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Le niveau de contamination microbienne du couvoir et son influence sur la qualité du poussin dans la filière chair

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par kadi DIAFI
Ecole Nationale Supérieure Vétérinaire d'Alger - These de magistère 2010
  

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INTRODUCTION

La filière chair dans l'espèce Gallus gallus en Algérie a connu une évolution certaine dans tous les segments de la production pour la mise en place d'un modèle intensif durant toutes les phases et les plans de restructurations qu'a vécu le pays pour pallier à un déficit de protéines animales. Selon les statistiques de la FAO (2009), l'Algérie est arrivée à des consommations de 7,7 kg par habitant en 1990 et 8,4 kg par habitant en 2008. Ces taux restent en deçà de la moyenne mondiale qui est de 12,9 kg/habitant et du taux des plus grands consommateurs de volaille dans le monde que sont les U.S.A ( 52,3 kg ), le Brésil ( 38,1 kg ) et l'union européenne des 27 (23,4 kg )(FAO, 2007).

La croissance de 3-4% observée ces 10 dernières années reste insuffisante et doit être améliorée. Cela passe automatiquement par une remise à niveau de nos élevages intensifs et une grande maitrise sanitaire des produits avicoles dès la naissance du poussin pour rattraper le retard.

La production du poussin d'une qualité irréprochable nécessite un énorme effort d'équipe impliquant tous les acteurs concernés par la filière depuis la gestion des reproducteurs. Ceci se fait par une bonne conduite sanitaire et hygiénique à chaque stade d'élevage et de production, consolidée par un maniement correct des OAC depuis les nids jusqu'à l'incubateur pour pouvoir maintenir un niveau acceptable de l'environnement du couvoir et de réduire l'exposition à la contamination (Afssa, 2000). En effet, durant la production, les couvoirs passent à travers un cycle de contamination qui peut se produire très tôt dès l'arrivée des OAC des fermes ou lorsqu'ils sont placés dans les incubateurs. Lors du transfert, l'environnement devient contaminé aussitôt que les oeufs sont retournés, à l'éclosion et lorsque les poussins sont manipulés (vaccinations - mise en carton - livraison) (Itavi, 2003). L'environnement des couvoirs est directement concerné par une large population de microorganismes, représentée par des virus, des champignons et surtout des bactéries. Si certains sont des agents pathogènes spécifiques à l'espèce aviaire, plusieurs sont des contaminants communs à la végétation, au sol, à l'eau et à l'atmosphère. Certains micro- organismes sont considérés comme non pathogènes en dehors de l'oeuf, mais dès qu'ils franchissent la barrière coquillère vont se localiser au niveau des différents constituants, notamment l'albumen et le vitellus qui sont détériorés, et deviennent des toxines capables de tuer l'embryon déjà en développement ou agir ultérieurement en affectant la viabilité du poussin

éclos. C'est la cause de la mort en coquille, des rejets et plus particulièrement de la mort précoce des poussins (Casa et al., 2008).

A la naissance, les poussins possèdent un système immunitaire immature qui les prédispose pendant les premiers jours de leur vie à une colonisation rapide (6-12 heures), complète (15 jours) et permanente (durant toute la vie de l'oiseau) par divers micro-organismes, commensaux ou pathogènes(Humbert et al.,1986).

A cause des rythmes intensifs de leur production, les volailles ne disposent à l'état naturel que d'une immunité limitée et sont donc d'une résistance fragile à toutes les étapes de production entraînant une conséquence directe sur les paramètres zootechniques du poulet (un faible GMQ pour un I.C élevé) (Gabriel et al., 2005).

De plus l'utilisation abusive des antibiotiques, à titre curatif ou préventif, dans les différents écosystèmes conduit à la sélection de souches bactériennes résistantes par l'élimination de la population sensible dans chacun de ces écosystèmes ou une résistance par sélection croisée (Miranda et al., 2008). L'émergence est observée quel que soit l'antibiotique et quels que soient le mécanisme biochimique et le support génétique de résistance (chromosomique ou plasmidique). Si beaucoup de travaux suscitent un intérêt quant à l'utilisation des probiotiques surtout en perspectives d'élimination totale des antibiotiques en tant que substances additives dans l'alimentation des volailles, la plus grande des garanties ne peut venir qu'en une application stricte et rigoureuse d'une hygiène sanitaire à tous les stades de la production du poulet. Il est nécessaire d'établir un programme de salubrité basé sur une charte commune impliquant ces différentes étapes de production du poussin d'un jour dont l'élément fondamental est bien le couvoir.

Dans cette optique, nous nous sommes fixés comme objectifs l'étude, le contrôle, le suivi de la qualité hygiénique et le niveau de désinfection de 3 couvoirs dans la région de Tlemcen et de Sidi bel Abbés, ainsi que l'analyse de certains paramètres zootechniques liés à ces 3 établissements d'accouvaison caractérisés par le calcul des taux d'éclosion et de mortalités embryonnaires et la détermination du poids moyen des OAC et des poussins à la naissance.

Après une brève revue bibliographique sur ce thème, nous décrirons nos résultats.

1.1 IMPLANTATION DU COUVOIR ET GESTION HYGIENIQUE ET SANITAIRE

1.1.1 IMPLANTATION ET CONCEPTION DE L'ETABLISSEMENT

Le choix d'isolement de l'emplacement d'un établissement d'accouvaison tend à faciliter l'application rigoureuse et efficace des différentes mesures de biosécurité tout en combinant à cette séparation physique à une séparation fonctionnelle à tous les niveaux de la chaine de production qu'il soit une production d'OAC au sein des élevages de reproducteurs ou une production de poussin d'un jour dans le couvoir (Afssa, 2000). Il est de règle pour une meilleure prévention hygiénique et sanitaire ainsi qu'une bonne maitrise des risques potentiels liés à la présence et à la circulation du personnel, d'animaux, de produits d'animaux et des objets pouvant entrainer un problème d'ordre sanitaire à l'établissement d'accouvaison et/ou aux voisinages immédiats ou lointains, soit d'une manière momentanée ou durable, le plus souvent nécessitant de gros moyens pour ramener la situation à la normale ; que le couvoir doit être:

· Isolé de toute habitation ou bâtiment d'élevage en particulier des volailles et du bétail.

· Clôturé et sécurisé par des accès permettant une surveillance permanente des entrées et sorties.

· Doté de systèmes de désinfection des accès (autoluve-rotoluve-pédiluve).

· Toutes les ouvertures (fenêtres), protégées pour exclure la circulation d'animaux sauvages ou domestiques ainsi que les oiseaux sauvages.

· Alimenté en eau de qualité potable.

· Equipé d'une source d'énergie de secours en prévision d'une panne du réseau électrique publique.

· Muni d'un système d'évacuation des eaux usées et de traitement des déchets.

· Conçu de façon à faciliter le principe de la marche en avant entre les différents secteurs.

1.1.2 AGENCEMENT DU COUVOIR

1.1.2.1 Secteur propres et secteur souillé

A l'éclosion, le nombre de germe est le plus élevé car la zone « éclosion » du couvoir est le siège de multiplication et de dissémination éventuelle des germes. De ce fait le couvoir est sectorisé en trois zones (ITAVI, 2003) :

La zone propre, composée des salles de tri des oeufs, aires de stockage des oeufs, aires de préchauffage et la partie incubation.

La zone souillée, qui englobe les parties éclosions, salles de tri et d'expédition du poussin et les aires de lavage et de désinfection du matériel.

La zone intermédiaire dite de transfert, considérée alternativement comme zone propre puis souillée et jouant un rôle de tampon car après son statut de zone sale pendant toute la durée du transfert, la salle est nettoyée pour lui faire réintégrer le statut de zone propre. 1.1.2.2 Déchets du couvoir

Ils sont constitués essentiellement des oeufs non incubés, des oeufs clairs éliminés après 18 jours d'incubation sous forme d'oeufs coquilles (entier) ou sous forme de coulé (fractions liquides de l'oeuf), de coquilles, des oeufs embryonnés non éclos (éliminés après éclosion) et des cadavres, le duvet et les poussins non valorisés « écartés après éclosion ». Après les avoir isolés et stockés dans un sas au niveau d'une zone spécifique, on veillera à une extrême restriction d'y accéder avant de les éliminer.

1.1.2.3 Marche en avant

Ce principe respecte le sens unique « du secteur propre au secteur souillé » sans possibilité d'entrecroisement (figure 1et 2) et doit tendre à s'appliquer :

Au personnel spécialisé

Avec un changement de tenues vestimentaires entres les zones. Ces postes sont conçus de façon à limiter le nombre de changement au cours des opérations.

Figure 1 : représentation schématique des mouvements du personnel (ITAVI, 2003)

A la circulation des oeufs entre les différentes étapes depuis la production de l'oeuf jusqu'à la production du poussin et son expédition et l'évacuation des déchets.

Aux matériels : Ce mode de mouvement est appliqué aussi à la totalité du matériel utilisé ou
non de manière à éviter tout entrecroisement entre les objets désinfectés et autres souillés.

A la circulation de l'air et de l'eau : il est fondamentalement nécessaire que la conception du couvoir permet le même principe de la circulation des personnes, du matériel et des oeufs pour le mouvement de l'air à l'intérieur du couvoir ainsi que pour l'alimentation en eau des différents compartiments.

Figure 2 : représentation schématique du circuit des O.A.C (ITAVI,2003)

1.1.2.4 Ventilation

Lorsqu'ils ne sont pas contrôlés, les germes circulants dans l'air peuvent constituer une source très importante d'agents pathogènes. C'est pourquoi, il est capital de procéder à la vérification de la pression d'air entre les différents compartiments qui doivent assurer un différentiel afin de permettre un mouvement d'air des secteurs propres vers les secteurs souillés quelque soit le mode de ventilation utilisé.

La ventilation statique : ce type de gestion de ventilation dont la hiérarchie des secteurs est basée sur l'existence de portes fermées ne permet pas de guider l'air.

La ventilation dynamique : elle est basée sur l'utilisation d'extracteurs avec systèmes de filtration d'air d'entrée (souhaitable). Le matériel d'extraction doit être installé de façon à éviter le recyclage de l'air vicié et de permettre aisément son nettoyage et son entretien.

La ventilation mixte : Ce mode de ventilation qui applique une admission d'air statique et une extraction dynamique avec une dépression hiérarchisée est le système le plus couramment utilisé.

1.1.2.5 Sols, parois et plafonds

Les sols, les parois et les plafonds doivent être conçus de matériaux faciles à nettoyer et à désinfecter de façon à faciliter une décontamination efficace et durable. Les sols doivent être carrelés ou enduits en ciment lisse (ciment de quartz) et les murs lisses avec un raccordement par arrondis (des murs entre eux, entre les murs et le sol et les murs et le plafond). Aucune eau stagnante n'est tolérée au niveau des sols d'où la nécessité d'une adéquate installation et d'un entretien rigoureux des siphons et canaux d'évacuation des eaux usées.

1.1.2.6 Approvisionnement en eau

L'eau utilisée pour l'hygiène du personnel et le nettoyage des différents secteurs du couvoir ainsi que du matériel doit être impérativement d'une qualité microbiologique irréprochable et conforme aux critères de potabilité tout le long du circuit. Cette eau doit répondre aux paramètres microbiologiques précisés par la directive CEE(1995), (annexe 2).

La périodicité des prises d'échantillons pour le contrôle bactériologique de l'eau en usage dans le couvoir doit tenir compte des données épidémiologiques. L'indicateur des données épidémiologiques prendra en considération la taille du couvoir, le type et l'état du circuit et l'espèce à produire pour décider du nombre d'analyse à faire durant l'année. Il y a un minimum à respecter : une fois par an lorsque l'approvisionnement se fait en eau potable du réseau public, ou une fois tous les six mois si l'alimentation est assurée par une eau de puits ou de forage.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius