b. La crise du
logement dans la deuxième couronne
La deuxième couronne quant à elle, au coeur de
la ville subit de même une attraction importante de la population et
à cela s'ajoute le prix exorbitant dans la facturation des logements.
Cela est dû aux commodités offertes par les cités
planifiées de la deuxième. Négociée à prix
d'or le mètre carré d'une parcelle aménagée
équivaut à 100 $ en moyenne au sein de cette couronne, une
parcelle non aménagée qui vaut 30$ le mètre carré.
Tableau 6: Progression annuelle de
l'habitat
Année
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Population
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Superficie en ha
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Densité hab. /ha
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1884
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5000
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115
|
43,5
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1930
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39 950
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1500
|
26,6
|
1950
|
201 905
|
2331
|
86,6
|
1957
|
378 628
|
5512
|
68,7
|
1960
|
476 819
|
4100
|
116,0
|
1967
|
864 284
|
9400
|
91,9
|
1968
|
939 317
|
12 863
|
73,0
|
1975
|
1 679 091
|
17 922
|
93,6
|
1981
|
2 567 166
|
20 160
|
127,3
|
1998
|
4 131 845
|
59 000
|
70,3
|
Source : BEAU (1975), Boute, J et De Saint-Moulin (1978),
Boute, J (1980), Mbumba (1982), Pnud/Habitat (2000)
Le tableau n°6 tableau montre une densification de la
ville au cours des années et met en évidence l'augmentation de la
surface bâtie qui fait que l'occupation du sol de la ville va en
galopant. Avec le seuil le plus élevé en 1961 et 1981 pour enfin
stagné en 1968 et en 1998.
Face à cette progression, des espaces sont remises en
cause et le recul de la végétation est prononcé car ne
pouvant dresser aucune résistance farouche aux besoins d'une population
nécessiteuses faisant ainsi passer le site bâti de la ville de 115
ha en 1884 à 59 000 ha en 1998. Pareille progression perturbe
l'équilibre existant de la végétation et des terres
verdoyantes telles que la forêt climacique qui est actuellement
substituée par des savanes boisées à force que la pression
démographique s'est intensifiée. Bien que toutes ces pressions
exercées sur le tapis végétal, la ville garde encore le
vestige de sa végétation dans le tissu urbain. Les vallées
des collines sont encore recouvertes par une végétation du type
de forêt galeries autours des cours d'eaux (Lelo Nzuzi, 2008).
Un autre contraste s'affirme en même temps, entre le
regain démographique assez général des campagnes,
appuyé le cas échéant sur l'exurbanisation et la poursuite
du déclin des milieux ruraux de l'Ouest, animés par un exode
rural orienté vers la capitale qu'est Kinshasa (Kabatusuila, 2006).
Les collines reposent sur l'essor des productions
vivrières et des pratiques culturales des villageois, doublement
tournées vers l'auto consommation et vers le ravitaillement, d'ailleurs
malaisé, des centres urbains. Ces espaces ainsi redéfinis devront
subir une restructuration spatiale devant se réaliser par la mise en
oeuvre de nouvelles structures spatiales répondant d'une administration
foncière efficace. Ce qui n'est pas actuellement le cas pour la ville
province de Kinshasa.
Indépendamment de l'évaluation de sa mise en
oeuvre, il est nécessaire à ce qu'on rassemble et qu'on mette
à jour de manière systématique un certain nombre de
données qui permettront d'appréhender correctement les
phénomènes spatiaux, d'analyser les évolutions qui se
produisent et de déceler l'émergence des besoins nouveaux et de
nouvelles pratiques. A ce jour, certaines communes de Kinshasa font l'objet
d'une pression foncière telle que l'acquisition de terrain à
bâtir ; loin de résulter de la rareté de ces derniers
sont en perpétuel concurrence avec les terres agricoles. Cette situation
est généralement la conséquence de la rétention
foncière. On constate que la disponibilité foncière
constitue très fréquemment un problème majeur lorsqu'il
s'agit de mener des opérations de restructuration.
Grande mégapole de forme géométriquement
incohérente et insaisissable, Kinshasa s'étend en allongeant ses
tentacules de part et d'autre de son espace. Fort de sa topographie, l'Est de
la ville est considérée comme propice à une urbanisation
attirant du coup une forte concentration des populations ; offrant un
étalement démesuré en direction orientale. La ville
présente une forme triangulaire de côté non égale
dont l'un est allongé. L'absence des politiques d'habitat et
d'urbanisation confère à la ville un visage délabré
caractérisé par l'apparition des bidonvilles et des banlieues.
Toutes ces mutations démontrent à suffisance comment le dynamisme
de la ville a pu modifier la vie des citadins qui en 1999 comptait un nombre
élevé des logements (562 969) abritant 570 364
ménages (Enhapse, cité par Lelo Nzuzi).
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