1.2 La théorie du filtre
Spence (1974) est le principal initiateur de cette
théorie qui postule que le niveau de formation joue un rôle de
filtre (le niveau de formation permet d'identifier les individus les plus
productifs). Les employeurs, ne connaissant pas les capacités des
candidats à l'embauche recherchent toutes les aptitudes qu'ils
possèdent. Spence affirme que ces aptitudes sont
révélées par un signal donné par le niveau de
formation.
Pour les tenants 9de l'école du filtre, la
population est hétérogène avant même d'entrer en
formation du fait des coûts de formation différents suivant les
individus. Les coûts de formation seraient plus bas chez les plus
doués, contrairement à ce que postule la théorie du
capital humain pour laquelle l'hétérogénéité
résulte du cumul du capital des individus qui avaient à l'origine
des aptitudes semblables.
Le niveau d'éducation apparaît alors comme un
outil utilisé par les demandeurs d'emploi et par les employeurs. Pour
les premiers, le niveau d'éducation joue un rôle de signal pouvant
révéler les aptitudes et pour les seconds, il agit comme un
filtre permettant d'identifier les individus les plus aptes à recruter
pour les emplois disponibles10.
1.3 La théorie de la recherche d'emploi (Job
Search)
La théorie du << job search >> est un
assouplissement de l'hypothèse de l'information parfaite sur les emplois
potentiels dans un marché du travail en concurrence pure et parfaite.
Pour les partisans de cette théorie, à l'instar
de G. Stigler, l'offreur de travail est un demandeur d'informations relatives
aux salaires, aux emplois, aux qualifications, aux conditions de travail, etc.
mais avec un coût d'obtention plus ou moins important. L'offreur de
travail arrêtera sa prospection lorsque le gain marginal attendu
égalisera le coût marginal de visite d'entreprise ou de recherche
d'emploi.
S. Lippman et J. Mac Call (1976) appellent salaire de
réserve ou d'acceptation le coût de recherche de l'emploi qui
égalise les gains marginaux attendus. Pour ces mêmes auteurs, le
salaire de réserve dépend de la distribution des salaires dans
l'économie, du degré de stabilité des emplois
proposés et de l'impatience de chaque demandeur d'emploi. Lorsque les
salaires proposés sont inférieurs au salaire d'acceptation, les
emplois offerts sont refusés, d'où un chômage
8 Jean Vincens, << L'insertion professionnelle
des jeunes, quelques réflexions théoriques, formation-emploi
>>, n°61, CEREQ, France, 1998.
9 Notamment Arrow (1973) et Spence (1974)
10 Philippe Lemistre, << Evolution de la valeur
des diplômes et endogénéité >>, LIHRE,
Toulouse, France, note n° 325, Septembre 2000
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volontaire du chercheur d'emploi vu par ce dernier comme un
investissement pour accéder à un emploi décent. Mais ce
chômage perd son caractère d'investissement en période de
fort chômage pour devenir un facteur de déclassement.
La théorie de la recherche de l'emploi précise
que l'offreur de travail est un demandeur d'informations dont les informations
relatives aux qualifications, à la formation. Il serait important de
passer en revue les systèmes de formation mis en oeuvre dans le monde ;
ceci dans le but d'extraire les éléments utiles qui pourront
aider les jeunes à s'insérer.
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