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La pression de l'aménagement de l'habitat sur l'agriculture urbaine a Kinshasa: cas du lotissement de l'espace maraà®cher Nzeza Nlandu dans la commune de Kisenso

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par Gabriel KASHIMBA KAYEMBE
Université de Kinshasa - Licence en sciences de l'aménagement du territoire 2007
  

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III.3. La troisième ceinture verte avec le Schéma Directeur d'Aménagement Urbain de 1975

Si aucunes limites cartographiques de précédentes ceintures vertes n'est connue, la troisième au moins est connue parce qu'elle se trouve dans l'atlas de Kinshasa.

Figure n°6 : Les schémas Directeurs d'Aménagement Urbain de Kinshasa (1967 et 1975)

Source : Atlas de Kinshasa 1975

La figure n°6 représente le schéma né de la coopération française a dressé une ceinture verte qui devait entourer la ville en partant d'Est en Ouest dont principalement les activités localisées à l'Est drainé par la rivière N'djili. Mais hélas, cette ceinture verte n'a pas été respectée et a subi des fortes pressions de l'habitat.

III.4 : La crise de l'habitat et la convoitise des espaces maraîchers

D'après Van Den Berg (1984), la conversion de la terre agricole en terre urbaine en périphérie des villes africaines est irrémédiable et procède par étapes : à l'agriculture rurale, de rente ou d'autoconsommation, succèdent différents types de maraîchage ; le maraîchage est suivi de la « jachère sociale » (social fallow), c'est-à-dire d'une situation dans laquelle une utilisation du foncier disparaît bien avant que la suivante ne la remplace ; la jachère sociale conduit à la construction. Le maraîchage périurbain est donc considéré par Van Den Berg (1984) comme un mode transitoire d'utilisation du foncier (Moustier et Pages, 1997).

III.4.1  La crise de l'habitat

Après une dernière action d'aménagement de son espace en 1950, Kinshasa n'a plus connu une nouvelle politique sur l'habitat et laissera donc se développer une politique de l'auto construction. Cette politique a des conséquences néfastes sur la capacité à ces habitants de se trouver un logement décent selon leurs moyens. De ce qui précède, les pauvres et les moins nantis sont donc contraints à la location de leur logement faute certainement d'une politique concrète de logement. Les études montrent , déjà à la fin des années 70, le début d'une crise annoncée du logement. Partant sur le même ordre d'idée, la Caisse Nationale d'Epargne et des Crédits Immobiliers (CNECI, 1979) avait estimé un déficit cumulé de l'ordre de 162 577 logements entre 1979 et 1985 (Kanene, 2001).

Des statiques évaluent aujourd'hui à 44% des locataires (Mukoko, cité par Lelo Nzuzi) à Kinshasa et d'autres évaluent également tels que Kanene (op.cit) avance le chiffre de 34,7%. Quand on considère la répartition de la population selon l'occupation du sol du logement dans la ville MICS 2 évalue à 43,6% des locataires, 2,7% de logés par les employeurs, 12,3% des logés par un parent, ami ou sous logé et 1,2 % autres sur les 562 969 logements à Kinshasa (Kanene. M, 2001)

Au regard de ce qui précède, il devient de plus en plus difficile de se procurer une maison de location au centre de la ville. Profitant de cette situation, certains bailleurs dont les maisons jouissent de la rente de localisation en font objet d'enjeux de spéculation profitant des faveurs de la loi du marché, c'est-à-dire de la loi de l'offre et de la demande. Ils font monter les prix de location tout en se joignant avec des commissionnaires qui bénéficient des pourcentages issus de la garantie locative.

Si aujourd'hui le logement semble être difficile à acquérir, il faut compter sur la contribution malencontreuse de ces « commissionnaires » qui spéculent et font de ce commerce qui du reste très lucratif, font du coup de l'accès au logement un véritablement parcours du combattant. Consécutivement à cette spéculation sans scrupule, il s'observe un accroissement galopant de la demande de construction vers la périphérie.

Loin de se douter des conséquences, les plus démunis vont squatter là où ils le peuvent soit dans des bâtiments publics, soit dans des maisons inachevées, soit dans des entrepôts vétustes. Si trouver une maison à louer Kinshasa est un vrai casse-tête que dire alors des prix exorbitants que cela implique et des critères de sélection des locataires par les bailleurs qui sont purement subjectifs. Souffrant de fortes spéculations locatives, ceux qui le peuvent et possédant des capitaux nécessaires se trouvent dans le besoin de changer de catégorie pour acquérir des lopins de terres dans les faubourgs de la ville soit encore dans les périphéries et les zones non aedificandi pour ne plus avoir à payer le loyer.

Aujourd'hui la ville de Kinshasa connaît une forte attraction de la part des populations environnantes et de celle venant de l'intérieur du pays et tous veulent soit s'acheter ou louer un logement. Suite à toutes ces demandes le prix du logement dans la ville ne fait que grimper et fait face à une forte spéculation dans les cités issues de la première et de la deuxième couronne. Bien que les critères de détermination des prix soient fonctions de la distance par rapport au centre ville ; ce qui n'est plus de rigueur. Il est donc important de dresser un état de lieu existant dans les trois couronnes afin de donner une image correcte du logement dans la ville.

Repoussés en périphérie urbaine pour acquérir un lopin de terre, les anciens locataires préfèrent s'installer et commencer une nouvelle vie de propriétaire dans les nouveaux quartiers de la ville. D'autres par contre, c'est-à-dire les plus démunis ne préfèrent pas trop s'éloigner du centre pour habiter les bidonvilles sur des terres impropres, des vallées inondables et des zones non aedificandi. Dans l'espoir de se trouver de quoi vivre au centre ville, les habitants de ces bidonvilles admettent que le prix du sol est trop cher à cause de la spéculation. Ils ne pourront plus bénéficier des opportunités que procure la ville. Compte tenu de la proximité avec le centre ville et le prix réduit du transport, nombreux parmi ces derniers préfèrent rester dans des bidonvilles parce que la spéculation foncière leur interdit un accès formel au sol.

Tableau n°10 : Situation du logement dans la villede Kinshasa

caractéristiques

Nombres des pièces dans le logement

Nombre moyen des pièces

1

2

3

4

5 ou plus

total

Milieu de résidence urbain rural

8,2

10,4

29,2

23,6

23,3

27,5

19,4

26,9

19,9

11,6

100

100

3,4

3,2

Kinshasa

13,2

33,2

22,1

11,0

20,6

100

3,2

Niveau de pauvreté (à Kinshasa)

Plus pauvres

Pauvres

Moyens

Riches

Plus riches

12,6

14,1

8,5

5,4

7,2

22,5

30,2

24,5

22,3

27,1

30,4

24,2

31,2

23,7

21,0

31,5

22,0

25,1

26,7

16,8

3,0

9,5

10,7

21,9

27,9

100

100

100

100

100

3,0

2,9

3,1

3,6

3,7

Ensemble du pays

9,7

25,3

26,3

24,6

14,1

100

3,3

Source : RNDH, 2000-2001

Le tableau n° 10 présente la manière dont vivent les catégories de la population au sein de la ville où la majorité de la population vit dans les maisons à deux pièces et les nantis quant à eux disposent des logements de 3.7 pièces en moyenne. Le rapport de MICS 2 indique que pour chaque ménage à Kinshasa, 4 personnes sont logées dans une chambre pour près de 49% de la population et que par contre 12,2% des ménages interrogées logent une personne par chambre.

Des exemples de ces endroits sont à citer dans la ville tels que : Gand-Monde avec environ ses 5000 habitants, Bribano (3000 habitants), Paka-Djuma (2500 habitants) (Lelo Nzuzi, 2008) Comme on le voit, la logique voudrait que les masses laborieuses pauvres aillent s'installer en périphérie là où la spéculation foncière et immobilière est faible. Mais la mobilité très réduite de certains pauvres citadins qui ne peuvent pas payer quotidiennement les transports collectifs pour aller au travail leur interdit de s'installer très loin du centre. Pour tirer des dividendes d'emploi, ils cherchent un terrain vacant déclaré non aedificandi pour y habiter. Très souvent, ces bidonvilles s'installent partout où existent des terrains dépréciés comme par exemple : les cimetières (à Kasa-Vubu ), berges des cours d'eau inondables (à Limete), décharges publiques (Limete), etc.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand