II-LA BANQUE COMME PRODUCTEUR
DE LIQUIDITE
Dans les différents modèles avancés, ce
qui va conduire à la formation des banques est, d'une part,
l'incertitude des agents sur le moment qu'ils auront besoin de
liquidités pour consommer et, d'autre part, l'impossibilité
qu'ils ont de transmettre aux autres agents l'information quant à ce
besoin inattendu de liquidité.
Les étapes de la démonstration sont les
suivantes :
· Chaque agent est doté, à un moment de son
existence, d'un capital qu'il est libre
d'allouer entre différentes périodes afin de
satisfaire sa structure temporelle de consommation.
· L'allocation des ressources se fait grâce
à des informations individuelles et privées ;
lesquelles ne peuvent être transmises aux autres agents
de façon standardisée (c'est-à-dire publique).
· Pour s'assurer un revenu, les agents peuvent investir
dans les actifs illiquides qui
leur apportent un intérêt. Si les agents tentent
de liquider leur investissement avant l'échéance, cela leur
coûte le taux d'intérêt c'est à dire que le retrait
prématuré de leurs capitaux ne leur rapportera rien ou leur
occasionnerait des pertes. Tout agent possédant un portefeuille
individuel coure donc un risque de taux qui pourrait être
décomposé en risque du coût d'opportunité s'il garde
son capital sous forme liquide alors qu'il ne pourrait le consommer que dans le
long terme. Un risque de perte s'il investit dans les actifs illiquides et qui
doit s'en dessaisir précipitamment pour consommer plus tôt qu'il
ne le prévoyait. Le fait que les placements et les consommations se
passent en fonction d'informations privées qui ne peuvent être
transmises aux autres agents empêche les agents de s'assurer entre eux.
En effet, une assurance de liquidité
préconisée pourrait s'instituer sans un flux implicite
d'informations communes et publiques. Les justifications à fournir pour
se procurer de la liquidité à n'importe quel moment doivent
être en grande partie standardisées et
dépersonnalisées. Or chaque déboursement, remboursement se
fait à partir d'informations individuelles toutes différentes,
non communicables mais compréhensibles car relevant de la vie
privée de chaque agent. Les intermédiaires financiers seront
nés dans le but de procurer des assurances contre les besoins de
liquidités imprévus. Cette assurance passe par la création
des contrats entre la banque et les agents, contrat qui se matérialise
sous forme de dépôt.
En définitive, il est à noter que le contrat
financier fait intervenir sur un marché financier des
intermédiaires financiers mettant en relation des agents à besoin
de financement avec ceux à excédent de financement. Force est de
constater que l'asymétrie d'information, le passage de la finance
directe vers la finance indirecte, la réduction des coûts dans
l'élaboration des contrats financiers, la banque comme producteur
d'information et de liquidité permettent de mettre en relief la
connexion Prêteur-Emprunteur. Dans le chapitre suivant, il sera question
de déterminer les données pertinentes pour l'octroi du crédit.
CHAPITRE II : LES
INFORMATIONS FINANCIERES NECESSAIRES A L'OCTROI DU CREDIT
Le crédit peut être défini comme
étant le fait qu'une personne physique ou morale (prêteur/banque)
mette ou promette de mettre des fonds à la disposition d'une autre
personne physique ou morale bénéficiaire (emprunteur/client)
à un taux d'intérêt précisé et remboursable
à une certaine échéance.
Il est important pour le banquier de maîtriser certaines
informations financières de l'emprunteur qui lui adresse une demande de
crédit. Une présentation synthétique de l'analyse de
crédit doit suivre un canevas précis pour faciliter la prise de
décision. La forme la plus synthétique de l'analyse est la
fiche d'analyse de crédit qui reprend les grands points sur
l'identification du client et l'avis des décideurs. Toutefois le dossier
complet de crédit comprend en général les parties
suivantes :
o Présentation du client (dénomination, forme
juridique, géographie du capital, métier)
o Situation des engagements dans les autres banques et dans
l'informel
o Aptitudes techniques, surface patrimoniale et
moralité du ou des promoteurs
o Etude du marché (rentabilité, analyse
financière, risques, besoins en crédit).
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