CHAPITRE 2. PRESENTATION DES TYPES D'EXPLOITATION
I-Exploitation par lavage
I-1- Le Lavage à la batée
Le lavage à la batée est une méthode
très ancienne utilisée aussi bien en Afrique qu'ailleurs en
Amérique du Sud notamment (Carmouze: 2007). Le lavage à la
batée est une méthode qui consiste à séparer les
graviers du sable fin par lavage à l'aide de jet d'eau afin de
récupérer l'or contenu dans le sédiment de sol. Cette
méthode nécessite l'intervention de plusieurs personnes à
différents niveaux suivant une division du travail :
- Creuser la terre
Deux ou trois personnes sont affectées à ce
poste (voir photo n°2 page 38). Il s'agit pour eux de creuser la terre
à l'aide de pioche et de pelles et de daba. Ce sont des hommes vigoureux
qui sont appelés à cette tâche en raison de la
débauche d'énergie que cela nécessite. La terre
creusée et entassée est par la suite transportée.
Photo n°2 Des
hommes creusant la terre
Source : donnée d'enquête 2008
- Le transport du sable
Cette activité est assurée par les femmes. Elle
consiste à transporter le sable creusé jusqu'au point de lavage.
C'est souvent quatre (04) à six (06) femmes, voir plus, qui assurent
cette opération. (Voir photo n°3 page 39)
Photo n°3 Un groupe de femmes
transportant le sable pour le lavage
Source : donnée d'enquête
2008
- Le lavage
C'est une activité très complexe qui
nécessite l'intervention de plusieurs personnes (Voir photo n°4 et
5 page 41). Il y a une personne qui met la terre dans la pirogue (kourou)
une autre qui met l'eau sur le sable par jet et le lavage est
assuré par un autre par des mouvements circulaires de la main. Le
gravier séparé du sable fin est récupéré
à l'autre bout de la pirogue par deux personnes pour être
jeté plus loin et permettre de la sorte la circulation de l'eau. Le
sable fin retenu dans la pirogue sous forme de sédiment et contenant les
papilles d'or est recueilli par le propriétaire de l'unité de
production à la fin de la journée pour le lavage final.
Les instruments utilisés pour la méthode du
lavage à la batée sont : la machette pour dégager le
couvert végétal, la pioche, la pelle, la daba, des cuvettes pour
le transport de la terre, un petit seau pour servir l'eau du lavage et enfin la
``pirogue'' (kourou en Malinké). La ``pirogue'' est un bois
taillé sous forme de pirogue. Il y en a de deux formes, la plus courte
(deux à trois mètres) et la plus longue environ 8m. La pirogue
est constituée d'une passoire (sika) en aluminium dont le
diamètre des trous avoisine 2cm. Cette passoire permet de séparer
les graviers du sable fin. L'intérieur de la pirogue est couvert d'un
tapis à `` poils'' qui permet de retenir le sable fin et les particules
d'or. La pirogue est enfin subdivisée en plusieurs loges par des barres.
Cela permet de retenir le maximum de sable lorsque les premières loges
sont remplies.
Pour avoir une idée approximative du coût des
moyens de production, nous les avons regroupés dans un tableau.
Tableau 3 : récapitulatif des
moyens de production et leurs coûts dans le lavage à
la batée.
Moyens de production
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Coût de l'unité en francs Cfa
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Pioche
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3 500
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Pelle
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3 500
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Machette
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2 000
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Seau
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1 000
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Pirogue
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20 000 la petite les accessoires compris.
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Environs 50 000 (la longue) accessoires y compris.
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Sources : données d'enquête 2008
NB : Ces prix sont ceux
pratiqués à Hiré lors de l'enquête. Certaines
unités de production par lavage à la batée utilisent des
moto-pompes pour le service de l'eau du lavage. Le prix d'une moto-pompe
oscille entre 450 000 et 500 000 Frs Cfa. Nous en avons
identifié deux lors de notre enquête.
La méthode de lavage à la batée a en
faite un avantage par rapport au lavage simple car elle permet de traiter
beaucoup de sable et par conséquent d'obtenir plus d'or.
Photo n°4 : Une
unité de production au lavage à la batée
Source : donnée d'enquête 2008
Photo n°5 : Un kourou (long)
ou pirogue
Source : donnée d'enquête 2008
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