CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE
DES DONNEES
III-1 Caractéristiques des
enquêtés
Tableau 3 : Répartition des enquêtés
par sexe et par niveau
d'instruction des parents
Sexe
Niveau
d'instruction
des parents
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
Père
|
Mère
|
Père
|
Mère
|
Aucun
|
Effectifs
|
0
|
2
|
1
|
4
|
7
|
Fréquences
|
0
|
1,55
|
0,77
|
3,10
|
5,42
|
Primaire
|
Effectifs
|
4
|
7
|
8
|
10
|
29
|
Fréquences
|
3,10
|
5,42
|
6,20
|
7,75
|
22,48
|
Secondaire
|
Effectifs
|
16
|
6
|
9
|
4
|
35
|
Fréquences
|
12,40
|
4,65
|
6,97
|
3,10
|
27,13
|
Supérieur
|
Effectifs
|
14
|
8
|
25
|
11
|
58
|
Fréquences
|
10,85
|
6,20
|
19,37
|
8,52
|
44,96
|
TOTAL
|
Effectifs
|
57
|
72
|
129
|
Fréquences
|
44,18
|
55,81
|
100
|
La répartition par sexe des enquêtés
montre une légère supériorité des filles avec un
taux représentatif de 55,81% contre 44,18% pour les garçons. Le
sexe constitue un facteur d'orientation déterminant dans cette
étude. Les écoles de BTS comptent dans la plus grande partie plus
de filles que de garçons.
Par ailleurs la majorité des enquêtés ont
des parents instruits. Les étudiants dont les parents ont fait le
supérieur représentent 44,96% contre 27,13% des étudiants
dont les parents ont fait le secondaire. Par ce tableau, on remarque aussi que
les pères des étudiants enquêtés sont plus instruits
que leurs mères. Au niveau des filles comme au niveau des
garçons, respectivement 19,37% et 10,85% des enquêtés ont
des pères qui ont fait la formation supérieure contre 8,52% et
6,20% de ces étudiants qui ont des mères de formation de
même niveau.
En général, les filles s'orientent plus vers les
BTS que les garçons. Et les enquêtés sont majoritairement
issus des parents dont les pères sont plus avancés dans les
études que les mères.
Tableau 4 : Le statut socioprofessionnel des parents de
niveau
d'instruction supérieur
Type de Formation
Type de
Profession
|
Formation professionnelle
|
Formation générale
|
TOTAL
|
Père
|
Mère
|
Père
|
Mère
|
Sans profession
|
Effectifs
|
0
|
0
|
3
|
0
|
3
|
Fréquences
|
0
|
0
|
5,17
|
0
|
5,17
|
Fonctionnaires
|
Effectifs
|
9
|
4
|
12
|
6
|
31
|
Fréquences
|
15,51
|
6,89
|
20,68
|
10,34
|
53,44
|
Commerçants
|
Effectifs
|
0
|
0
|
5
|
9
|
14
|
Fréquences
|
0
|
0
|
8,62
|
15,51
|
24,13
|
Autres (entrepreneurs, agriculteurs, artisans...)
|
Effectifs
|
3
|
0
|
7
|
0
|
10
|
Fréquences
|
5,17
|
0
|
12,06
|
0
|
17,24
|
TOTAL
|
Effectifs
|
12
|
4
|
27
|
15
|
58
|
Fréquences
|
20,68
|
6,89
|
46,55
|
25,86
|
100
|
Si l'on regarde maintenant le statut socioprofessionnel des
parents des enquêtés ou tout simplement l'origine sociale des
enquêtés, la plupart de ces derniers sont issus des familles
intellectuelles. Pour beaucoup de ces étudiants, la situation
professionnelle et sociale de la famille d'appartenance prend le rôle de
modèle, sinon de référence. Parmi les étudiants
dont les parents ont fait les études supérieures, 53,44% ont des
parents fonctionnaires. Ces parents influencent plus ou moins les
décisions de formation de leurs enfants. Dans les milieux modestes
où les parents n'ont pas fait les études supérieures,
cette influence est réduite. La connaissance du système
d'enseignement supérieur, et de ses mécanismes de fonctionnement
fait défaut. L'orientation possible et les débouchés sur
le marché de l'emploi s'apprennent avec les parents. Le rapport avec les
parents, dans les milieux modestes se caractérise essentiellement par un
soutien moral et une présence affective. C'est le cas de plus de 41% des
étudiants enquêtés dans cette étude. Les parents
leur parlent très peu de la formation possible dans l'avenir,
très peu du contenu des études. C'est ce que rapportent ces
propos d'Anne*, étudiante à l'ISMAD : « Ma
mère et mon père ne s'intéressent pas trop à mes
études. C'est dire qu'ils n'y portent pas trop d'intérêt.
De temps en temps ils me demandent comment se sont passés les partiels,
et ça s'arrête là ».
Tableau 5 : Répartition des enquêtés
par âge, par sexe et par leur
mode de logement
Tranche d'âge
mode de
logement
|
15 - 25
|
25 - 35
|
35 - 45
|
TOTAL
|
Garçons
|
Filles
|
Garçons
|
Filles
|
Garçons
|
Filles
|
Garçons
|
Filles
|
Avec Parents (Pères, Mères)
|
Effectifs
|
11
|
28
|
4
|
2
|
0
|
0
|
15
|
30
|
Fréquences
|
19,29
|
38,88
|
7,01
|
2,77
|
0
|
0
|
26,31
|
41,66
|
Avec Amis, Familles
|
Effectifs
|
5
|
3
|
2
|
4
|
1
|
0
|
8
|
7
|
Fréquences
|
8,77
|
4,16
|
3,50
|
5,55
|
1,75
|
0
|
14,03
|
9,72
|
Seul
|
Effectifs
|
18
|
11
|
9
|
10
|
3
|
0
|
30
|
21
|
Fréquences
|
31,57
|
15,27
|
15,78
|
13,88
|
5,26
|
0
|
52,63
|
29,16
|
Foyer
(conjoints)
|
Effectifs
|
0
|
7
|
3
|
5
|
1
|
2
|
4
|
14
|
Fréquences
|
0
|
9,72
|
5,26
|
6,94
|
1,75
|
2,77
|
7,01
|
19,44
|
TOTAL
|
Effectifs
|
34
|
49
|
18
|
21
|
5
|
2
|
57
|
72
|
Fréquences
|
59,64
|
68,05
|
31,57
|
29,16
|
8,77
|
2,77
|
100
|
100
|
Quitter le domicile des parents, s'installer dans un
« chez soi » prédispose davantage à une prise
en charge de son avenir, à une réflexion sur sa vie future. Cette
étape semble révéler une tendance importante dans cette
étude. Presque tous les étudiants, installés dans leur vie
estudiantine expriment leur souhait de plus en plus poussé
d'accéder à l'emploi. Ils font ici 52,63% des garçons et
29,16% des filles. Dans leurs discours la priorité de l'emploi se fait
ressentir. C'est ce qu'exprime Gérémy (25 ans, deuxième
année de BTS, Père : employé ;
Mère : commerçante) en ces termes « On pense
au chômage, c'est sûre. Quand tu vois le monde du travail,
ça te fait quand même réfléchir. Pour avoir un job
maintenant, il faut courir après le diplôme, c'est comme
ça ! ».
Aussi l'implication des parents dans la décision et
l'orientation de leurs enfants est encore plus forte quand ceux-ci cohabitent
dans une même maison. Le rôle des parents vis-à-vis de la
vie étudiante de leurs enfants se manifeste tout d'abord par un soutien
financier. Cependant dans une étape où l'étudiant se veut
être également adulte, ce soutien financier est certes
perçu comme un atout évident, mais également comme une
dépendance difficile à accepter. Dans cette étude, 26,31%
des garçons et 41,66% des filles vivent avec leurs parents.
Dépendre encore de ses parents suscite frustrations, gêne et
parfois désapprobation pour ces jeunes adultes en quête de
reconnaissance sociale et d'affirmation de soi. Ne pas gagner sa vie et en
devoir encore à ses parents est une chose difficile à accepter
à ces étudiants. Au cours de nos entretiens, Paul (29 ans,
deuxième année de BTS, Père : fonctionnaire ;
Mère : fonctionnaire l'exulte en ces termes) l'exulte en ces termes
« C'est vrai qu'il y a eu un moment où j'étais
très gêné d'être avec mes parents. J'ai
réglé plus ou mois la question en allant louer puisqu'il y a
encore une dépendance financière. J'aimerais une
indépendance totale ».
Par ailleurs, la relation de couple intervient sur les
trajectoires scolaires et sur les projections professionnelles. Les entretiens
réalisés montrent que l'installation en couple
révèle plusieurs aspects qui peuvent être mis en relation
aux études et au monde du travail. Les projets de vie, les projets de
couple, ne sont pas loin des projets professionnels quand on vit en couple.
Comment débuter une bonne vie de couple sans emploi. Cette situation est
vécue par 19,44% des filles et 7,01% des garçons
enquêtés. A leurs parcours scolaires sans réel objectif
professionnel se substitue à une progression universitaire
motivée par un souhait profond d'un accès rapide et satisfaisant
au monde du travail. C'est ce que Cécile nous raconte
« Avant, le fait d'être à la fac, ça ne me
posait pas de problème. Aujourd'hui, avec des années de fac
derrière moi, je m'impatiente plus. J'ai hâte de finir cette
formation et de bosser ».
Notons aussi que les relations amicales ne sont pas sans
incidence sur les trajectoires scolaires et l'orientation professionnelle.
Parmi les étudiants enquêtés, 14,03% des garçons et
9,72% des filles vivent avec leurs amis. Plus expressément, ce tableau
nous indique que la majorité des enquêtés ont entre 15 ans
et 25 ans et vivent en grande partie avec leurs parents. Ils
représentent 59,64% des garçons et 68,05% des filles.
Tableau 6 : Orientation première des
enquêtés selon le type de BAC
qu'ils ont
Type de BAC
Orientation
Première
|
BAC Littéraire
|
BAC Scientifique
|
BAC Technique
|
TOTAL
|
Ecoles de BTS
|
Effectif
|
8
|
12
|
14
|
34
|
Fréquence
|
6,20
|
9,30
|
10,85
|
26,35
|
Enseignement
Général
|
Effectif
|
32
|
54
|
3
|
89
|
Fréquence
|
24,80
|
41,86
|
2,32
|
68,99
|
Formation en
Atelier
|
Effectif
|
0
|
0
|
6
|
6
|
Fréquence
|
0
|
0
|
4,65
|
4,65
|
TOTAL
|
Effectif
|
40
|
66
|
23
|
129
|
Fréquence
|
31
|
51,16
|
17,82
|
100
|
Au regard des chiffres ci-dessus, il est à constater
une représentation plus importante d'étudiants issus d'un
baccalauréat général, cela quelle que soit l'enseignement
supérieur choisi. Au total, 51,16% des étudiants ont un bac
scientifique contre 31% qui possèdent le bac littéraire et 17,82%
qui ont un bac technique. Il est aussi remarqué que leur première
inscription est faite à dans l'enseignement général. Les
étudiants qui ont eu le bac scientifique sont plus représentatifs
avec un pourcentage de 41,86% contre 24,80% pour les bacheliers
littéraires et seulement 2,32% des enquêtés se sont
inscrits premièrement à l'université. Le passé
scolaire de l'étudiant constitue certainement un facteur
déterminant dans le choix d'une filière de l'enseignement
supérieur. Il est clair que les bacheliers techniques se dirigent
principalement vers les BTS de formation plus pratique. Ce tableau l'illustre
bien. Sur vingt trois (23) étudiants titulaires d'un bac technique,
quatorze (14) se sont inscrits directement dans les écoles de BTS,
tandis que six (6) ont cherché d'abord des formations en ateliers.
Corrélativement, parmi les cent six (106) étudiants de bac
général, quatre-vingt six (86) se sont d'abord dirigés
vers l'université avant de faire une réorientation vers les
écoles de BTS. Seulement vingt (20) parmi eux se sont inscrits
directement dans les écoles de BTS. Ceci confirme que la
spécialité disciplinaire au baccalauréat s'affirme comme
facteur déterminant des choix possibles de formations
supérieures.
Tableau 7 : Le niveau atteint dans l'enseignement
général par les
étudiants qui y ont fait leur première
inscription avant
d'opter pour les BTS
Sexe
Niveau à l'UL
|
Garçon
|
Fille
|
TOTAL
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Aucun
|
21
|
23,59
|
33
|
37,07
|
54
|
60,68
|
Deug I
|
10
|
11,23
|
12
|
13,48
|
22
|
24,71
|
Deug II
|
1
|
1,12
|
0
|
0
|
1
|
1,12
|
Licence
|
2
|
2,24
|
5
|
5,61
|
7
|
7,86
|
Maîtrise
|
4
|
4 ;49
|
1
|
1,12
|
5
|
5,61
|
Maîtrise Plus
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
TOTAL
|
38
|
42,69
|
51
|
57,30
|
89
|
100
|
L'observation du tableau précédent fait montre
d'une part importante des enquêtés qui ont fait leurs
premières inscriptions dans l'enseignement général. Au
total quatre-vingt neuf (89) des étudiants enquêtés ont
fait d'abord l'université avant d'opter pour les BTS. Parmi ceux-ci, on
peut compter trente-huit (38) garçons soit 42,69% et cinquante une (51)
filles soit 57,30% de ceux qui ont fait l'université. Il se lit aussi
sur ce tableau que cinquante-quatre (54) étudiants sur les quatre-vingt
neuf (89), soit 60,68% n'ont obtenu aucun succès à
l'université avant de se réorienter. Seulement vingt-deux (22)
étudiants soit 24,71% ont réussi à leur première
année d'étude à l'université. De ce résultat
se dégagent les raisons possibles de leurs réorientations. Ce qui
nous confirme que les échecs et les conditions de travail difficiles
à l'université sont à l'origine de la réorientation
de plusieurs des étudiants enquêtés. Cependant l'engouement
des nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS n'est pas expliqué
ces seuls motifs
|
|