1.5.3 PERIODES CRITIQUES ET PARAMETRES DETERMINANT
L'EMRYOGENESE
Pour réussir un bon développement embryonnaire
et une éclosion vers le 21ème Jour (Fasenko, 2007)
dans des conditions les plus proches de la normale, il faut respecter un
certain nombre de paramètres comme la température,
l'humidité, le retournement, les échanges gazeux et autres
facteurs (Leksrisompong et al., 2007 et 2009).
1.5.3.1 Température
Les embryons de poulet sont des poïkilothermes dont la
croissance et le maintien des fonctions métaboliques dépendent de
sources externes de chaleur (poule-incubateur) de l'ordre de 37.5-38°C
(Joseph et al., 2006). Ce paramètre est aussi
déterminant pour un meilleur développement de l'embryon et une
éclosion optimale que pour une croissance correcte du poussin
après éclosion avec une moyenne de 37.8°C (Leksrisompong
et al., 2007 et 2009), (température de la
coquille d'oeuf qui reste le seul moyen efficace de mesure de la
température de l'oeuf (Lourens, 2005 et 2006), avec une fluctuation
observée en fonction de la position de l'oeuf dans les machines du stade
de développement embryonnaire, plus basse (36,7°C) le premier tiers
de l'incubation et plus élevée (38,9°C) à la
troisième semaine (Joseph et al., 2006).
L'effet positif de la température optimale de
37,8°C est exprimé par la taille (longueur) de l'embryon, son poids
et celui du jaune d'oeuf libre (Collin et al., 2005).
D'une manière globale et durant l'incubation, on distingue deux phases :
une première (0-7 jours), dite endothermique où les embryons ont
besoin de chaleur qu'ils absorbent, et une deuxième (8- 17 jours)
qualifiée d'exothermique où la croissance embryonnaire
dégage de la chaleur (French, 1997).
1.5.3.2 Humidité et âge de poulette
L'humidité relative doit être adaptée aux
conditions de développement embryonnaire et au dégagement de la
chaleur et les meilleurs scores sont réalisés avec un taux d' HR
de 53% (soit 84 % pour un hygromètre à bulbe humide)
(Leksrisompong et al., 2007) entre 0-16 jours
(Bruzual et al., 2000), pour être
ramenée selon l'âge de la poule à 88%-92% entre 19-21 jours
(Kirk et al., 1980).
L'âge de la bande joue un rôle très
significatif dans le développement embryonnaire et le taux
d'éclosabilité où de meilleurs chiffres sont
enregistrés avec des poules reproductrices
âgées de 30 semaines par rapport à celles
âgées de 26 semaines (Bruzual et al.,
2000 ; Peebles, 2004). En effet, le taux de mortalité embryonnaire est
plus élevé chez les jeunes bandes , de même que sur la
qualité du poussin éclos où il existe une
corrélation linéaire entre l'âge de la poule et le poids
à l'éclosion entre 29-47 semaines (Suarez et
al., 1997).
1.5.3.3 Retournement
Les mouvements de retournement à angle de 45°, des
oeufs durant l'incubation est un facteur essentiel pour le développement
des membranes extra-embryonnaires (Deeming, 1989 et Wilson et al.,
2003) et pour une orientation adéquate de l'embryon dans
l'oeuf avant éclosion, du fait que 1-4% des embryons âgés
de 18 jours sont mal positionnés (Wilson et
al., 2003). Le retournement n'a en aucune
manière une influence sur le degré de contamination des oeufs
(Elibol et Brake, 2006 et 2008). La fréquence de retournement optimal
est de 96/jour (Elibol et Brake, 2003). De bons résultats sont obtenus
avec une fréquence de retournement de 1/30 mn (Leksrisompong
et al., 2007).
1.5.3.4 Ventilation et niveau de CO2
Bien qu'il ne se manifeste que très tard en fin
d'élevage des souches sélectionnées chair, un des
problèmes où le couvoir est impliqué est l'ascite. En
effet, l'ascite est source d'énormes pertes en industrie de la volaille
(Hassanzadeh et al., 2004) et où le niveau de
CO2 dans les machines, issu du métabolisme de l'embryon, joue un
rôle sur les performances des embryons et des poussins après
l'éclosion (Tona et al., 2005). Une
élévation graduelle de 0.70% de la concentration de CO2 les 10
premiers jours, par une réduction de la ventilation, entraine un
développement embryonnaire plus rapide et donc une éclosion
précoce (De Smit et al., 2008). Il a
été remarqué que les sujets éclos plus tard sont
plus sensibles à l'ascite (Tona et al., 2005)
que ceux éclos plutôt. Ces derniers présentent une certaine
résistance à la pathologie.
La concentration de CO2 dans l'incubateur, indicatrice d'un
métabolisme embryonnaire actif (Tona, 2004), commence à augmenter
des le 3ème jour pour atteindre une phase de plateau vers J4-J5, puis
continue jusqu'à J10 (Tona et al., 2007 ; De
Smit et al., 2008). Les plus hauts niveaux de
corticostérone et des taux plasmatiques des hormones thyroïdiennes
T3-T4 sont enregistrés chez les sujet à éclosion
précoce qu'avec les tardifs à thyroïde embryonnaire
déprimée (Christensen et
al., 2002). Mais un taux trop élevé de CO2
supérieur à 4% (Everaert et al., 2007)
et de chaleur entre J14-J17 entraine des effets négatifs sur le poids du
poussin par diminution du poids des organes (gésier, proventricule,
intestin grêle et surtout le coeur) (Leksrisompong et
al., 2007 ; Wineland et al., 2006). Un
taux d'oxygène insuffisant durant un métabolisme embryonnaire
accru est à l'origine du même syndrome (Decuypere et
al., 2000).
1.5.3.5 Microbisme de la coquille
La présence des microorganismes sur les coquilles
d'oeufs est presque de règle, 96% des oeufs pondus en possèdent
sur leur surface (Cook et al., 2003). C'est aussi un
facteur impliqué dans la diminution de la viabilité des oeufs par
passage tans-coquillère à la faveur des conditions d'ambiance,
température et humidité (Bruce et Drysdale, 1994 ; Stoleson et
Beissinger, 1999). La contamination de l'oeuf par des microorganismes (y
compris les saprophytes) à partir de la coquille durant l'incubation a
un effet bien démontré sur l'augmentation du taux de
mortalité embryonnaire (Bruce et Drysdale, 1994).
Certaines bactéries digèrent la cuticule
protègeant l'extérieur de l'oeuf et augmentent ainsi le risque de
pénétration des microorganismes (Board et
al., 1979). En milieu d'humidité favorable, les germes
peuvent atteindre la membrane coquillère à J1, pour atteindre le
jaune d'oeuf après 5 jours dans 60% d'HR et en 7 jours dans 70% d'HR
(Cook et al., 2003).
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