I-2. Motivations de la recherche
Le système scolaire tunisien s'appuie, en ce qui
concerne les références de l'enseignement des matières,
sur un manuel scolaire unique censé être utilisé par
l'enseignant et par l'élève au cours de l'année scolaire.
En général, au cours d'une leçon, l'enseignant demande
aux élèves de travailler sur une activité, sur un exercice
ou sur un problème qui figure dans le manuel. Les occasions sont assez
rares où l'on observe, dans une classe, se dérouler une
activité qui n'est pas consignée dans le manuel officiel. Il est,
donc, clair que le manuel scolaire est une pièce maîtresse dans
l'acte d'enseignement -apprentissage dans tous les établissements
scolaires tunisiens et conditionne, alors, la qualité de cet
enseignement.
Le manuel scolaire de mathématique de troisième
année économie et gestion est l'oeuvre d'un groupe formé
d'un inspecteur principal, de deux inspecteurs et de deux enseignants. Il a
été évalué par deux inspecteurs principaux. Ce
groupe est devenu, forcément, vu les statuts de ceux qui le composent,
l'institution transpositive et le manuel scolaire produit par cette institution
est forcément la seule source officielle. Car, il n'y a aucune autre
source officielle concernant le chapitre « Initiation aux
graphes », à laquelle il faut se référer et qui
trace les contours du savoir à enseigner de manière explicite. Il
est donc de la plus haute importance d'analyser le contenu du chapitre
« Initiation aux graphes », surtout que l'institution
transpositive n'a pas pris la peine d'indiquer, au début de chaque
chapitre, les objectifs visés ; comme cela se faisait dans les
manuels d'avant la dernière réforme. En plus, il n'y a aucun
document officiel (programme officiel, document d'accompagnement) permettant
une lecture exploitable par l'enseignant ou par le chercheur des intentions
réelles du programme concernant la théorie des graphes.
Ce n'est pas uniquement cet aspect qui est notre principale
motivation.
L'analyse praxéologique en Théorie
Anthropologique du Didactique permet de mettre en relief les structures des
tâches, notamment les techniques mises en oeuvre, les technologies qui
les justifient et les théories auxquelles elles se
réfèrent. Nous nous sommes donc intéressés à
ce qui pourrait émerger d'une analyse praxéologique des
activités du chapitre « Initiation aux graphes »
réalisée en s'appuyant uniquement sur les outils de la
Théorie Anthropologique du Didactique, à savoir : la
transposition didactique, les notions fondamentales, l'organisation
mathématique et surtout la dichotomie fondamentale. L'espoir est que
l'on dispose de suffisamment d'émergents pour pouvoir établir un
rapport personnel de l'individu x dans la position p=
« chercheur » à l'objet o= « chapitre
initiation aux graphes » conforme au rapport institutionnel
Rp(x,I) dans l'institution I= « Programme officiel de
mathématique de troisième année économie et
gestion, chapitre : Initiation aux graphes ». D'un autre
côté, le chapitre « Initiation aux graphes »
est conçu par ses auteurs selon les nouvelles orientations de curricula
scolaires qui mettent l'élève au centre de tout acte
pédagogique. Dans cette perspective, les activités d'approche
doivent être présentées pour mettre l'élève
dans des situations où il doit accomplir des tâches pour
lesquelles il ne dispose d'aucune technique et ainsi lui fournir l'occasion de
se comporter comme un mathématicien en quête d'une
découverte importante. Le plus important dans tout cela est que nous
nous intéressons à un chapitre qui, suite à un survol de
toutes ses activités, nous semble assez fourni en tâches sans
technique connues des élèves.
Ce double constat nous a amené à la
problématique suivante.
|