1.7.
Influence de la préférence en matière de
fécondité du couple sur la non satisfaction de besoin en
planification familiale
Le comportement reproductif d'une femme ou d'un homme peut
être influencé par ce qu'est, pour elle ou pour son
mari/partenaire, le nombre idéal d'enfants (African Population Studies,
2002).
La plupart des travaux de recherche ont mis en évidence
la préférence pour une contraception d'espacement plutôt
qu'une contraception d'arrêt dans les pays d'Afrique subsaharienne. Cette
hypothèse semble toutefois infirmée dans le cas du
Sénégal où les femmes ayant déjà eu une
descendance élevée adhèrent 2 fois plus à la
pratique contraceptive que celles ayant une faible parité. Le taux de
prévalence contraceptive, toutes méthodes confondues, varie ainsi
de 9 % à 17 % et le taux de prévalence contraceptive moderne de 6
% à 11 % selon que la parité atteinte est inférieure ou
supérieure à cinq enfants respectivement. Cette adhésion
des multipares (femmes ayant cinq enfants et plus) à la pratique
contraceptive met en évidence l'existence d'une volonté de
limitation des naissances chez les femmes ayant déjà atteint la
parité idéale qui s'établit en moyenne à 5,2
enfants par femme. Cette pratique contraceptive au-delà du
cinquième enfant pourrait donc être assimilée à une
contraception d'arrêt (Evina et Ngoy, 2001).
Fall et Ngom (2001) ont réalisé une
étude sur la baisse de la fécondité dans les pays
d'expression française. Les résultats de cette étude
montrent que les femmes qui désirent une nombreuse progéniture
ont une faible tendance à pratiquer la planification familiale, tandis
que les femmes qui désirent adopter la planification d'arrêt
optent davantage pour les méthodes modernes. Cette dernière
catégorie de femmes voit doubler ses chances de pratiquer une
méthode moderne de contraception. Parmi les femmes qui désirent
d'autres enfants, celles qui aspirent à une progéniture
élevée, correspondant à plus de cinq enfants, pratiquent
moins la contraception (15,5 % de pratique totale et 5,1 % de prévalence
des méthodes modernes), que les femmes désirant quatre enfants ou
moins (respectivement 25 % et 10,1 %). L'effet inhibiteur d'une telle pratique
sur leur fécondité cumulée est de 15 % alors qu'il n'est
que de 9 % chez les femmes désirant cinq enfants ou plus.
Les femmes ayant au moins cinq enfants ont une plus forte
propension à utiliser les méthodes contraceptives modernes. Le
fait d'avoir au moins cinq enfants accroît de 41 % la probabilité
pour une femme potentiellement féconde d'utiliser les méthodes
contraceptives modernes (Fall, op.cit.).
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