IV.7.3.2 Perte de paquets
Lorsque les buffers des différents
éléments aux IP sont congestionnés, ils «
libèrent » automatiquement de la bande passante en se
débarrassant d'une certaine proportion des paquets entrant, en fonction
de seuils prédéfinis. Cela permet également d'envoyer un
signal implicite aux terminaux TCP qui diminuent d'autant leur débit au
vu des acquittements négatifs émis par le destinataire qui ne
reçoit plus les paquets. Malheureusement, pour les paquets de voix, qui
sont véhiculés au dessus de UDP, aucun mécanisme de
contrôle de flux ou de retransmission des paquets perdus n'est offert au
niveau du transport. D'où l'importance des protocoles RTP et RTCP qui
permettent de déterminer le taux de perte de paquet, et d'agir en
conséquence au niveau applicatif. Si aucun mécanisme performant
de récupération des paquets perdus n'est mis en place (cas le
plus fréquent dans les équipements actuels), alors la perte de
paquet IP se traduit par des ruptures au niveau de la conversation et une
impression de hachure de la parole. Cette dégradation est bien sûr
accentuée si chaque paquet
contient un long temps de parole (plusieurs trames de voix de
paquet). Par ailleurs, les codeurs à très faible débit
sont généralement plus sensibles à la perte d'information,
et mettent plus de temps à « reconstruire » un codage
fidèle. Enfin connaître le pourcentage de perte de paquets sur une
liaison n'est pas suffisant pour déterminer la qualité de la voix
que l'on peut espérer, mais cela donne une bonne approximation. En
effet, un autre facteur essentiel intervient; il s'agit du modèle de
répartition de cette perte de paquets, qui peut être soit «
régulièrement » répartie, soit répartie de
manière corrélée, c'est à dire avec des pics de
perte lors des phases de congestion, suivies de phases moins
dégradées en terme de QoS.
IV.7.3.3 Gigue
La gigue est la variance statistique du délai de
transmission. En d'autres termes,
elle mesure la variation temporelle entre le moment où
deux paquets auraient düarriver et le moment de leur
arrivée effective. Cette irrégularité d'arrivée
des
paquets est due à de multiples raisons dont:
l'encapsulation des paquets IP dans les protocoles supportés, la charge
du réseau à un instant donné, la variation des
cheminsempruntésdansleréseau,etc...
Pour compenser la gigue, on utilise généralement
des mémoires tampon (buffer de gigue) qui permettent de lisser
l'irrégularité des paquets. Malheureusement ces paquets
présentent l'inconvénient de rallonger d'autant le temps de
traversée global du système. Leur taille doit donc être
soigneusement définie, et si possible adaptée de manière
dynamique aux conditions du réseau. La dégradation de la
qualité de service due à la présence de gigue, se traduit
en fait, par une combinaison des deux facteurs cités
précédemment: le délai et la perte de paquets; puisque
d'une part on introduit un délai supplémentaire de traitement
(buffer de gigue) lorsque l'on décide d'attendre les paquets qui
arrivent en retard, et que d'autre part on finit tout de même par perdre
certains paquets lorsque ceux-ci ont un retard qui dépasse le
délai maximum autorisé par le buffer.
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