3.2 Conditions d'activités des jeunes
Plusieurs variables permettent d'appréhender les
conditions de travail des jeunes insérés : leurs revenus mensuels
issus de leurs activités, la satisfaction ou l'inadéquation de
leur emploi, le temps de travail, le statut dans les emplois qu'ils occupent,
et le secteur d'activité dans lequel ils exercent.
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3.2.1 Secteur et branches d'activité des jeunes A)
Le secteur d'activité
Le secteur d'activité des jeunes est
caractérisé par deux secteurs inégalement repartis : le
secteur formel et le secteur informel.
a) Le secteur formel
Dans le secteur formel, on distingue le secteur public et
parapublic (administrations, entreprises publiques et parapubliques) et le
privé formel (entreprises privées). L'administration et les
entreprises publiques et parapubliques offrent des avantages relatifs aux
allocations familiales, aux congés payés et aux pensions
retraites. Mais du fait de la crise économique et les programmes
d'ajustement structurel, l'on a assisté à une réduction
des recrutements du personnel.
Comme le montre le graphique 8, seulement 19 % de jeunes
travaillent dans le secteur privé formel et 9 % dans le secteur public
et parapublic dont 8 % dans le public et 1 % dans le parapublic.
Graphique 8 : Répartition des jeunes par
secteur d'activité
Public 8%
Parapublic
1%
Privé formel 19%
Privé informel 72%
Source : EDIJ 2005, ISSEA
b) Le secteur privé informel
C'est le secteur informel qui est le principal secteur
d'emploi des jeunes. L'enquête EDIJ 2005 estime à 72,6 % le
pourcentage des jeunes travaillant dans des structures informelles. Les
structures du secteur informel sont caractérisées par la non
tenue d'une comptabilité détaillée.
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B) Les branches d'activité
Les branches d'activité dans lesquelles les jeunes
insérés de la ville de Yaoundé sont le plus
représentés sont respectivement le commerce (45,6 %),
l'hôtellerie et la restauration (10,3 %), le transport (9,7 %) et
l'élevage, la pêche et la chasse (9,3 %), comme le montre le
graphique 9.
Le commerce, notamment le petit commerce se fait surtout dans le
secteur informel.
Graphique 9 : Répartition des jeunes par
branches d'activité
Proportion des jeunes inseres (en %)
45
40
25
20
50
35
30
15
10
5
0
45,6
10,3 7,4 9,7 9,3
8,5 5,8 2,1
1,2
Source : EDIJ 2005, ISSEA
3.2.2 Statut dans l'activité des jeunes
Les emplois à haute qualification de main-d'oeuvre sont
très peu confiés aux jeunes dans le secteur formel, seulement 6,8
% des jeunes qui exercent dans le secteur formel sont cadres supérieurs.
D'après le BIT, la principale raison avancée par les employeurs
est le manque d'expérience et le faible niveau de formation des jeunes.
Par ailleurs, les jeunes s'installent à leur propre compte, se livrant
ainsi aux activités précaires du secteur informel ; tandis que
d'autres deviennent des aides familiaux (cf. graphique 10).
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Graphique 10 : Répartition des jeunes
insérés selon le statut dans l'emploi et le secteur
d'activité (%)
Manoeuvre
Apprenti
Aide familial
Compte propre
Employeur/Patnon
Cadre moyen/agent de mild se
Employe/ouvrier
Cadre
superieur/Ingenieur
60,0
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
Public et parapublic Privé formel Privé informel
Source : EDIJ 2005, ISSEA
En outre, il se pose chez les jeunes un problème de
sécurité sociale. Cette dernière se pose en terme
d'emplois protégés et non protégés33.
Mis à part le secteur public et parapublic, les droits aux allocations
familiales des jeunes sont partout ailleurs bafoués. Dans le secteur
privé formel, seulement 20 % des jeunes qui y exercent ont
déclaré percevoir des allocations familiales. Dans le secteur
informel, la presque totalité (plus de 93 %) de jeunes ont
déclaré ne pas avoir droit aux allocations familiales.
Concernant le salaire à l'embauche, il varie entre 41
290 francs CFA et 50 810 francs CFA. Il n'y a pas de discrimination de salaire
à l'embauche liée au sexe (cf. tableau 19 en annexe 1). A
diplôme ou qualification équivalent, le salaire moyen des hommes
à l'embauche (48.240 francs CFA) n'est pas significativement
différent de celui des femmes (42.450 francs CFA) (au seuil de 5%). A
l'embauche, 50 % des jeunes insérés ont un salaire
inférieur ou égal à 30 000 francs CFA. Ces salaires sont
très inégalement distribués. Plus de 68 % des jeunes
insérés ont un salaire à l'embauche inférieur ou
égal à la moyenne (46.050 francs CFA environ), ce qui
témoigne d'une forte concentration des salaires à l'embauche. Ces
salaires sont fortement liés au secteur d'activité. Ils sont
fortement élevés dans le secteur public et plus encore dans le
parapublic (cf. tableau 18 en annexe 1).
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