B- BLESSURES ET Mort INVOLONTAIRES en France
8. Incrimination. - Toute atteinte involontaire à
la vie ou à l'intégrité physique causée à un
animal est constituée en contravention de la 2eme classe, par l'article
609 du code pénal, qu'il s'agisse des animaux domestiques. Le texte a
abandonné la référence que faisait l'ancien code
pénal (art. R. 34) aux animaux d'autrui, ce qui permet donc de
poursuivre le propriétaire même de l'animal. En cas de
condamnation du propriétaire lui-même ou lorsque celui-ci est
inconnu, le tribunal peut décider de la remise de l'animal à une
oeuvre de protection
Animale qui pourra en disposer librement. La rédaction
de l'article R. 653-1 permet la poursuite des atteintes involontaires
commises par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou
manquement à une obligation de sécurité ou de prudence
imposée par la loi ou les règlements, dans une rédaction
similaire aux dispositions relatives aux atteintes involontaires à la
vie ou à l'intégrité corporelle humaines. La
jurisprudence applicable aux infractions visant la personne humaine doit donc
pouvoir s'appliquer à la contravention de l'article R. 653-1.
Toutefois, la jurisprudence antérieure relative à l'article
R. 34 de l'ancien code pénal conserve une part
d'intérêt pour la définition des maladresses et imprudences
aboutissant à la mort ou à la blessure d'un animal (à
titre d'exemple d'application de la jurisprudence la plus ancienne, pour
l'usage d'une arme, ainsi, Les dommages involontaires à l'animal peuvent
être causés soit par la main de l'homme ou par toute chose qu'il a
sous sa garde, tel qu'un véhicule, soit par d'autres animaux. Ainsi, le
propriétaire du chien qui cause des blessures à de la volaille de
basse-cour ou la mort de ces animaux, ainsi qu'à tout autre animal
domestique, apprivoisé ou tenu en captivité, peut-il être
pénalement recherché sur le fondement de l'article R. 653-1
du code pénal,
Le comportement de son propre animal étant certainement
le fait d'une inattention ou d'une négligence de sa
part - défaut de surveillance, divagation -.
Il en est de même pour le simple gardien de l'animal en
cause, soit que l'animal lui ait été confié, soit qu'il
lui ait fourni un refuge à son domicile. Le propriétaire est tenu
à raison des dommages causés par son animal, et s'ils sont le
fait d'animaux agissant ensemble mais appartenant à des maîtres
distincts, il pourra demander à cantonner son obligation au seul dommage
causé par son propre animal, à condition toutefois que tous les
animaux en cause puissent être identifiés
Même Le fait de pratiquer des expériences ou
recherches scientifiques ou expérimentales sur les animaux sans se
conformer aux prescriptions fixées par décret en Conseil
d'État est puni des peines prévues à l'article 609.du code
pénal
Le produit de la vente de l'animal est consigné pendant
une durée de cinq ans. Lorsque l'instance judiciaire qui a motivé
la saisie se conclut par un non-lieu ou par une décision de relaxe, le
produit de la vente est restitué à la personne qui était
propriétaire de l'animal au moment de la saisie si celle-ci en fait la
demande. Dans le cas où l'animal a été confié
à un tiers, son propriétaire peut saisir le magistrat
désigné au deuxième alinéa d'une requête
tendant à la restitution de l'animal.
D'ailleurs, Nul n'est responsable pénalement que de son
propre fait.
Il n'y a point de crime ou de délit sans intention de
le commettre.
Toutefois, lorsque la loi le prévoit, il y a
délit en cas de mise en danger délibérée de la
personne d'autrui.
Il y a également délit, lorsque la loi le
prévoit, en cas de faute d'imprudence, de négligence ou de
manquement à une obligation de prudence ou de sécurité
prévue par la loi ou le règlement, s'il est établi que
l'auteur des faits n'a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas
échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses
compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait.
Dans le cas prévu par l'alinéa qui
précède, les personnes physiques qui n'ont pas causé
directement le dommage, mais qui ont créé ou contribué
à créer la situation qui a permis la réalisation du
dommage ou qui n'ont pas pris les mesures permettant de l'éviter, sont
responsables pénalement s'il est établi qu'elles ont, soit
violé de façon manifestement délibérée une
obligation particulière de prudence ou de sécurité
prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute
caractérisée et qui exposait autrui à un risque d'une
particulière gravité qu'elles ne pouvaient ignorer.
La tentative est constituée dès lors que,
manifestée par un commencement d'exécution, elle n'a
été suspendue ou n'a manqué son effet qu'en raison de
circonstances indépendantes de la volonté de son auteur.
Sera puni comme auteur le complice de l'infraction. En effet
Est complice d'un crime ou d'un délit la personne qui sciemment, par
aide ou assistance, en a facilité la préparation ou la
consommation.
Est également complice la personne qui par don,
promesse, menace, ordre, abus d'autorité ou de pouvoir aura
provoqué à une infraction ou donné des instructions pour
la commettre.
La définition d'un acte de cruauté ou de
sévices graves punis par cet article n'est pas clairement
déterminée. Il faut donc se référer aux
arrêts jurisprudentiels pour tenter d'esquisser une telle
définition.
Les juges du fond doivent constater «la commission d'un
acte proche de la barbarie et du sadisme ».
La jurisprudence a consacré le fait que «l'acte de
cruauté se distingue de la simple brutalité en ce qu'il est
inspiré par une méchanceté réfléchie et
qu'il traduit l'intention d'infliger une souffrance D'autres juridictions ont
dénoté dans l'acte de cruauté « une volonté
perverse ou un instinct de perversité ».
Il est donc possible de retenir de cette étude que la
répression des actes de cruauté est subordonnée à
la preuve d'une volonté perverse, proche du sadisme, de faire souffrir
un animal d'une manière raffinée
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En matière de protection des individualités
contre les dommages qu'un animal peut occasionner, le droit pénal est
très complet dans ce sens. Certaines infractions sont néanmoins
parfois difficiles à distinguer entre elles.
Il faut tout d'abord préciser que, suivant la nature du
dommage, ces incriminations spéciales sont complétées par
d'autres dispositions de droit pénal général (homicide,
attaque à main armée, coups et blessures...).
d'ailleurs, ce sont alors les règles de droit commun de
la répression des atteintes volontaires à la vie ou à
l'intégrité physique du code pénal
L'excitation d'un animal et la divagation sont les deux principales sources
de dommages que peuvent causer les chiens par la volonté
délibérée c'est-à-dire l'existence d'une
faculté de nuire ou la négligence de leurs maîtres et c'est
ce qu'on appel acte involontaire §2. D'ailleurs, La mise en danger de la
vie d'autrui volontairement §1 exige la naissance de la
responsabilité de son gardien
Section I L'animal qu'instrument d'une infraction volontaire
Paragraphe 1- ATTEINTES volontaires AUX PERSONNES
Les Blessures ou homicides volontaires qu'une personne peut
subir et les atteintes aux personnes peuvent aussi résulter de la
volonté du propriétaire ou gardien de l'animal. Ce sont alors les
règles de droit commun de la répression des atteintes volontaires
à la vie ou à l'intégrité physique du code
pénal. Ainsi, le fait de lancer son chien contre la victime pour la
mordre et lui occasionner des blessures constitue le délit de blessures
volontaires, l'animal n'étant qu'un instrument destiné à
causer ; il faut noter que dans ce cas d'espèce de retenir
aujourd'hui la qualification de violence avec arme
Il n'était pas admis que l'animal, quoique
juridiquement bien meuble, puisse toutefois être considéré
comme une arme par destination et constituer, par son emploi, une circonstance
aggravante des délits de violences du code pénal assimile
spécialement à une arme, l'animal utilisé pour tuer,
blesser ou menacer
L'Excitation des animaux dangereux tel un chien errant est une
contravention de la troisième classe de l'article R. 623-3 du code
pénal marocain, définie comme le fait, pour le
propriétaire ou gardien de tout animal susceptible de présenter
un danger pour les personnes, de ne pas le retenir ou de l'exciter contre
autrui, lorsqu'il attaque ou poursuit un passant, qu'il en soit
résulté ou non un dommage. Le tribunal peut décider de
remettre l'animal à une oeuvre de
Protection animale qui pourra librement en disposer.
- Le cas particulier de l'usage de l'animal comme d'une arme
. Un phénomène inquiétant : le
développement des " chiens agressifs "nombre de nos
concitoyens que ces dernières années le Maroc a été
marqué par le développement d'un phénomène
très préoccupant.
Il est prévu par l'alinéa
4 de l'article 132-75 du Nouveau Code Pénal, issu de
l'article 19 de la loi n° 96-647 du 22 juillet 1996 que :
" L'utilisation d'un animal pour tuer, blesser ou menacer est
assimilée à l'usage d'une arme ».
En cas de
condamnation du propriétaire de l'animal ou si le propriétaire
est inconnu, le tribunal peut remettre l'animal à une oeuvre de
protection animale reconnue d'utilité publique ou
déclarée, laquelle pourra librement en disposer. "
Ce texte n'est pas une incrimination autonome, mais entraîne une
aggravation de la responsabilité du maître ou du gardien lorsqu'il
s'est servi de l'animal aux fins de menaces, blessures ou homicides, ce
délinquant étant considéré comme armé au
moment de ces délits ou crimes.
L'article 19 de la loi
précitée est intervenu de façon tout à fait
opportune en aménageant une place spéciale à l'animal dans
l'article 132-75 du Nouveau Code Pénal qui définissait
préalablement les armes en se référant exclusivement au
terme " objet ".
La loi n'assimile pas néanmoins les
chiens dangereux à des armes. Elle considère la personne
responsable du fait de l'animal comme ayant utilisé une arme au moment
des faits.
Des chiens dits d'attaque, dressés pour être
agressifs envers les individus, prolifèrent. Ces chiens sont dangereux
par leurs caractéristiques psychologiques et physiques : les
blessures qu'ils causent sont particulièrement graves et peuvent
entraîner la mort. On les qualifie de molossoïdes, hybrides de
terrier et de molosse.
Phénomène essentiellement urbain,
la possession de ces chiens d'attaque est assez concentrée en
région parisienne. Néanmoins, ils sont apparus aussi dans le nord
et l'est de la France ainsi que dans les grandes villes. Il est important de
souligner que les agressions et les menaces permanentes d'agression ont conduit
à aggraver fortement le sentiment d'insécurité qui
règne dans les cités.
Paragraphe 2 : la responsabilité des
gardiens
Le fait par le gardien d'un animal susceptible de
présenter un danger pour les personnes, de laisser divaguer cet animal
est puni de l'amende prévue pour les contraventions. En cas de
condamnation du propriétaire de l'animal ou si le propriétaire
est inconnu, le tribunal peut remettre l'animal à une oeuvre de
protection animal reconnue d'utilité publique ou déclarée,
laquelle pourra librement en disposer.
" Est
considéré comme en état de divagation tout chien qui, en
dehors d'une action de chasse ou de la garde d'un troupeau, n'est plus sous la
surveillance effective de son maître, se trouve hors de portée de
voix de celui-ci ou de tout instrument sonore permettant son rappel ou qui est
éloigné de son propriétaire ou de la personne qui en est
responsable d'une distance dépassant cent mètres.
Les frais exposés pour la garde de l'animal dans le
lieu de dépôt sont à la charge du propriétaire, sauf
décision contraire du magistrat désigné au deuxième
alinéa saisi d'une demande d'exonération ou du tribunal statuant
sur le fond. Cette exonération peut également être
accordée en cas de non-lieu ou de relaxe.
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