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L'engouement des nouveaux bacheliers pour les écoles de BTS au Togo

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par Komivi OGOUWA
Université de Lomé - Maà®trise en sciences de l'éducation 2009
  

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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

I-1 Présentation de la situation

Pour palier l'augmentation sensible du nombre de chômeurs, l'Etat togolais a depuis les années 1980 opté pour la politique de l'initiative privée comme credo de la nouvelle stratégie de création d'emplois (LAWSON BODY B. (1996)). Dans cette perspective, le Togo a mis un accent particulier sur la politique de la formation professionnelle. Ainsi par l'arrêté n°96/013 METFP du 14 juin 1996, portant création de brevets de techniciens supérieurs (BTS), il est crée des Brevets de Techniciens Supérieurs dans les spécialités ci-après : Administration et gestion, Action commerciale, Informatique de gestion, Bureautique et Secrétariat (Option Secrétaire de direction ; Option Secrétaire commercial bilingue ; Option Assistant de Direction ; Option Assistant du secteur Médical ; Option Assistant juridique), Comptabilité et gestion, Assurance, Commerce international, Communication des entreprises, Tourisme et loisirs, Hôtellerie et Restauration, Informatique industrielle, Maintenance industrielle, Electronique, Economie. Ce qui fait quatorze(14) filières de formation. Mais à la fin de cette année scolaire, seulement cinq (5) filières ont été enregistrés à l'examen. Le 25 juin 2002, en complément de l'arrêté du 14 juin 1996, un arrêté portant création des filières de BTS a engendré quinze (15) filières de plus à savoir : Finance-Banque, Transport-Logistique-Transit, Développement d'Application, Administrateur de Réseaux Locaux d'Entreprises, Electrotechnique, Génie Civil, Géomètre Topographe, Génie Thermique et Energie, Télécommunication, Assistant de Gestion PME-PMI, Electromécanique, Génie Electronique, Agriculture (Option a : Production Végétale ; Option b : Production Animale), Industrie Agro- alimentaire, Génie mécanique. Ce qui revient à vingt neuf filières de formation en BTS disponible au Togo en 2002. Cette même année a enregistré à l'examen de BTS, vingt (20) filières.

Ainsi ces dix dernières années ont vu un foisonnement de création de centres de formation professionnelle et une inscription toujours croissante de nouveaux bacheliers dans les écoles de BTS. Ces statistiques montrent l'évolution des statistiques des inscrits à l'examen des BTS.

Tableau 1 : L'évolution des statistiques dans les BTS

ANNEE

DESIGNATION

1995

2000

2004

2008

Nombre d'établissements

3

13

22

+32

Nombre de filières

5

13

22

34

Nombre d'inscrits

50

580

1505

2580

Parmi ces écoles, seulement seize (16) écoles sont autorisées à fonctionner. De plus, les publicités illustrent régulièrement la relation directe qui existe entre les écoles professionnelles et les entreprises. Elles font croire que les écoles professionnelles constituent des voies d'accès au marché de l'emploi. Parmi 20 étudiants, nouveaux bacheliers inscrits dans les écoles professionnelles et interrogés au passage, tous ont répondu vraisemblablement comme l'illustre les propos de Kadjogbé à ELATSA `' nous avons des maîtrisards, des licenciés dans notre famille, mais tous sont actuellement à la maison et sont encore à la charge de notre père. Moi, je ne veux pas suivre leurs pas. Je veux vite travailler''. Presque tous les médias, radios comme télévisions font passer au moins deux fois chaque jour des publicités pour les écoles professionnelles à l'approche de la rentrée scolaire. Ces médias par leurs publicités font croire qu'on n'échoue pas dans les écoles de BTS, avec des pseudonymes comme `'écoles des patrons'', `'écoles des leaders'', `'écoles des cadres'' et des qualifications comme `'écoles où l'on n'échoue pas'' attribuée par exemple à ELATSA. Cette école enregistre chaque année plus de 80% de réussite selon ces publicités. Or à l'université de Lomé, les nouveaux bacheliers sont démotivés par les conditions d'études de plus en plus difficiles (insuffisances dans le domaine de l'infrastructure, de l'encadrement pédagogique, des équipements sociaux et de la recherche) et les taux d'échec élevés. Dans le département de sociologie par exemple, le taux de réussite n'a jamais atteint depuis les années 2000 en première année d'étude 30%. En FASEG, ce taux en première année d'étude n'a jamais franchi 20%. C'est la démotivation de ces étudiants que Tinin, étudiant à l'IAEC de Lomé exprime en ces termes : `'parce que je ne suis guère doué pour les longues études''. Dès lors, avec des conditions d'études déplorables à l'université de Lomé, suivies des mouvements de contestation, on souligne des attitudes de rejet des nouveaux bacheliers face à l'université perçue comme `'un lieu d'échec'' ; `'un lieu fermé à l'emploi''.

Par ailleurs, la dégradation du marché de l'emploi et les crises politico-économiques font exiger par les employeurs des compétences plus spécifiques, et précises que ne fournit pas la formation universitaire. C'est ce que nous remarquons dans le rapport d'étude réalisée par le MENR/METFP (2002). Cette étude a conclut que le système éducatif togolais présentent une structure déséquilibrée dans sa partie haute. C'est pourquoi l'Etat préconise la création des filières professionnelles dans le supérieur. Ainsi par l'arrêté n°96/013METFP du 25 juin 2002 portant création des filières du Brevet de Techniciens Supérieurs, l'Etat attache une importance plus particulière à ce diplôme. Le privilège attaché à ce diplôme apparaît dans les conditions d'emploi proposées par l'Etat. Un BAC+2 (BTS) équivaut à un BAC+4 de l'enseignement général au niveau de la fonction publique. Au concours de recrutement dans la fonction publique en date du 11 juillet 2003, le BTS et la Maîtrise sont classés dans la même catégorie (A2).

Ainsi, malgré la hausse des frais d'inscription dans les écoles de BTS, les nouveaux bacheliers s'y intéressent de plus en plus. Aujourd'hui, en 2008, le nombre de filière est de 32 et le nombre d'inscrits à l'examen de BTS est de l'ordre de 2500. Face à cette situation, l'on se demande si ce sont les conditions d'étude déplorables à l'université de Lomé qui font fuir les nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS, ou si c'est la crainte de l'échec à l'université de Lomé qui explique l'engouement des nouveaux bacheliers pour les écoles de BTS ? Plus simplement, qu'est qui explique l'inscription de plus en plus élevée qu'on observe dans les écoles de BTS ?

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