SECTION 2 : Les recommandations
2.1 Les actions de l'Etat en faveur de l'insertion des
jeunes
Afin de trouver une solution aux problèmes d'insertion
socio-professionnelle en général et ceux des jeunes en
particulier, nombre d'actions sont menées par le gouvernement
camerounais. Ces actions concernent la création d'un département
ministériel et de quelques institutions de promotion de l'emploi (FNE,
l'Observatoire National de l'Emploi et de la Formation Professionnelle), la
mise en place des premières organisations des états
généraux de l'emploi et de la formation professionnelle par le
ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle.
51
> L'Etat a procédé ces dernières
années à des recrutements dans les armées,
l'éducation de base, les enseignements secondaires, sans oublier la
ressource nécessaire donnée aux structures de promotion de
l'emploi comme le FNE.
> Le FNE45 a pour sa part mis un dispositif qui
consiste à accueillir les jeunes, à les orienter suivant leur
bilan professionnel, à leur apporter des mesures dans le but de mieux
les aider à s'insérer dans la vie professionnelle. Ces mesures
visent à créer une passerelle entre le système de
formation et le milieu professionnel.
Malgré les initiatives du gouvernement camerounais en
faveur de l'insertion des jeunes, il ressort des résultats des analyses
précédemment effectuées que le canal du FNE est encore
très peu usité par les jeunes. Il en est de même pour les
autres agences de promotion de l'emploi. Ainsi, un effort de sensibilisation
devrait être fait. Les relations amicales ou familiales sont devenues le
canal le plus utilisé par les jeunes chercheurs d'emploi. Cette voie
subjective de recherche d'emploi peut être source de nombreux maux tels
que l'asymétrie des chances des jeunes dans leur prospection, le
découragement de ceux qui n'ont pas de relations pouvant les aider
à s'insérer, le tribalisme, et dans une certaine mesure la
corruption.
L'estimation économétrique sur la
décision de participation des jeunes sur le marché de l'emploi a
montré que l'environnement familial a une influence significative sur
l'insertion des jeunes. Améliorer les conditions de vie des
ménages par le fruit de la reprise économique que connaît
le Cameroun depuis 1997 serait un atout.
Il se pose aussi chez le jeune un problème de
précarité dans l'emploi. Le secteur informel est devenu
l'expression de nouvelles stratégies d'insertion des jeunes dans la
ville de Yaoundé. Cet état de fait serait dû pour partie
à l'inadéquation entre les structures de formation et les
structures de production. Sur ce, le secteur informel devrait être
formalisé par la mise en place d'un contrat avec l'Etat camerounais dans
l'objectif de prôner la concertation, la transparence et
l'efficacité [STATECO, N°99, 2005].
En outre, il existe très peu d'opérations
d'enquête portant sur l'emploi en général et des jeunes en
particulier. Des études en matière d'emploi devraient se
multiplier afin de permettre aux jeunes de dénicher les secteurs
à exploiter.
Les programmes scolaires et professionnels accordent plus de
place à la formation théorique au détriment de la
formation pratique. Ces programmes devraient préparer les jeunes
à envisager l'éventualité de se mettre à leur
propre compte, en orientant un peu plus le cursus vers la formation
professionnelle. En plus, le système dual favorise par nature
l'insertion professionnelle des jeunes car il permet à
l'élève de se muer progressivement et naturellement en
employé
45 Le bilan des appuis en faveur des jeunes par le FNE
est présenté en annexe
52
qualifié. Le jeune aura aussi l'avantage de
développer les relations avec ses futurs employeurs. Par ailleurs, c'est
le système dual qui explique en partie le faible taux de chômage
des jeunes [Jacques Gaude, 1997]. Ainsi, la promotion de la formation par
alternance (école-entreprise) permettra d'accroître
l'expérience des jeunes exigée des employeurs, ce qui permettra
aux jeunes de s'insérer dans de meilleures conditions. D'où la
nécessité d'encourager les investissements. Enfin, aider les
jeunes à s'insérer passerait aussi par une coopération
entre les entreprises, les partenaires sociaux et l'Etat. L'Etat camerounais
doit inciter les entreprises à employer plus de jeunes par des
dispositions fiscales. Il devra faire de la création des emplois une
condition de sélection des projets.
|