équilibre surgit le devenir harmonieux de l'univers. « Par exemple, le fleuve garde son identité dans et par le mouvement continu de ses eaux...On penserait ici volontiers aux conceptions modernes de l'organisme vivant sur les équilibres interspécifiques. »17(*) Ainsi pouvons-nous affirmer que du devenir harmonieux de l'univers, surgit aussi son unité, laquelle est cachée dans sa diversité. C'est dans ce sens qu'imitant les milésiens, Héraclite en est arrivé à poser l'existence d'une substance première : le feu. Mais ce feu, il faut le préciser, « n'est plus un de ces grands milieux physiques, comme l'étendue marine, ou l'atmosphère génératrice des tempêtes, qui obsédaient l'imagination des milésiens : c'est plutôt une force qui est incessamment active, un feu «toujours vivant»»18(*) qui « s'allume et s'éteint avec mesure. »19(*) D'où le perpétuel devenir de l'univers qu'Héraclite a exprimé dans sa célèbre formule « tout coule » et qu'on a appelé le mobilisme héraclitéen. * 17 CHATELET F., op. cit., p. 41. * 18 BREHIER E., Histoire de la philosophie, Paris, P.U.F, 1997, p. 51. * 19 CARATINI R., op. cit., p. 52. |
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