Section III- Estimations et Recommandations
Dans cette section, il s'agira de déterminer les
caractéristiques des séries utilisées dans le but de s'en
servir pour l'estimation de la relation de déséquilibre. Les
caractéristiques renvoient ici à la stationnarité des
variables utilisées dans chaque équation. Nous en tirerons des
conclusions issues de l'analyse des résultats.
I-2-3-1- Estimation du modèle
Le comportement des dépenses publiques est
évalué au regard des résultats des estimations des
équations de demande, d'offre et de déséquilibre des
dépenses publiques. Au préalable, il nous convient d'examiner en
profondeur les propriétés des séries utilisées dans
chaque équation.
a) Equation de demande des dépenses
publiques
§ Test de stationnarité de Dickey-Fuller
Augmenté (ADF)
Les caractéristiques des variables utilisées
seront déterminées à l'aide du test de
stationnarité de Dickey-Fuller augmenté (ADF). L'application du
test ADF nécessite au préalable de choisir le nombre de retards
p à introduire de sorte à blanchir les résidus.
Le problème du choix de p est important dans la mesure
où :
- l'inclusion d'un nombre insuffisant de retards peut affecter
le niveau du test,
- l'introduction d'un nombre trop élevé de
retard réduit le nombre de degrés de liberté et la
puissance du test, ce qui conduit trop souvent, de manière
erronée au non rejet de l'hypothèse nulle.
Plusieurs méthodes sont possibles pour effectuer ce
choix. Nous retiendrons le critère d'information d'Akaike qui consiste
à estimer plusieurs processus pour différentes valeurs de p
et l'on retient le modèle qui minimise les critères
d'information.
Ayant appliquée cette méthode aux
différentes variables de l'équation de demande, nous obtenons
pour chaque variable les valeurs suivantes : 1 pour les variables G,
Urban, Relprice et XM ; 2 pour la variable Y ; et 5 pour la variable
Logpop
Ayant obtenu ces différentes valeurs, nous pouvons
maintenant vérifier la stationnarité des séries en
adoptant la stratégie séquentielle descendante du test ADF tel
que explicité ci-dessus. La règle de décision est la
suivante :
- Si la valeur de ADF est inférieure à la valeur
critique, alors on accepte l'hypothèse de stationnarité de la
série;
- Dans le cas contraire, on accepte l'hypothèse de non
stationnarité de la série
Les résultats sont tels que présentés
dans le tableau 2.5.
Tableau 2.5 : Caractéristiques des
séries temporelles de l'équation de demande
Variables
|
Statistiques ADF en niveau
|
Statistiques ADF en différence
1ère
|
Ordre d'intégration
|
G
|
-2.393097
|
-3.556919**
|
I (1)
|
Urban
|
-2.545678
|
-7.248888**
|
I (1)
|
Logpop
|
-2.833045
|
-2.225560**
|
I (1)
|
Y
|
-2.473103
|
-1.991981**
|
I (1)
|
Relprice
|
-2.358061
|
-3.557491**
|
I (1)
|
XM
|
-2.301279
|
-3.157835**
|
I (1)
|
Notes : ** indique la significativité à 5%
c'est-à-dire la valeur de ADF est inférieure à la valeur
critique
Si les variables sont de même ordre
d'intégration, I (1) par exemple, l'existence d'un seul vecteur de
co-intégration est possible. En revanche, si les séries ne sont
pas toutes intégrées du même ordre, nous pouvons être
certain que le vecteur de co-intégration n'est pas unique (Bourbonnais
2002). A la lecture du tableau 2.5, on se rend bien compte que les
séries définies sont toutes non stationnaires à niveau,
mais stationnaires lorsque définies en différence
première. Elles sont toutes intégrées d'ordre 1, l'on peut
penser à l'existence d'une relation de co-intégration entre
elles. Ainsi, le test de co-intégration de Engle et Granger doit
être effectué.
§ Test de co-intégration par l'approche en
deux étapes de Engle et Granger
Première étape :
Estimation par les MCO de la relation de la relation de long terme
Cette relation a été estimée et
présentée dans le tableau suivant :
Tableau 2.6 : Equation de long terme de la
demande des dépenses publiques
Dependent Variable: G
|
Method: Least Squares
|
Sample: 1 25
|
Included observations: 25
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-1186.348
|
1301.972
|
-0.911193
|
0.3742
|
URBAN
|
-2.128388
|
2.315886
|
-0.919038
|
0.3702
|
LOGPOP
|
180.3363
|
196.2747
|
0.918795
|
0.3704
|
Y
|
0.028906**
|
0.009872
|
2.928058
|
0.0090
|
RELPRICE
|
-0.005284
|
11.39550
|
-0.000464
|
0.9996
|
XM
|
-0.188416***
|
0.110856
|
-1.699649
|
0.1064
|
D1
|
2.955158
|
1.759674
|
1.679378
|
0.1104
|
R-squared
|
0.490892
|
Mean dependent var
|
19.18920
|
Adjusted R-squared
|
0.321189
|
S.D. dependent var
|
2.940625
|
S.E. of regression
|
2.422781
|
Akaike info criterion
|
4.839205
|
Sum squared resid
|
105.6576
|
Schwarz criterion
|
5.180490
|
Log likelihood
|
-53.49006
|
F-statistic
|
2.892654
|
Durbin-Watson stat
|
1.599845
|
Prob(F-statistic)
|
0.037365
|
Notes : * indique une significativité à 1%,
** indique une significativité à 5%, *** indique une
significativité à 10%. Estimation sous Eviews
Pour passer à la deuxième étape il
convient de tester la stationnarité du résidu de
l'équation de long terme. Si le résidu n'est pas stationnaire
c'est-à-dire les variables ne sont pas co-intégrées, alors
la relation de long terme est une régression fallacieuse. Par contre si
ce résidu est stationnaire, la relation de long terme est une relation
de co-intégration.
Nous utiliserons les valeurs critiques tabulées par
Engle et Yoo (1987) dans l'application du test de stationnarité ADF sur
le résidu de la relation de long terme.
Le résultat du test, à la lecture du tableau 2.7
en annexe est le suivant : la statistique ADF calculée est
inférieure à la statistique ADF lu (-2,986 < -2,67), alors on
accepte l'hypothèse de stationnarité de la série du
résidu, notre relation de long terme est une relation de
co-intégration. En présence d'une relation de
co-intégration, de meilleurs résultats sont obtenus en estimant
plutôt un modèle à correction d'erreur (MCE).
Deuxième étape :
Estimation du modèle à correction
d'erreur
Le résultat de l'estimation de notre modèle
à correction d'erreur est donné par le tableau 2.8
présenté en annexe.
On constate que le coefficient associé à la
force de rappel est négatif (-0,84) et significativement
différent de zéro au seuil statistique de 1%. Il existe bien un
mécanisme à correction d'erreur. Grâce, au mécanisme
à correction d'erreur, nous avons modélisé
simultanément les dynamiques de long terme et de court terme des
séries des dépenses publiques, selon l'optique de la demande. Les
résultats seront analyser dans la sous-section suivante, mais avant
cela, vérifions les caractéristiques des séries de
l'équation d'offre des dépenses publiques.
b) Equation d'offre des dépenses
publiques
Comme précédemment, nous utiliserons les
mêmes approches pour l'application des tests de stationnarité et
de co-intégration.
§ Test de stationnarité de Dickey-Fuller
Augmenté (ADF)
La variable dépendante reste toujours la part des
dépenses publiques dans le PIB, mais les variables explicatives ne sont
plus les mêmes à l'exception de la variable Relprice. Les
caractéristiques des séries sont les suivantes : les
variables sont de même ordre d'intégration, I (1), se
référer au tableau 2.9. L'existence d'un seul vecteur de
co-intégration est possible.
Tableau 2.9 : Caractéristiques des
séries de l'équation d'offre
Variables
|
Statistiques ADF en niveau
|
Statistiques ADF en différence
1ère
|
Ordre d'intégration
|
G
|
-2.393097
|
-3.556919**
|
I (1)
|
Relprice
|
-2.358061
|
-3.557491**
|
I (1)
|
Pub
|
2.480086
|
-3.258461**
|
I (1)
|
Dirtax
|
-2.215199
|
-4.500953**
|
I (1)
|
Deficit
|
-0.925688
|
-5.306786**
|
I (1)
|
Notes : toutes les variables ont le même nombre de
retard, p=1
Grâce à la conclusion de
Bourbonnais (2002), nous pouvons
tester l'existence d'une relation de co-intégration.
§ Test de co-intégration par l'approche en
deux étapes de Engle et Granger
Première étape :
Estimation par les MCO de la relation de la relation de long terme
Les résultats sont présentés dans le
tableau 2.10.
Pour passer à la deuxième étape il
convient de tester la stationnarité du résidu de
l'équation de long terme. Si le résidu n'est pas stationnaire
c'est-à-dire les variables ne sont pas co-intégrées, alors
la relation de long terme est une régression fallacieuse. Par contre si
ce résidu est stationnaire, la relation de long terme est une relation
de co-intégration. L'application du test de stationnarité ADF sur
le résidu de la relation de long terme nous donne des résultats
satisfaisants (le résidu est stationnaire en niveau), voir tableau 2.11
en annexe. Notre relation de long terme est une relation de
co-intégration. Nous pouvons passer à la deuxième
étape.
Tableau 2.10 : Equation de long terme
d'offre des dépenses publiques
Dependent Variable: GMethod: Least SquaresSample: 1 25Included
observations: 25
Variable
CoefficientStd. Errort-StatisticProb.
C
-9.5926316.356395-1.5091310.1477
RELPRICE
14.90246**5.6503642.6374340.0162
PUB
-0.0195490.016352-1.1955320.2466
DIRTAX
1.186293*0.1554477.6315060.0000
DEFICIT
0.0734760.1612930.4555420.6539
D1
-0.2257521.288239-0.1752410.8627
R-squared
0.783362
Mean dependent var
19.18920
Adjusted R-squared
0.726352
S.D. dependent var
2.940625
S.E. of regression
1.538282
Akaike info criterion
3.904773
Sum squared resid
44.95993
Schwarz criterion
4.197303
Log likelihood
-42.80966
F-statistic
13.74076
Durbin-Watson stat
1.731672
Prob(F-statistic)
0.000009
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Notes : * indique une significativité à 1%,
** indique une significativité à 5%, *** indique une
significativité à 10%. Estimation sous Eviews
Deuxième étape :
Estimation du modèle de correction d'erreur
A la lecture du tableau 2.12 (Cf. annexe), on observe les
résultats de l'estimation du mécanisme à correction
d'erreur.
Une fois de plus le coefficient associé à la
force de rappel est négatif (-0,85) et significativement
différent de zéro au seuil statistique de 1%. Il existe bien un
mécanisme à correction d'erreur. Ce mécanisme à
correction d'erreur permet de faire ressortir les dynamiques de court et long
terme de l'offre des dépenses publiques, que nous analyserons dans la
suite.
De tout ce qui précède, la variable
dépendante est la part des dépenses publiques totales dans le
PIB. Lorsque qu'on distingue dépenses de fonctionnement et
dépenses d'investissement et qu'on procède à des tests de
stationnarité, nous obtenons des résultats satisfaisants (cf.
Annexe Tableaux 2.13 et 2.14) qui nous permettent d'avoir une vue d'ensemble
sur l'évolution de chaque catégorie de dépenses publiques.
Après avoir fait une présentation complète des
résultats, il nous reste à analyser ces résultats afin
d'en tirer des conclusions de politiques économiques.
|