SECTION 1 : COMMENT NEGOCIER LES CREDITS ?
En prêtant à l'entreprise, la banque prend le
risque de ne pas être payé ou remboursé à
l'échéance. Elle sait qu'en cas de liquidation de l'entreprise,
les créances antérieures à la date ou à la
cessation de paiement constatées, ont peu de chances d'être
recouvrées. En cas de « redressement judiciaire », elle devra
supporter de longs délais, sinon l'abandon d'une partie de la
créance. Le risque n'est pas théorique, et plus les marges sur
les crédits diminuent, plus il devient important pour la banque de
l'apprécier d'aussi près que possible ; 2% de mauvaises
créances chaque année absorberaient une marge nette de 2%. Il est
donc normal que l'entreprise donne suffisamment de renseignements et de
prévisions à la banque pour obtenir les crédits
demandés, sinon fournisse des garanties sur l'actif de l'entreprise ou
des garanties extérieures.
Au-delà des chiffres et des garanties formelles, il
faut développer avec le banquier un climat de confiance envers
l'entreprise et son représentant financier.
I- RENSEIGNEMENTS SUR LE
PASSE, LE PRESENT ET LE FUTUR
I-1. Les renseignements sur le
passé
En plus des comptes et rapports annuels, qui permettent
à la banque de calculer les ratios financiers et de suivre leur
évolution, il est bon de fournir des explications sur l'historique de la
société et son développement. Le banquier
appréciera aussi des éclaircissements sur la signification
économique de certains postes du bilan et du compte de résultat,
ainsi que sur les méthodes de comptabilisation utilisées.
Il conviendra de lui faire ressortir la valeur réelle
des immobilisations, en francs courants, ainsi que des éléments
de sous-évaluation des résultats comptables par rapport à
la réalité économique. Si l'entreprise a eu des
impayés (chez la banque ou une autre banque), il paraît
préférable que cette question soit abordée surtout s'il
s'agit d'un accident tout à fait exceptionnel. Ces informations peuvent
être obtenues à travers les syndicats des banques, surtout si
ceux-ci sont chargés de partager des informations sur les clients
douteux.
I-2. Les renseignements sur le
présent
Le banquier sera intéressé d'être tenu
informer au fur et à mesure des évènements importants dans
la vie de l'entreprise (dans le cas où l'emprunteur n'est pas un
particulier), surtout si des difficultés surviennent, risquant de se
traduire par une poussée de l'endettement. Il acceptera ainsi plus
facilement de payer les chèques et effets présentés au
paiement, même si le plafond du découvert autorisé est
dépassé.
Suivant la taille de l'entreprise, le dirigeant, responsable
administratif et financier ou le trésorier organiseront des contacts
réguliers pour faire le point, notamment à l'occasion du
renouvellement annuel des lignes de crédit mais aussi à d'autres
occasions. Une visite des installations, à l'occasion d'un changement,
permet au banquier d'avoir une vue plus concrète de l'entreprise.
Tous renseignements doivent être donnés sur la
répartition du capital, la situation des apports en compte courant, les
relations avec la société mère ou les filiales ;
cette opération « portes ouvertes » est de nature à
inspirer confiance. A. juste titre, le banquier craint en effet tous« les
pièges» susceptible de l'empêcher de repérer la
situation réelle de l'entreprise.
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