II-2. Analyse de la dynamique de la dette publique du
Gabon
L'analyse de la viabilité de la dette publique vise
essentiellement à mettre en relief les éléments qui
affectent le profil de soutenabilité à long terme et permet
d'identifier les facteurs sur lesquels pourraient se concentrer une
stratégie de désendettement. Nous allons d'abord présenter
le cadre d'analyse et ensuite, examiner la dynamique d'endettement du Gabon.
II.2.1- Spécification du cadre d'analyse de la
dynamique de la dette
La dynamique de la dette publique correspond à la
variation entre deux périodes (année en général) du
taux d'endettement public. Pour l'analyse de la dynamique de la dette publique
du Gabon, nous partons de l'identité :
(1) avec :
: Stock de la dette publique à la fin de l'année
t
: Stock de la dette publique à la fin de l'année
t-1
: Intérêts dus sur la dette publique au cours de
l'année t
: Déficit budgétaire primaire de l'année t
(déficit global hormis les intérêts sur la dette publique,
mais dons compris)
: Allègement de la dette et autres flux non
créateurs de dette publique de l'année t (passifs conditionnels
notamment : dette publiquement garantie)
Nous savons également que (2) avec le taux d'intérêt nominal moyen de l'année.
En remplaçant (2) dans (1), nous avons : (3)
En divisant (3) par et en intégrant les relations et avec
: Le taux de croissance réelle de l'année t
: Taux d'inflation à l'année t
: Taux d'intérêt réel moyen de l'année
t
On obtient : (4) avec
: Ratio de l'endettement public de l'année t en pourcentage
du PIB
: Ratio de l'endettement public de l'année t-1 en
pourcentage du PIB
: Déficit budgétaire primaire de l'année t en
pourcentage du PIB
: Autres flux nets non créateurs de dette en pourcentage du
PIB
La dynamique de la dette est alors donnée par :
(5)
L'équation (5) permet de comprendre les facteurs
déterminants de la dynamique de la dette publique dans un pays. Elle
laisse apparaître deux composantes. La première est
dépendante du niveau du stock de la dette de la période
précédente que l'on pourrait qualifier de dynamique
endogène. Elle traduit les effets du taux de croissance
économique réelle, des taux d'intérêts réel
de la dette intérieure et de la dette extérieure sur
l'évolution de la dette. La deuxième composante est
fondamentalement liée à la politique budgétaire de l'Etat
et d'autres flux non créateurs de dette publique (dynamiques
autonomes).
Il ressort alors de cette analyse que la dynamique de la dette
d'un pays est plus favorable lorsque :
(i) le taux de croissance économique réelle est
supérieur au taux d'intérêt réel (surtout au cas
où le ratio initial de l'endettement est important) ;
(ii) le besoin de financement issu de la politique
budgétaire est faible, voir négatif (cas d'un surplus
budgétaire primaire) ;
(iii) le pays mobilise les financements exceptionnels
importants sous forme de dons.
Dans le cas contraire, la dynamique de la dette est
défavorable.
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