VI- 2 Données comparées
VI-2 Apport énergétique journalier
Il est apparu une différence significative (p=0,000) au
niveau de l'apport journalier plus en faveur du groupe de Paris (1922 Kcal) que
celui du groupe Abidjan.
2 b Répartition en fonction du nombre de
kilocalories consommés par jour
-Pour une consommation journalière en kilocalories
inférieur à 1500 ; nous avons noté une
différence statistiquement significative (p=0,000) entre les deux
groupes mais plus en faveur du groupe B (n=11 soit 23%) que celui du groupe A
(n=104 soit 63,4%)
-Pour une consommation journalière en Kilocalories
comprise entre 1500 et 2000, et même delà de 2000 Kcal/jour la
différence était également significative entre les deux
groupes et toujours en faveur du groupe B avec p=0,000
En générale nous avons une population sous
alimentée avec plus de 53% des patients enquêtée
consomment moins de 1500 Kcalorie par jour. En moyenne la population
générale consommerait 1502,31 Kcalories par jour ce qui est
très faible comparée aux recommandations de l'organisation
mondiale de la santé. La différence observée dans les deux
groupes A et B est significative (P< 0,000) les patients de Paris
consommation restent plus de kcal/jour que ceux d'Abidjan. Néanmoins la
répartition des apports énergétiques en glucides 680,76K
cal/j( 45,83%) ; Protides 272,5 Kcal/j (18,69%) ; Lipides
543,89Kcal/j(35,19%) est normale conformément aux recommandations d'une
ration alimentaire équilibrée.
Tableau IV : Valeurs nutritionnelles à
l'inclusion par sexes
Variables
|
Population générale
(N=215)
|
Hommes
N=86
|
Femmes
N=129
|
P
|
Kilocalorie/j Total
Le profil nutritionnel
Apports Glucidique
Kilocalorie /J
%
Apport Protidique
en kilocalorie/J
%
Apport Lipidique
en kilocalorie/J
%
|
1502,31 [447-3329]
680,76[70-1577]
45,82
272,5[82-772]
18,69
543,89[90-1599]
35,19
|
1724,55[612-3329]
790,44[237-1577]
46,96
320,7[113-698]
18,91
602,43[98-1599]
33,43
|
1354,16[447-3157]
607,64[70-1509]
45,05
240,37[82-772]
18,54
504,86[90-1548]
36,37
|
0,000
0,000
0 ,000
0,087
|
La répartition de la consommation journalière
par sexe met en évidence une consommation plus élevé chez
les hommes (1724,55Kcal/j vs 1354, 16) et cette différence
observée est significative (p<0,000).
Cela est observé également dans la
répartition des glucides et protides avec une différence
significative (P< 0,000) mais pas significative avec les lipides avec
P=0,087).
En générale nous avons une population sous
alimentée avec plus de 53% des patients enquêtée
consomment moins de 1500 Kilocalories par jour. En moyenne la population
générale consommerait 1502,31 Kilocalories par jour ce qui est
très faible comparée aux recommandations de l'organisation
mondiale de la santé. La différence observée dans les deux
groupes A et B est significative (P< 0,000) les patients de Paris
consommation restent plus de kcal/jour que ceux d'Abidjan. Néanmoins la
répartition des apports énergétiques en glucides 680,76K
cal/j( 45,83%) ; Protides 272,5 Kcal/j (18,69%) ; Lipides
543,89Kcal/j(35,19%) est normale conformément aux recommandations d'une
ration alimentaire équilibrée.
La répartition de la consommation journalière
par sexe met en évidence une consommation plus élevé chez
les hommes (1724,55Kcal/j vs 1354, 16) et cette différence
observée est significative (p<0,000).
Cela est observé également dans la
répartition des glucides et protides avec une différence
significative (P< 0,000) mais pas significative avec les lipides avec
P=0,087).
Nous avons noté une inégalité entre les
groupes A et B avec une consommation élevée respectivement chez
les femmes et les hommes du groupe B [1938,04 Kcal/j vs 1227,46 Kcal/j];
A[1908 Kcal/j Vs 1649,36 Kcal/j] avec seuil de significativité p<
0,0000 et p = 0,051
La répartition des glucides et protides met en
évidence une différence significative (P< 0,000) mais pas
significative avec les lipides avec P=0,087).
COMMENTAIRES ET DISCUSSION
Le but de notre étude est d'évaluer
l'état nutritionnel des patients noirs africains infectés par
le VIH en estimant les apports caloriques quotidien contenu dans la ration
alimentaire. L'argument de départ étant que nos populations
noires africaines vivent déjà dans un contexte où
sévit la famine, la sous alimentation fait partie du cortège
interminable de problèmes dans lesquels vivent nos populations. Par
ailleurs certaines études affirment que les patients infectés par
le vih ont besoins d'un apport nutritionnel plus important environ 10% d'apport
énergétique de plus lorsqu'elles sont asymptomatiques et 30% de
plus lorsqu'elles présentent des infections opportunistes selon l'OMS en
2003 (12). La malnutrition ou dénutrition ou encore la perte de poids
est une des complications majeures de l'infection à VIH, elle peut
apparaître à tous les stades de la maladie, mais elle est plus
dramatique au stade avancé de la maladie (26 ; 27). L'estimation
des apports nutritionnels des patients infectés par le VIH dans notre
contexte nous parait donc pertinente. La prise en charge nutritionnelle devra
faire partie intégrante du volet de la prise en charge médicale
dans le but de traiter et de prévenir par une évaluation suivi et
répétée tous les états de dénutrition des
patients infectés par le vih avant qu'elle ne s'installe chez nos
patients (28). Mais pour évaluer l'état nutritionnel chez les
patients infectés par le vih plusieurs méthodes ont
été proposées (3). Nous nous sommes proposé
d'évaluer le statut nutritionnel des patients en évaluant les
apports énergétiques journaliers dans la ration alimentaire,
à partir d'un questionnaire qui est une méthode subjective
utilisée également par Detsky et al (20). Cependant
Théodore et al (3) a comparé les méthodes pour
évaluer le statut nutritionnel chez les adultes infectés par le
vih mais s'est rendu compte qu'il n'existe pas de méthode idéale
pour évaluer l'état nutritionnel des patients infectés par
le vih. Ainsi de façon isolée le Body Weight Loss (BWL) est
insuffisamment précis pour apprécier l'état de
dénutrition et le pronostic vital chez les patients vih. Detsky dans une
étude a développé le Subjective Global Assessment (SGA)
utilisé chez les patients hospitalisé dans les services de
gastro-enterologie et oncologie pour évaluer le support nutritionnel
pour les patients en préopératoire. C'est une approche purement
clinique de l'état nutritionnel qui ne prend en compte que
l'anamnèse et l'évolution récente du poids.
L'équipe de Buzby a développé un index très simple
qui est aujourd'hui le plus utilisé aux USA, le Nutritional Risk Index
(NRI) prenant en compte l'albumine plasmatique et les variations du poids de
l'individu. Cet index repartie les patients en trois classes lorsque le NRI est
supérieur à 97, 5% (état nutritionnel normal), compris
entre 83,5 % et 97,5%(dénutris modérée) et lorsque le NRI
est inferieur à 83,5% (dénutrition sévère).
Concernant les marqueurs biologiques, l'utilisation de
l'albumine reste la meilleure appréciation biologique de la
dénutrition. C'est le seul marqueur biologique fiable retenu par la
conférence de consensus de nutrition artificielle perioperatoire en
chirurgie programmé de l'adulte concluant à une augmentation de
la morbidité pour des concentrations inférieure à 35 g/l
(29). Une perte de poids associée à une hypoalbuminemie
inférieure à 30 g/l classe le malade dans une catégorie de
dénutrition sévère. Le statut nutritionnel des patients
infectés par le vih a néanmoins beaucoup été
étudié et a mis en évidence des carences de vitamines et
sels minéraux, telles que les vitamines A, complexes B, C et E et le
sélénium et le zinc, dont a besoin le système immunitaire
pour lutter contre les infections (13, 34, 35). Les carences en vitamines et en
sels minéraux antioxydants sont source de stress oxydatif, affection qui
peut accélérer la destruction de cellules immunitaires et
augmenter le taux de réplication du VIH. Des études de
portée limitée faites auprès d'adultes atteints de Sida,
dont ceux recevant un traitement antirétroviral, ont constaté que
la supplémentation quotidienne en micronutriment permettaient
effectivement d'améliorer le poids corporel de diminuer le niveau d'ARN
du VIH et d'augmenter le taux de CD4, et de réduire l'incidence des
infections opportunistes (13,35).
Les commentaires que nous faisons de cette étude sur
cette analyse concerne une population de patients noirs africains vivant dans
deux contexte différents ; deux groupes comparable sur les
caractéristiques socio démographique, cliniques, biologique ainsi
que les apports nutritionnels quotidiens.
Le groupe A composé de patients africains
infectés par le VIH mais vivants dans un contexte occidental et le
groupe B composé de patients africains infectés par le VIH et
vivants dans un contexte africain.
Dans la population générale l'âge moyen
des patients est de 36,7 ans, et le ratio Femme : Homme est de 1,42
différent de Castetbon et al, qui trouvaient en 1997 une moyenne
d'âge à 32 ans et un sexe ratio Homme/ Femme à1.1. La
durée d'infection moyenne est de 1,01 années avec 19% d'infection
opportunistes présentent, contre 67% retrouvé chez Castetbon en
1997 dans une étude les patients étaient répartis comme
suit, 23% groupe A du CDC et 58% en catégorie B et 19% en
catégorie C. Parmi nos patients 42% étaient célibataires
et 45% vivaient maritalement ou étaient mariés. Cliniquement les
patients avaient un poids moyen 59,5 Kg qui s'apparente aux résultats de
Castetbon (58,5Kg) et avaient un Karnofsky à 88,8%. L'indice de masse
corporelle se situait à 21,35 contre 20,9 retrouvé dans
l'étude de Castetbon et 47% présentaient des pathologies
associées. Les paramètres immunologiques virologiques
étaient respectivement estimés à 140,9 cd4 /mm 3 et
5,08 log10. En les comparants la différence observée dans les
groupes A [CD4 122,3 ; CV 5,26] vs B [CD4198, 4 ; 4,52] est
significative.
Globalement dans notre étude les patients consomment
en moyenne 1500,31 Kcal/jour ce qui très inférieure aux normes de
l'OMS (9,12) résultat est en conformité avec Castetblon en 1997
qui a mis en évidence que la ration alimentaire quotidienne apportait en
moyenne 7 .6 MJ par jour ce que était également inferieur
aux recommandations calorique apporté par la ration alimentaire. La part
protidique journalière, les glucides et la prise de poids quotidien,
dans cette ration 59 g/24H, 266 g/24H. Cependant l'étude de Izquierdo
réalisée en Espagne sur les patients européens en 2000 a
mis en évidence un apport énergétique moyen de 2791 Kcal/j
très élevé comparativement aux recommandations de l'OMS.
La répartition en protéine 13,48%, glucide 40,12 %et lipides
45,89%. On note néanmoins dans cette étude un
déséquilibre selon les apports glucidiques, lipidiques, et
protidiques une alimentation pauvre en vitamine B6, E, magnésium et zinc
(30,32)
Lorsque nous répartissons notre population
d'étude en fonction des apports nutritionnels quotidien [Etat
nutritionnel mauvais <1500 (53%) ; Etat nutritionnel Moyen
=1500-2000(27%). Etat nutritionnel bon >2000 Kcal/j(20)]. Une grande partie
de notre population d'étude consomme moins de 1500 kilocalorie par
jour ce qui concerne 53% de notre population d'étude. Ainsi plus de la
moitié de la population d'étude a un apport calorique très
insuffisant, comparable à l'étude de Dannhauser
réalisée en 1999, Afrique du sud qui trouve que 67% des patients
avaient un apport nutritionnel insuffisant inférieure aux normes
recommandées par l'OMS. Lorsqu'on compare les groupe A et B ont se rend
compte que la majorité des patients ayant un apport calorique
insuffisant sont les patients du groupe qui sont suivi à Abidjan la
différence observée est significative 62% contre 23% avec un
p< 0,000. Ce qui rejoint les études de Izquierdo qui
a réalisé son étude en Espagne a trouvé que les
patients consommaient en moyenne 2791 Kcal/j alors que Castetblon
réalisée en Afrique et particulièrement en Côte
d'Ivoire a trouvé en 1997 que ces patients étaient sous
alimentés et avaient un apport calorique journalier très faible
(7.6 MJ par jour) par rapport aux recommandations de l'OMS. Ces études
sont comparables même si les méthodes d'évaluation de
l'apport calorique journalière diffèrent de peu, elles confirment
toutes un apport nutritionnel quotidien insuffisant pour la majorité
des patients suivis en Afrique et particulièrement en Côte
d'Ivoire Elles situent toutes avant la mise en route de traitement
antirétroviral et sont réalisées à l'aide d'un
questionnaire.
Les limites de notre travail apparaissent bien minimes mais ne
n'enlève en rien la qualité des résultats obtenus. Une de
ces limites sont que nous n'avons pas pu doser les micronutriments dans le sang
de nos malades ce qui aurait pu confirmer réellement le déficit
en apport quotidien des micros éléments, ou encore de faire une
étude comparée permettant d'apprécier au mieux les
différences observées étaient significative par rapport a
la population générale. Certaines études
réalisées auprès des patients infectés par le vih
nous permettent de juger de la qualité et la quantité des apports
nutritionnels chez les patients africains infectés par le VIH (9,32, )
Castetbon en 1997, d'autres nous ont permis d'identifier des troubles du
comportement alimentaires et ont retrouve à 28% une anorexie, la
dysphagie à 9%, et dans 28% des cas on notait une aversion
vis-à-vis de certains aliments et que les femmes et les patients ayant
moins de 200 CD4/mm3 étaient significativement associé a ces
troubles du comportements ( 36).
CONLUSION
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