3.2 ANALYSES ZOOTECHNIQUES
Sur le plan zootechnique on a enregistré des niveaux
d'éclosion relativement bas en comparaison avec les normes de la souche
commerciale selon le guide d'élevage reproducteurs ISA 15, dans les
trois couvoirs en tenant compte des âges des poules reproductrices, avec
80,73 % vs 88% , soit un écart de 7,27 % pour le couvoir A (figure 23),
71,09 % vs 75%, soit un écart de 3,91 % pour le couvoir B (figure 25)et
un meilleur taux d'éclosion pour le couvoir C de 85,19 % vs 88%, soit un
écart de 2,81 % (figure 27). Une diminution de
l'éclosabilité qui pourrait être aussi expliquée par
un taux de mortalité embryonnaire relativement élevé comme
décrit par Board et al, 1986 ; Bruce et
Drysdale ,1994 et Fasenko en 2009 plus particulièrement au niveau du
couvoir B où ce taux de mortalité embryonnaire observé est
lié au jeune âge de la bande qui joue un rôle très
significatif sur le développement embryonnaire. Le taux de
l'éclosabilité est supérieur avec les bandes plus
âgées (30 semaines) comme relaté par Peebles en 2004 et
Pedroso et al. en 2005.
Le poids moyen des OAC dans les trois couvoirs est
inférieur au poids moyen de la souche commerciale pour le couvoir A
(57,66 vs 61 grammes), pour le couvoir B (47,33 vs 51 grammes) et pour le
couvoir C (58,6 vs 61 grammes) (tableau 15 et 25).
Le paramètre de l'âge de ces oeufs à
couver est conforme aux normes du fait que tous les couvoirs utilisent des OAC
âgés au maximum de 7 jours (couvoir A : 1-4 J, couvoir B : 1-2 J,
et le couvoir C : 1-7 J) pour obtenir des productions optimales comme
décrit par Christensen et al. en 2003 et
Fasenko en 2007. Ces OAC sont stockés à une température
ambiante qui oscille entre 18-20°C.
Pour le poids du poussin, bien qu'inférieur au poids
moyen de la souche, il est fonction du poids des oeufs et de l'âge des
reproducteurs. En effet pour les bandes plus âgées (couvoirs A et
C)(37 semaines) produisant des O.A.C d'un poids moyen plus élevé
(57,6 et 57,66 grammes) que ceux issus des élevages qui alimentent le
couvoir B âgés de27 semaines et qui sont en début de
production avec un poids moyen des OAC de 47,33 grammes, on a enregistré
un poids moyen de poussins qui est plus élevé dans le couvoir A
(33,15 grammes) et dans le couvoir C (34,65 gr par apport à celui du
couvoir B (30,75 grammes). Ceci est en nette concordance avec Fasenko et
al. en 2002, Peebles et al.
en 2004 et Fasenko en 2007. Ce poids moyen et cette contamination
initiale pourraient avoir des effets négatifs sur les performances du
poulet lors de la première semaine d'élevage selon Peebles et
al en 2004.
Dans la seconde partie expérimentale, les OAC mis en
incubation ont le même âge que pour la série
précédente pour le couvoir A et le couvoir C, respectivement 1
à 4 jours et 1 à 7 jours alors que pour le couvoir B il
était de 1 à 5 jours mais dans tous les cas inferieur à 7
jours et toujours stockés dans des conditions inchangeables
(température ambiante comprise entre 20°C et 23°C) dans les
salles de stockage des oeufs à cette date.
Le poids moyen de ces OAC bien qu'inferieur au poids moyen de
la souche, est nettement supérieur en comparaison avec la
première série vu l'âge des reproductrices (ce poids est
fonction de l'âge de la poulette comme décrit par Peebles
et al. en 2004 et Fasenko en 2007). On a
enregistré des poids moyens de 61,33 vs 65 grammes pour des poules
âgées de 47 semaines pour le couvoir A, de 59,72 vs 62 grammes
pour des pondeuses âgées de 41 semaines pour le couvoir B et de
63,51 vs 65 grammes avec un âge de reproductrice de 45 semaines au niveau
du couvoir C .
Le taux d'éclosion dans cette phase est toujours
inférieur en comparaison avec le taux normal de la souche ISA 15 avec
81,66 % vs 85% pour le couvoir A soit un écart de 3,34 %, 82,08 % pour
le couvoir B soit un écart de 4,92 % et 81,94 % au couvoir C soit un
écart de 4,06 %.
Dans cette série on note bien l'amélioration de
la viabilité embryonnaire dans les trois couvoirs avec un taux de
mortalité de 8,78%, 6,87% et 5,05% respectivement pour les couvoirs A, B
et C avec des écarts respectifs de 1,459%, 8,45% et 3,996%, qui explique
et confirme l'amélioration relative de la situation en matière de
désinfection des
établissements et du matériel, en raison de
l'utilisation des mêmes paramètres de température et
d'humidité des machines et des mêmes bandes reproductrices que
pour la série A . On remarque dans cette partie que si le couvoir C a
réussit à se débarrasser de la salmonelle il se trouve
confronté un autre problème qui est celui du taux d'oeufs
inféconds : il enregistre un taux de 13,01% d'oeufs clairs qui trouve
origine soit en élevage (problème de cochage) soit condition de
stockage (la température de stockage des oeufs était de
20-23°C les sept jours avant mise en machine).
Comparaison entre les deux résultats :
De ces deux séries dans les trois couvoirs on peut faire
les constatations suivantes:
1. Le degré de désinfection de nos couvoirs est
en deçà des normes requises pour la bonne gestion des couvoirs,
comme cela est recommandé par l'O.I.E (2005) impliquant une gamme
importante de micro-organismes avec une omniprésence
d'Escherichia coli et de Streptocoque
D pour les trois couvoirs et Salmonella
enteritidis pour le couvoir C dans la première
série A. Cette contamination est fortement présente à J0,
J19 et J21 comme le montrent nos résultats d'identification de
prélèvement et une désinfection relativement
poussée a fait baisser cette contamination. La fréquence des
infections colibacillaires reste bien en tête des pathologies dominantes,
occasionnant d'énormes pertes économiques en élevage
aviaire et particulièrement en élevage de poulet de chair, ce qui
est en accord avec les travaux de Zahraei Salehi et
al en 2006.
Entre les deux séries, on constate qu'au niveau du:
Couvoir A, on passe de 38 - 30 - 40
prélèvements positifs dans la série A à 25 - 20 -15
de prélèvements positifs dans la série B.
Couvoir B, on dénombre dans la
série A 48 - 40 - 30 prélèvements positifs contre 19 - 15
- 15 de prélèvements dans la série B.
Couvoir C, on enregistre un nombre de
prélèvements positifs de 32 - 30 - 45 dans la série A
contre 19 - 20 - 25 dans la série B.
Il serait intéressant de réaliser un serotypage
des souches d'Escherichia coli que nous avons
isolées, car elles sont considérées comme potentiellement
pathogènes de l'espèce aviaire. Elles sont aussi et surtout
des indicateurs du degré de
désinfection des couvoirs étudiés.
Actuellement, selon Musgrove et al (2006) et
Diarrassouba et al (2007) des souches
d'Escherichia coli apparemment non pathogènes,
isolées de poulet sains, possèdent certains gènes de
virulence pouvant causer des problèmes sanitaires aussi bien chez
l'homme que chez les volailles.
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