SECTION 2 : Modèles de formation et insertion
professionnelle
L'insertion des jeunes est étroitement liée aux
différents moyens d'accès à l'emploi au sortir de la
formation initiale. On distingue parmi la panoplie des systèmes de
formation existants quatre principaux modèles de formation qui mettent
en exergue l'opposition classique entre la formation en milieu scolaire et la
formation en entreprise d'une part, puis la formation préalable à
l'emploi et la formation continue d'autre part. Selon l'importance que chaque
système de formation donne à l'acquisition de qualifications
professionnelles à l'école et/ou sur le lieu de travail, Jacques
Gaude dans une étude portant sur les modèles de formation
distingue par ordre de proximité dégressive des marchés du
travail, le modèle japonais, le modèle allemand, le modèle
français et le modèle américain.
2.1 Le modèle japonais
La flexibilité du marché du travail au Japon et
même plus généralement dans les grands dragons est
assurée par les grandes entreprises privées et publiques, les
petites et moyennes entreprises et les entreprises de sous-traitance.
Fonctionnant en marché interne, ces entreprises
recrutent des jeunes diplômés sans formation professionnelle
spécifique. Les jeunes ainsi recrutés passent par
différents postes de travail y recevant une formation sur le « tas
» et acquérant une vaste gamme de compétences,
générales et pratiques de même qu'une bonne connaissance de
l'entreprise. La relation formationemploi apparaît plus comme le fait des
méthodes de travail et des attitudes que des connaissances proprement
dites.
La formation débute au Japon une fois que
l'employé est recruté et fait partie d'un processus
inhérent au système de production. Les emplois d'ouvriers et de
techniciens sont fournis par les écoles secondaires et les
collèges universitaires qui peuvent, recevoir de façon
quasi-automatique en fonction de leur réputation les offres d'emploi des
entreprises. Ces entreprises ne disposent pas toujours des moyens, ni de
compétences pour former leur personnel.
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Les besoins de formation sont ainsi satisfaits en partie par
les écoles professionnelles qui recrutent environ le quart des
élèves scolarisés dans le deuxième cycle du
secondaire ou par des écoles de niveau de formation post-secondaire qui
offrent une formation assez générale.
2.2 Le modèle allemand
Ce système comporte une formation
générale à l'école couplée sur un mode
interactif à une formation pratique en entreprise.
Selon Heinz et Nagel (1995), la transition professionnelle est
un système dit dual11 ou par alternance, basé sur des
formations professionnelles post-secondaires. Ce système est
fondé sur d'anciennes traditions d'apprentissage mises en pratique par
les entreprises. Il repose sur un processus en deux étapes. La
première étape est caractérisée par l'entrée
des jeunes dans les formations par alternance. La seconde quant à elle
est l'entrée des jeunes dans les emplois. L'organisation du
système allemand est la résultante d'une coopération entre
les entreprises, les partenaires sociaux et l'Etat. La force du système
résulte du fait qu'il concerne une proportion très
élevée (plus de 70% en 1994)12 des sortants du
système scolaire [Rauner, 1995] et que les abandons en cours de
formation sont rares. En dépit des défauts que le système
dual présente, il favorise l'insertion professionnelle des jeunes car
l'élève se mue progressivement et naturellement en employé
qualifié et permet aux jeunes de développer les relations
professionnelles avec les futurs employeurs.
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