II.2.2- Évolution de la dynamique de la dette du
Gabon
L'observation de la dynamique de la dette publique du Gabon
est faite sur la base des graphiques 4.3.17 et 4.3.18 (voir
annexe).
L'analyse de la dynamique de la dette publique du Gabon en
1989 permet de tirer les enseignements suivants :
- la dynamique de la dette est négative depuis 1998.
- le poids de la dynamique endogène est
prépondérant dans la réduction du taux d'endettement
public du Gabon. Le poids de la dynamique autonome (avec les soldes primaires
positifs) a aussi contribué à cette réduction du taux
d'endettement public.
- le taux d'endettement initial est déterminant dans la
dynamique de l'endettement. Plus ce taux est élevé plus l'effet
endogène est fort.
- les mécanismes de traitement de la dette (Accord de
confirmation, rééchelonnements, rachat) ont contribué
à la réduction du stock de la dette entraînant ainsi une
réduction du taux d'endettement public et par ricochet une
amélioration de la dynamique d'endettement du Gabon.
- la dynamique de l'endettement public dépend de deux
facteurs principaux : les performances économiques (taux de
croissance réelle de l'économie) et la maîtrise de la
politique budgétaire (en générant les surplus
budgétaires par la maîtrise des recettes et des dépenses de
l'État). Mais le Gabon pour poursuivre les efforts de
désendettement, doit plus compter sur la dynamique autonome en
renforçant la qualité de sa politique et de ses institutions et
en trouvant les moyens de mieux protéger l'économie
vis-à-vis des chocs exogènes.
II-3. Evaluation du risque de
surendettement du Gabon
L'évaluation du risque de surendettement du Gabon est
nécessaire pour apprécier l'effet du traitement actuel de la
dette et orienter les politiques d'endettement du pays. Nous allons d'abord
présenter le cadre d'analyse et ensuite, évaluer son risque de
surendettement.
II-3.1. Présentation du cadre d'analyse
Les études empiriques réalisées par la
Banque Mondiale et le FMI ont montré que la qualité des
politiques et des institutions des pays à faible revenu a un impact
considérable sur la probabilité qu'ils soient confrontés
à une crise de surendettement. Ainsi, les pays qui opèrent dans
un contexte caractérisé par des politiques et des institutions
faibles risquent de basculer dans le surendettement (même avec des ratios
d'endettement nettement plus faibles que d'autres) du fait qu'ils sont plus
susceptibles de mal utiliser les financements qu'ils mobilisent et sont moins
capables d'utiliser leurs ressources de manière productive. A l'inverse,
les pays qui suivent des politiques judicieuses peuvent supporter un ratio
d'endettement plus élevé. Ces études établissent un
lien entre le risque de surendettement et la qualité des politiques et
des institutions des pays, telle que mesurée par l'indice EPIN
(Évaluation de la Politique et des Institutions Nationales) ou, en
anglais, CPIA (Country Policy and Institutionnal
Assessment).
Les conclusions de ces études ont permis de retenir des
seuils de viabilité de dette suivants, cohérents avec le niveau
des indices CPIA. Les seuils indicatifs de viabilité de la dette pour
les différents niveaux de CPIA sont recensés dans le tableau
4.
Tableau 4 : Seuils indicatifs de la
viabilité de la dette et performances des politiques et des
institutions (en %)
Indicateur de viabilité de la dette
|
Évaluation de la solidité des institutions et de
la qualité des politiques
|
Faible (CPIA<3,25)
|
Moyenne 3,25<CPIA<3,75)
|
Forte (CPIA>3,75)
|
Service de la dette/Exportations
|
15
|
20
|
25
|
Service de la dette/Recettes budgétaires
|
25
|
30
|
35
|
VAN dette/PIB
|
30
|
40
|
50
|
VAN dette/Exportations
|
100
|
150
|
200
|
VAN dette/Recettes budgétaires
|
200
|
250
|
300
|
Source : Banque Mondiale/FMI
Dans ce cadre, le risque de surendettement ne dépend
pas seulement du niveau de l'indice CPIA ou des seuils de viabilité de
la dette extérieure mais plutôt de la probabilité de sa
survenance qui est liée au fait que les indicateurs de viabilité
de la dette se situent à plus de 10 % des seuils indicatifs. Ainsi, si
l'écart entre les ratios et les seuils indicatifs de viabilité de
la dette est au dessus de 10 %, alors le risque est élevé. Le
risque est moyen si cet écart est entre 10 % au dessus et 10 % en
dessous et faible si cet écart est à plus de 10 % en dessous du
seuil.
|