CHAPITRE II : CRITIQUES ET SUGGESTIONS
Dans ce chapitre, nous ferons une analyse critique sur
la politique de gestion de crédit à BMF et nous essayerons
d'apporter quelques solutions pour l'amélioration de leur
gestion.
SECTION 1 : CRITIQUES
La contribution du BMF au développement des
micros entreprises est une réalité de nos jours. Cette
efficacité est non seulement le fruit d'une bonne organisation et d'une
bonne adaptation des produits de l'institution aux besoins de sa
clientèle. Mais il n'est plus à douter qu'il connaît
certaines insuffisances liées aux mécanismes d'octroi et de
recouvrement de crédit.
En effet, pour octroyer des crédits, BMF exige
de sa clientèle la constitution d'une épargne allant de un
à trois mois avant l'obtention du crédit. Ceci empêche les
clients de répondre à temps aux besoins de leurs activités
et surtout ceux qui mènent des activités
saisonnières.
De même, il exige de ses clients des garanties
exorbitantes. Ce qui rend l'accès au crédit difficile à
certains clients même impossible pour les plus démunis. Toutes ces
rigueurs tendent à être des instruments ou des moyens pour
décourager toute initiative d'investissement à partie du
crédit.
THEME : LA GESTION DE CREDIT DANS LES
INSTITUTIONS DE MICRO FINANCE: CAS DE BENIN MICRO FINANCE
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Au niveau du recouvrement de crédit, nous
constatons qu'il met de pression sur ses clients à travers la
durée de remboursement très courte. Ce qui fait qu'après
tout remboursement le client ne dispose plus de capital pour continuer ses
activités et se voit dans l'obligation d'être toujours
dépendant des micros crédits. Par exemple, pour le prêt
ordinaire dont le remboursement est journalier, le client qui prend ce
prêt un jour donné et qui ne l'a pas encore utilisé est
obligé de prélever dans ce fonds pour commencer le remboursement
le lendemain. Si ce retard persiste pendant une semaine environ, cela risque
d'empêcher le démarrage de son projet et peut agir sur le
remboursement de la dette.
En ce qui concerne le taux d'intérêt qui
n'est rien d'autre que le loyer de monnaie prêtée, nous avons
constaté qu'à BMF ce taux, 26,82% calculé à partir
du taux mensuel de 2%, dépasse légèrement celui en vigueur
dans l'espace UEMOA qui est de 26,72% l'an.
En plus, nous remarquons qu'à BMF il n'existe pas
un système de suivi des clients. Ce qui leur rend parfois la gestion de
crédit obtenu très difficile.
A tous ces arguments s'ajoute l'inexistence du taux
d'intérêt créditeur pour les comptes épargnes. Ce
qui décourage toute initiative des clients à
l'épargne.
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