§2. DEFINITION DU CONCEPT
« MINORITE »
Il n'y a pas de définition qui soit accepté par
tous.
De cette controverse, CAPOTORTI pense que la
« minorité » est un groupe numériquement
inférieur au reste de la population d'un Etat en position non dominante
dont les membres en ressortissant de l'Etat en possèdent du point de vue
ethnique, religieux ou linguistique des caractéristiques qui
diffèrent de celles du reste de la population et manifestent même
de façon implicite un sentiment de solidarité à l'effet de
préserver leur culture, leurs traditions, leurs religions ou leur
langue.
J.DESCHENES estime par contre qu'une
« minorité » est un groupe des citoyens d'un Etat en
minorité numérique et en position non dominante dans cet Etat,
dotés des caractéristiques ethniques, religieuses ou
linguistiques qui se diffères des celles de la majorité de la
population, solidaires les uns des autres, animés, fut-ce, implicitement
d'une volonté collective de survie et visant à
l'égalité en fait et en droits avec la majorité.
La difficulté de définir le concept
« minorité » tient à la diversité des
situations dans lesquelles se trouvent les minorités.
Certains vivent ensemble dans des zones bien définies,
séparées de la majorité de la population.
D'autres sont éparpillés au sein de la
collectivité nationale.
Pour l'Assemblée parlementaire du conseil de l'Europe,
la minorité est un groupe des personnes dans un Etat qui résident
sur le territoire de l'Etat, elles présentent des
caractéristiques ethniques, culturels, religieux ou linguistiques
spécifiques ; elles sont suffisamment représentatives, tout
en étant moins nombreuses que le reste de la population de cet Etat ou
de la région de leur langue.
Bien qu'il ne soit pas aisé de définir le
concept « minorité », il convient néanmoins
d'admettre que de toutes les définitions, il ressort une série
d'éléments communs.
§3. CRITERES POUR PARLER
D'UN GROUPE MINORITAIRE
La notion de minorité est si fuyante que son
appréhension exige une réflexion soutenue. Mais de toutes les
définitions avancées (proposées), il convient de retenir
que pour parler d'une minorité, celle-ci doit être
minorité tant en nombre que dans le rapport des forces.
Il s'agit d'un concept politique et juridique qui regroupe des
personnes, est :
· Minoritaires numériquement ;
· En position non dominante ;
· Qui ont une série de caractéristiques
ethniques, religieux, culturels ou linguistiques qui diffèrent de celles
de la majorité ;
· Qui ont entre elles une solidarité visant au
maintien de la spécificité de leur groupe ;
· Ont la nationalité de l'Etat au sein duquel se
situe la minorité.
De tous ces éléments, il apparaît donc que
l'élément essentiel pour définir le concept
minorité réside dans le fait qu'il s'agit d'un groupe qui risque
de subir la domination d'un ou plusieurs d'autres. Seul un tel groupe peut
revendiquer une protection.
Un groupe minoritaire doit être dans une situation non
dominante pour qu'une protection se justifie.
Il y a des minorités dominantes qui n'ont pas besoin
de protection.
En effet, il y a des minorités qui violent parfois
très gravement les principes de l'égalité, de la non
discrimination et de l'expression de la volonté du peuple
énoncé dans la déclaration universelle des droits de
l'homme (D.U.D.H).
Au-delà de l'élément « Rapport
des forces » ; il y a aussi cet élément subjectif
qui se résume en des attitudes individuelles et qui caractérisent
fortement les membres d'une communauté minoritaire.
Ceux-ci expriment, à cet égard, leur
identité de deux manières :
- L'une est de s'associer au vif désir du groupe de
préserver sa spécificité.
Ce sentiment de solidarité tient
généralement au fait que le groupe a gardé son
caractère distinctif pendant longtemps. Une fois que l'existence d'un
groupe ou d'une communauté dotée de sa propre identité
ethnique, religieuse ou linguistique est établie par rapport à
l'ensemble de la population, les membres du groupe expriment leur
solidarité et partagent le désir de présenter leur
spécificité.
- La seconde forme de l'identité personnelle consiste
au choix d'appartenir ou non à la minorité. Certains individus
peuvent préférer s'assimiler à la population majoritaire.
Ils en ont le droit, et ni le groupe minoritaire ni le groupe majoritaire ne
doivent chercher à les empêcher.
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