III-2 Les déterminants du choix des
enquêtés
Graphiques : L'appréciation des
enquêtés ayant fait l'université sur
les conditions d'étude à l'université
Graphique 1 : Les implications du nombre
pléthorique dans les amphis de
l'université selon
ces étudiants
L'augmentation rapide des effectifs à
l'université est l'un des facteurs décourageant les nouveaux
étudiants à y continuer les études. Le gonflement des
effectifs par année a entraîné une dégradation de
l'ambiance des cours à l'université. Le contrôle des
étudiants devient difficile aux professeurs. Ce qui a
entraîné tellement de désordres que les étudiants
`'conscients'' ne supportent plus. Les uns expriment leurs désarrois sur
le `'trop de bruit'' qu'il fait dans les amphis. Yves, l'un de ces
étudiant ayant fait l'université nous dit ceci « Il
y a un bruit assourdissant en première année de FASEG, que les
profs même nous quittent dès fois. C'est pas l'ambiance
idéale pour les études ». Comme Yves, 88,76% des
enquêtés qui ont fait l'université reconnaissent qu'il fait
trop de bruits dans les amphis d'université. Par conséquent
97,75% de ces étudiants affirment qu'ils n'écoutent pas le
professeur qui dispense ses cours. De plus, ce qui est plus remarquable, c'est
le manque de places pour les étudiants. Plusieurs étudiants ne
trouvent pas de place pour suivre les cours. A ce propos, tous les
étudiants provenant de l'université, soit une
représentation de 100% le reconnaissent. Ce qui rend la prise de note
difficile à 69,96% de ces étudiants qui l'ont
déclaré dans cette étude. D'autres (86,51%)
réclament qu'ils n'arrivent pas à participer aux cours à
cause du nombre pléthorique dans les amphis.
Graphiques 2 : La perception des enquêtés
venant d'université des
mouvements de contestation au campus
La dégradation des conditions de travail à
l'université est quelque part la fille des mouvements de contestation au
campus. L'instabilité à l'université provoque beaucoup
d'irrégularités dans l'évolution des cours. Les
enquêtés (93,25%) reconnaissent que les crises universitaires
entraînent des arrêts des cours. Et elles créent une
certaine insécurité sur le campus. Plusieurs étudiants,
soit 87,64% des enquêtés ici redoutent cette
insécurité. Pour d'autres (62,92%) les crises universitaires sont
la cause du non achèvement de leurs programmes.
Par contre il y a de ces étudiants qui voient dans les
crises universitaires une mesure salvatrice pour améliorer les
conditions de travail par les autorités. C'est une organisation qui
permet de réclamer les bourses d'étude de la part de l'Etat.
En général, la crise ou l'instabilité
universitaire inquiète non seulement les étudiants mais aussi
leurs parents. C'est encore là quelques raisons qui poussent certains
parents et étudiants à se réorienter vers les BTS.
Graphiques 3 : Les irrégularités des
devoirs de table à l'université et ses
implications selon les enquêtés
L'un des aspects des mauvaises conditions d'études
à l'université est l'irrégularité voire l'absence
des devoirs de table. Ceci influence négativement la réussite
à l'université. Ses incidences sur les études sont
interprétées de plusieurs sortes par les enquêtés.
Les uns (65,16% des étudiants issus de l'université) pensent que
l'absence des devoirs de table ne les motivent pas à réviser
leurs cours. D'autres, environ 91,01% de ces mêmes étudiants
croient que ces irrégularités ne les permettent pas de
s'évaluer. Par ailleurs elles compromettent la compréhension des
cours chez 61,79% des enquêtés nommés ici. Et pour la
majorité de ces étudiants, représentant 94,38% le manque
des devoirs de table ne les permet pas d'améliorer leurs moyennes.
Graphiques 4 : L'appréciation faîte par les
enquêtés sur les insuffisances
des pratiques de terrain
L'aspect pragmatique des études supérieures est
sans doute l'un des facteurs de motivation des étudiants. Les cours
pratiques doivent compléter les cours théoriques dans la
formation des adultes pour leur professionnelle. A l'université, eu
égard au nombre pléthorique des étudiants surtout dans les
niveaux inférieurs, la formation pratique est désormais
négligée sinon impossible. Elle manque désormais aux
étudiants désireux d'avoir une formation précise. C'est
ainsi que nos enquêtés donnent leurs points de vue sur cette
insuffisance à l'université. Pour quatre-vingt huit (88)
étudiants ayant fait leur première inscription à
l'université, soit 98,87% de ces étudiants l'absence des
pratiques de terrain réduit les expériences des étudiants
leurs disciplines. Et à compter ceux qui pensent que l'insuffisance des
pratiques de terrain ne motive pas à s'exercer, ils représentent
83,14% de ceux qui ont fait l'université. Pour 67,41% de ces
étudiants, cette sorte d'irrégularité empêche la
connaissance précise des cours
Tableau 8 : Le niveau de formation supérieure
désiré par les enquêtés
dans les BTS
Sexes
Niveau souhaité
|
Garçons
|
Filles
|
TOTAL
|
Effectifs
|
Fréquences
|
Effectifs
|
Fréquences
|
Effectifs
|
Fréquences
|
BAC+2
|
37
|
28,68
|
59
|
45,73
|
96
|
74,41
|
BAC+3
|
13
|
10,07
|
10
|
7,75
|
23
|
17,82
|
BAC+5
|
5
|
3,87
|
3
|
2,32
|
8
|
6,20
|
BAC+8
|
2
|
1,55
|
0
|
0
|
2
|
1,55
|
TOTAL
|
57
|
44,18
|
72
|
55,81
|
129
|
100
|
Comme l'illustrent les propos d'Isabelle (25 ans,
deuxième année de BTS, Père : employé ;
Mère : employée) « Le diplôme, c'est
quand même aujourd'hui quelque chose d'essentielle vis-à-vis de
ton avenir. Si tu es diplômé, tu auras forcément plus de
chance de trouver un bon travail. C'est évident », tous
les étudiants enquêtés voient dans le titre scolaire le
moyen d'optimiser ses chances d'un avenir professionnel satisfaisant. Ceci est
une tendance générale à l'échantillon de cette
étude. Cependant cette vision des études ne constitue pas pour
tous les étudiants interrogés l'intérêt premier d'un
parcours total de l'enseignement supérieur. Sur les cent vingt neuf
(129) étudiants constituant l'échantillon de l'enquête,
quatre-vingt seize étudiants soit 74,41% ont un objectif d'un BAC+2. Ils
voient dans le diplôme de BTS une affirmation de soi sur le marché
de l'emploi. L'accès à l'emploi difficile, la grande
sélectivité sur le marché de l'emploi pousse ces
étudiants à rechercher dans les études le diplôme de
l'heure sur le marché de l'emploi. C'est ce que Théo (22 ans,
première année de BTS, Père : fonctionnaire ;
Mère : commerçante) exprime ces termes « les
études pour moi, c'est surtout avoir le diplôme qui est important.
Cela fait bien sur un curriculum vitae. Aujourd'hui, sans le BTS c'est dur
d'avoir un boulot. Peut être que tu pourras trouver quelque chose, mais
il faut voir quoi »
Graphiques 5 : Les raisons premières, objectives
pour choisir les études de BTS
Force est de constater que les écarts ne sont pas
très significatifs entre les chiffres de ce tableau. Il affiche une
répartition des enquêtés sur les raisons premières
de faire les études de BTS. Les avis des étudiants sont
partagés entre les raisons énumérées dans ce
tableau. Pour la majorité des étudiants enquêtés
(30,23%), c'est la durée courte de la formation qui est la raison
première de leur choix des études de BTS. La durée courte
de la formation constitue un déterminant probant pour l'inscription des
nouveaux bacheliers dans les BTS. C'est un facteur qui joue beaucoup dans
l'option des étudiants. Mais d'autres (26,35% selon ce tableau) estiment
qu'ils ont choisi les études de BTS pour acquérir une
expérience professionnelle. Le professionnalisme reste aussi un des
facteurs déterminants des représentations que les
étudiants se font des BTS. Certains étudiants se sont inscrits
dans les BTS, parce que c'est la suite logique de leurs parcours
antérieurs. Il s'agit en général dans cette étude
des étudiants provenant des lycées techniques. Le BTS
apparaît pour ces étudiants (15,50% dans ce tableau) comme le
substitut de l'université. Par ailleurs, d'autres étudiants ont
choisi les études de BTS parce qu'ils ont été
intéressés par les offres de formation proposées par ces
écoles. Les plus ambitieux de nos enquêtés ont
décidé pour les études de BTS parce qu'ils envisagent un
emploi après la formation.
Graphiques 6 : Les motivations des enquêtés
à s'orienter vers les
BTS
Pour certains étudiants enquêtés, c'est la
finalité des études qui domine comme principale motivation. Pour
eux, les choix d'orientation et la motivation pour les études
résident dans une reconnaissance sociale, dans une affirmation de soi
dans la société. Si l'orientation dans l'enseignement
supérieur a été le choix d'une discipline correspondant
à son aspiration intellectuelle, pour ces étudiants, les
études sont avant tout un tremplin vers un épanouissement social.
Pour commencer la description de ce tableau, la dimension financière
apparaît dans tous les discours. Le travail reconnu socialement
représente une source évidente de revenu, le seul moyen de
pourvoir aujourd'hui à ses besoins. C'est ce que nous raconte Ahmed (28
ans, deuxième année de BTS, Père : ouvrier ;
Mère : ménagère.) par ces propos « Moi,
l'objectif maintenant c'est d'avoir un bon job. Quelque chose où tu
gagnes bien ta vie. C'est une nécessité aujourd'hui ».
L'aspect financier (le niveau de rémunération) constitue la
source de motivation vers les études de BTS pour la majorité
(31,78%) de ces étudiants enquêtés. En dehors de ceux-ci,
il y a ceux qui sont conscients de la hiérarchisation sociale qui
s'opère dans la société moderne et qui cherche à se
trouver une position distinguée. Dans les propos de ces deniers, les
mots `'insertion'', `'intégration'', `'reconnaissance'', et `'statut
social'' reviennent sans cesse et confère à la formation
professionnelle un rôle intégrateur important. Le choix d'une
orientation professionnelle s'interprète alors comme une orientation
donnée à sa vie. C'est ce qui fait naître chez ces
étudiants le désir de se faire respecter (10,85% dans cette
étude), rechercher (29,45%) et d'être honorer par l'obtention de
ce diplôme en vogue dans notre société aujourd'hui. C'est
l'effet de la forte influence de l'emploi dans la construction identitaire de
la personne et son rôle socialisateur.
Pour d'autres, les aspirations professionnelles font
référence à l'emploi occupé par les parents. On se
réfère à l'emploi de responsabilité qualifié
dans lequel se trouvent les parents. Le statut de l'emploi auquel aspirent ces
étudiants (23,25%, ici) se voit être assez proche de celui des
parents. Ce qui se transmet dans la famille d'appartenance pousse à
l'obtention d'un diplôme qualifié, recherché et
honorable.
Graphiques 7 : L'estimation des enquêtés sur
leurs prochaines.
rémunérations mensuelles
La préoccupation financière exprimée par
les étudiants enquêtés ici, traduit la pression externe
exercée par le système économique. Et une
rémunération jugée satisfaisante est le seul moyen
d'envisager une existence matériellement et socialement satisfaisante.
Les étudiants qui expriment ici l'importance qu'ils attachent à
la dimension financière de l'emploi laissent apparaître leur
projection concernant un niveau de vie jugé acceptable. En ce sens les
motivations de leurs choix de formation seraient déterminées par
l'objectif d'abondance et de pouvoir. Dans cette optique, on peut noter sur ce
tableau plus de 85% des étudiants enquêtés qui estiment
leurs prochaines rémunérations au dessus de 200.000 f CFA. Une
interprétation trop hâtive laisserait penser ces étudiants
comme exclusivement intéressés par l'argent. Mais il est à
préciser que l'importance accordée à l'investissement dans
la formation est prise en compte dans la fixation des
rémunérations possibles par ces étudiants.
Graphiques 8 : L'utilité des études de BTS
selon les enquêtés
Les BTS ont un objectif très clair, former des
techniciens supérieurs pour les entreprises. Pour cela, l'Etat devra
assurer une formation professionnelle de qualité permettant
l'intégration des jeunes dans le monde économique, et de combler
le manque de cadres moyens, véritable liaison entre les ouvriers et les
cadres supérieurs (Entretien avec le Directeur des BTS). Le choix du BTS
par les étudiants enquêtés est le résultat de la
perception qu'ils ont de cette formation. Leur première perception est
l'aspect pragmatique de cette formation. Contrairement à la formation
théorique de l'université, 93,79% étudiants
enquêtés pensent que les BTS servent à la formation
pratique. Dans cette logique, voici quelques propos recueillis du Directeur
pédagogique de l'IAEC « Au lieu d'attendre quatre (4) ou cinq
(5) années pour devenir un théoricien, un chercheur et aller
apprendre sur le terrain, il vaut mieux aller en même temps sur le
terrain avec la théorie et la pratique. Ceci de sorte qu'en deux ans, on
ait en même temps les connaissances théoriques et pratiques dans
les gestes et comportements ». D'autres points de vue pensent
que les BTS préparent les apprenants à être
immédiatement opérationnels, utilisables sur le terrain. Les BTS
forment à un métier. Tel est l'avis de 91,47% des
enquêtés. En général, à la question de savoir
à quoi servent les études de BTS ? La majorité des
enquêtés disent qu'elles servent à créer son propre
emploi. L'esprit d'entrepreneuriat ou de créativité
apparaît dans leurs réponses. Par là, ceux-ci pensent
pouvoir créer leurs propres entreprises. A cette question le Directeur
de l'office du BTS répond « Ils sont outillés pour
pouvoir se prendre en charge après leur formation. Ce qui veut dire
qu'il faut créer sa propre entreprise ». Ceci dit
l'illusion gagne certains étudiants qui pensent que les études de
BTS servent à gagner de gros salaires plutard dans la vie
professionnelle. C'est une illusion issue de la perception des parcours
scolaires et professionnels effectués par les anciens étudiants
de BTS.
Graphiques 9 : Les enquêtés sont ils
attirés par la spécificité des
BTS ?
Ces dernières années, le BTS s'est beaucoup
diversifié par la création progressive de nombreuses
filières de formation. Ainsi au sortir du baccalauréat, le
nouveau étudiant se retrouve en face d'une masse d'offres de formation.
Ces nouvelles options qui s'offrent à lui apparaissent toutes
prometteuses et abordables. Ça, c'est l'effet des publicités sur
les écoles de BTS. C'est influence qui orientent plusieurs des nouveaux
bacheliers, ici 44,18% des enquêtés vers les écoles de BTS.
Cet effet se conjugue à d'autres caractères spécifiques
des BTS, comme la courte durée de sa formation, pour expliquer la
massification de ces écoles. Les filières courtes (BAC+2) sont
beaucoup plus désirées par les étudiants
enquêtés. Il est cependant important, et cela pour nuancer, de
mettre en évidence certaines interrogations concernant la qualité
de ces chiffres. La majorité de ces étudiants proviennent de
l'université où ils étaient déçus par les
mauvaises conditions d'étude et les échecs. Ce qui explique leur
désir de vite finir les études.
Graphiques 10 : Les nouveaux bacheliers sont-ils
séduits par les
conditions d'études dans les BTS ?
Le privilège attaché aux études de BTS
s'explique d'une part par les conditions d'étude jugées
meilleures par rapport à celles d'université. Ainsi on peut dire
que cette raison justifie la croissance sensible des étudiants dans les
écoles de BTS. Par rapport à l'université, les effectifs
dans les écoles de BTS sont très réduits. Ce qui permet
à l'enseignant de couvrir et de suivre tous les étudiants. Selon
la majorité des enquêtés (66,66%), la réduction des
effectifs dans les BTS les a excité à décider pour les
études dans les BTS. Ils y trouvent plus de sérieux et pensent y
suivre mieux les enseignements dispensés. En second lieu, la
disponibilité des outils didactiques a séduit plus de 73% des
étudiants enquêtés à opter pour les écoles de
BTS. A ces outils, s'ajoute l'influence de la disponibilité de la
documentation. Par ailleurs l'uniforme de l'habillement dans la majorité
des écoles, et la quiétude des lieux d'étude dans ces
écoles n'exercent pas moins d'influence sur ces nouveaux bacheliers,
qui, d'aucun par expérience, d'autres par information ont une mauvaise
appréciation des conditions d'étude à l'université.
On comprend alors pourquoi, malgré la hausse des coûts de
formation dans ces écoles, les nouveaux bacheliers s'y inscrivent au
lieu d'aller à l'université.
Graphiques 11 : L'importance du désir d'utiliser
l'outil
informatique dans les
choix de formation
Dans le but de combler les défaillances et les limites
de la formation universitaire à produire les compétences
techniques au monde du travail, les BTS s'efforcent d'adapter les conditions de
formation aux conditions de travail dans les entreprises. Ainsi on remarque les
BTS ont pris des dispositions pour offrir une formation basée sur
l'utilisation nouvelles technologies. Et soucieux d'être au point sur le
marché de l'emploi, les étudiants enquêtés sont
très intéressés par l'utilisation des NTIC. Bien qu'on
puisse considérer la qualification professionnelle des étudiants
comme le critère de l'efficacité des établissements,
l'utilisation seule des NTIC ne la garantit pas. Et si la majorité des
étudiants, environ 90% sont intéressés par la
maîtrise des technologies dans leurs disciplines, la plupart d'entre eux
n'ont pas ça comme objectif principal en choisissant de faire leur
formation dans les BTS.
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