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Détermination des volumes nets délivrés aux cultures irriguées dans quelques exploitations de Metidja ouest

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par Salaheddine BOUNAB
Institut nationale d'agronomie, Alger - Ingénieur d'état en agronomie 2009
  

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I.3.4. Exploitation de la nappe.

D'après l'inventaire effectué par la direction régionale centre en 1997 puis complété en 2001/2002, Le nombre de forages inventoriés a pratiquement triplé puisqu'il a atteint 4193 ouvrages, par rapport à l'inventaire de 1970 où le nombre des ouvrages hydrauliques était de 1462.

Cette prolifération de forages et la sécheresse persistante de ces deux dernières décennies ont entraîné des rabattements importants dans certaines régions qui ont eu pour conséquence la chute des débits dans les forages.

Il faut signaler que le rabattement de la surface piézométrique n'est pas le seul responsable de la diminution des débits, le colmatage des crépines et le vieillissement des forages, sans réhabilitation depuis plus de 10 ans jouent également un rôle important et parfois prépondérant dans cette diminution des débits, les résultats obtenues sont illustrées dans le tableau 3 (Belaidi et Rahebaoui, ANRH, 2005).

Tableau 3: Récapitulatif de l'inventaire et des débits extraits réalisés en 1997 complété en 2001/2002 dans la plaine de la Mitidja.

Usages

Nombres d'ouvrages inventoriés

Débits (m3/an)

Forages

Puits

Forages

puits

AEP

578

10

144 585 350,68

25 511,58

Irrigation

3172

157

124 438 806,1

2 616 907,8

Industrie

162

5

872 532,4

17 928

Non utilisé

281

/

/

/

Total par type d'ouvrage

4193

172

269 896 689,18

2 660 347,38

TOTAL

4365

272 557 036,56

Source: Belaidi et Rahebaoui, ANRH, 2005.

I.3.5. Qualité des eaux souterraines de la nappe de la Mitidja.

Durant ces deux dernières décennies, les eaux souterraines, de la nappe de la Mitidja, ont été affectées par 4 types de pollutions, à savoir :

- Pollution par les Nitrates,

- Pollution par les métaux lourds (Fer, Manganèse, Cadmium etc.), dans la zone industrielle d'oued Sémar,

- Pollution par les eaux salées par intrusion marine en Mitidja Orientale,

- Pollution accidentelle par les hydrocarbures (Belaidi et Rahebaoui, ANRH, 2005).

Notons qu'en parallèle aux campagnes piézométriques, des prélèvements d'échantillons d'eau à des fins d'analyses sont effectués.

Les résultats d'analyses des différentes campagnes, dénotent en général une certaine stabilité par rapport aux anciens prélèvements, il n'empêche que la situation de quelques points est alarmante, car il a été remarqué la persistance de taux élevés de la concentration des nitrates dans les puits, montré dans le tableau 4

Tableau 4: concentration des nitrates dans les puits de la Mitidja.

N° Point

Teneur en N°3 en mg/l (octobre 2004)

Localités

P200/21

135

Sud de Reghaia

P439/42

110

Ouest de Meftah

P688/42

95

Nord Ouest de k.Khechna

P251/62

130

Ameur el Ain

P333/62

77.5

Nord El Affroun

Source:Belaidi et Rahebaoui, ANRH, 2005

I.4. L'irrigation dans le périmètre.

I.4.1. L'eau d'irrigation et sa provenance.

Dans l'aire d'irrigation de la Mitidja Ouest tranche1, on est en présence d'un périmètre qui est doté de l'ensemble des équipements hydrauliques et des ouvrages de distribution.

Les ressources en eau utilisées pour l'irrigation proviennent des eaux superficielles et des eaux souterraines :

· L'eau de surface provient du barrage de Bouroumi (appelé aussi barrage El Moustakbel) alimenté par les oueds. Cette eau appartient à l' Etat et est géré par l'OPIM.

· L'eau de la nappe souterraine provient des forages creusés par les exploitants dans leur exploitations (avec ou sans autorisation). Cette eau est mobilisée à partir des équipements réalisés par initiative privée. De ce fait, l'eau appartient aux exploitants et la gestion de l'eau est autonome.

Le volume des eaux superficielles affecté est de 9 330 000 m3 en 2004. L'alimentation en eau du périmètre (tranche 1) était prévue par le barrage Bouroumi, construit en 1986 spécialement pour l'irrigation. Il dispose d'une capacité de 188 millions de m3. Actuellement ce barrage est toujours en de ça de sa capacité car les travaux sur un tronçon de 1,8 km qui devait raccorder l'acheminement de l'eau de l'oued Chiffa (important oued de la région) au barrage Bouroumi ne sont pas encore achevés (entre 50 et 70 Hm3 d'eau partent à la mer). Les travaux de construction avaient repris en 2002, il est prévu que d'ici la fin de l'année en cours, ce tronçon sera achevé. A présent, le barrage est alimenté par les oueds Bouroumi et Harbil. De fait à l'heure actuelle, sur le volume que retient le barrage (48 millions de m3), 70% sont mobilisés pour approvisionner la capitale en AEP qui accuse un déficit constant (les algérois reçoivent un jour sur trois l'eau au robinet). Sur les 30% restant destinés à l'irrigation, les pertes d'adduction sont très importantes, elles sont estimées à 40% sans compter les pertes dans le réseau de distribution. Ceci conduit à une situation de manque d'eau crucial pour le périmètre (sur les 8600 ha, il n'y a pas eu plus de 2500 ha irrigués effectivement avec l'eau du réseau public, annuellement) d'où un recours croissant des agriculteurs à la nappe.

Par contre, le volume des eaux souterraines ne peut être estimé car ces eaux proviennent de la nappe de la Mitidja. Il est particulièrement difficile de recenser l'ensemble des intervenants et d'estimer les prélèvements qu'ils opèrent.

Les sources d'eau d'irrigation les plus importantes sont les forages qui sont représentés sur la totalité du périmètre avec un nombre de 443 forages en plus de l'eau qui provient du barrage de Bouroumi.

La superficie irriguée est de l'ordre de 6062 ha en 2002. Les forages irriguent 4562 ha de la SAU soit 75, 62% alors que 1500 ha sont irrigués à partir du barrage , soit 24,37%,représentés au niveau des communes de Mouzaia et Chiffa. Par contre la superficie représentée au niveau de la commune d'Attatba est irriguée seulement par les forages qui sont presque les seules sources d'irrigation (Messaoudi, 2006).

Il y a aussi les Oueds qui représentent une source d'irrigation destinée surtout pour les cultures maraîchères.

Dans le tableau ci-après, on présente les sources d'irrigation et les surfaces irriguées

Tableau 5: Les sources d'irrigation dans le périmètre

Source

Communes

Forages

13,6 Hm3

Barrages

5,4 Hm3

Total de la superficie irriguée

Nombre

Superficie (ha)

Superficie (ha)

Mouzaia

155

1651

1000

2651

Chiffa

70

532

500

1032

Attatba

208

2379

/

2379

Total

433

4562

1500

6062

Taux

 

75,63

24,37

100

.Source : OPIM, 2000.

Le volume d'eau utilisé par an selon l'office des périmètres irrigués de Mouzaia au niveau de la première tranche est de 19 millions de m3 pour l'année 2000 à partir des forages et du barrage Bouroumi. Ce volume est reparti comme suit : l'eau utilisée par les forages est de l'ordre de 13,6 hm3 et par le barrage de Bouroumi le volume d'eau relâché est de 5,4 hm3.

Les volumes disponibles en eau superficielle affectés à l'irrigation dans le PIMO tranche 1 depuis 1993 à 2004 se présentent dans le tableau 6 :

Tableau 6: volume lâché et consommé; Superficie souscrite et Superficie irriguée.

Année

Volume lâché (m3)

Volume consommé (m3)

Superficie souscrite (ha)

Superficie irriguée (ha)

1993

19 210 000

14 552 754

2482

2798

1994

200 000

138 256

579

288,54

1995

0

0

0

0

1996

0

0

0

0

1997

0

0

0

0

1998

0

0

0

0

1999

15 500 000

7 610 000

516,92

1364,12

2000

5 540 000

3 852 569

633,83

1500

2001

5 020 000

2 849 916

474,60

973,50

2002

0

0

0

0

2003

7 778 000

6 101 639

769,97

1055,66

2004

9 330 000

5 020 837

1069,35

1197,10

Source : OPIM, 2004

Il apparaît à la lecture des volumes lâchés et volumes consommés qu'il y a une perte d'eau importante du fait même que le volume lâché ne parvient pas intégralement à l'usager.

On remarque aussi que le volume lâché ne représente qu'un faible pourcentage par rapport à la capacité de mobilisation des ouvrages hydrauliques.

Aussi l'eau du barrage n'irrigue que 1000 à 2750 ha chaque année, soit le quard de la superficie irrigable du périmètre. Or le barrage est destiné à irriguer 100% de la superficie du périmètre.

I.4.2. Les systèmes d'irrigation dans le périmètre

En ce qui concerne l'irrigation actuelle dans le périmètre, il convient de faire la distinction entre les deux types d'irrigation suivants :

· L'irrigation formalisée, alimentée par un réseau d'irrigation public

· L'irrigation autonome, organisé au niveau des exploitations. L'alimentation en eau pour ce type d'irrigation est assurée pour la plupart à partir des eaux souterraines. D'ailleurs depuis l'avènement du PNDA et à travers le FNRDA beaucoup d'exploitations ont réalisé de nombreux forages.

· 3 systèmes d'irrigation sont utilisés par les agriculteurs dans le périmètre :

Ø Le système gravitaire traditionnel, sous-entendu non amélioré est le plus répandu (80%)

Ø Le système localisé (goutte à goutte)

Ø Le système par aspersion

Le système d'irrigation gravitaire traditionnel (la seguia traditionnelle) est dominant et représente 80% par rapport à la surface totale irriguée, ensuite c'est le système d'irrigation goutte à goutte qui arrive en deuxième position suivi du système d'irrigation par aspersion. L'avènement du PNDA a permis une extension significative de la superficie irriguée et l'utilisation des nouvelles techniques d'irrigations, telle que l'irrigation localisée. Dans le tableau 7 se trouve la superficie irriguée par système d'irrigation :

Systèmes d'irrigation

Gravitaire

aspersion

localisée

Surface totale irriguée à fin 2005 en ha

Superficie irriguée en ha

3.715

115

842

4.672

Tableau 7: superficie irriguée et équipée par système d'irrigation

Source: SDA-Chiffa, 2005

I.4.3. Le mode de gestion de l'eau dans le périmètre.

L'ensemble des responsabilités liées à la gestion de l'eau potable, des eaux usées et de l'irrigation relève du Ministère des ressources en eau et de ses agences. Ces responsabilités correspondent à la planification, la gestion, le contrôle et l'allocation ainsi que la mise en place de la loi et l'élaboration des normes.

L'agence du Ministère des ressources en eau qui était chargée de l'irrigation est l'AGID : agence nationale de réalisation et de gestion des infrastructures hydrauliques pour l'irrigation et le drainage, actuellement dénommée ONID.

Les principales contraintes de gestion de l'eau sont les suivantes:

· L'insuffisance des ressources en eau allouées au périmètre à partir des grands barrages (à titre d'exemple, pour la campagne 2002, les périmètres de la Mitidja Ouest, du Hamiz, de la Bounamoussa et du Saf Saf représentant une superficie totale de 30 000 ha n'ont reçu aucune dotation) ; ce qui entraîne un dysfonctionnement dans l'approvisionnement en eau d'irrigation

· Une tarification de l'eau nettement insuffisante, ne permettant même pas de couvrir les charges de fonctionnement des offices (les tarifs en vigueur varient de 1,00 à 1,25 DA/ m3 selon les périmètres depuis 1995, depuis janvier 2005 une nouvelle tarification est appliquée mais encore insuffisante : 2,5 DA/m3.

· L'absence de compensation financière telle que prévue par les statuts des OPI en situation de pénurie d'eau;

· Des difficultés de recouvrement des créances liées essentiellement à l'instabilité des exploitants agricoles;

· Une insuffisance de management des structures de gestion ainsi que des difficultés à stabiliser les personnels qualifiés;

· Le rôle marginal des associations dans la gestion de l'eau;

· La scission interne au sein des exploitations agricoles.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry