1.5.
Influence de la discussion de PF au sein du couple sur la non satisfaction de
besoin en planification familiale
La pratique de la contraception par les femmes dépend
non seulement des opinions des femmes elles-mêmes mais aussi de celles
des hommes. En République Démocratique du Congo, comme dans
beaucoup d'autres pays, les hommes jouent encore un rôle
prépondérant dans la prise de certaines grandes décisions,
notamment celles concernant la taille de la famille. Les discussions avec le
conjoint constituent donc une étape importante dans la prise de
décision concernant la pratique de la planification familiale (Ngondo,
1994).
Lorsque la femme discute plus souvent de la planification
familiale avec son mari, elle a de plus fortes chances d'adhérer
à la contraception en général et de pratiquer en
particulier les méthodes modernes. La probabilité qu'elle
adhère à la planification familiale par les méthodes
modernes de contraception est, de ce fait, 5 fois plus élevée que
celle d'une autre. La pratique contraceptive est également très
significative chez la femme qui discute occasionnellement de planification avec
son conjoint, quelles que soient les méthodes utilisées, tandis
qu'elle est faible chez la femme qui évite cette discussion dans le
ménage (Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou, op.cit).
La discussion au sein du couple des questions de PF est
beaucoup plus prévalente à mesure que l'insertion
économique de la femme est meilleure. Plus le ménage est
économiquement à l'aise plus on peut faire place aux questions de
genre en PF (Kouyé P. et Amouzou A.J., 2001).
La discussion au sein du couple apparaît comme un des
déterminants majeurs des BNS. Elle contribue à réduire le
risque des BNS. Les femmes qui discutent souvent de la PF avec leur conjoint
ont entre 1.4 et 3.3 fois moins de chance de rencontrer des problèmes
pour espacer (RR = 0.7, p<10%) ou pour limiter (RR = 0.3, p<1%) leurs
naissances que celles qui n'en discutent jamais avec leurs conjoints (African
Population Studies, 2002).
La discussion entre les conjoints des questions relatives
à la planification familiale apparaît comme un facteur influent de
la pratique contraceptive. Par conséquent, la femme qui a l'habitude de
parler de la planification des naissances avec son conjoint a 5 fois plus de
chance d'utiliser les contraceptifs modernes qu'une femme qui n'en discute pas
avec son conjoint. Cette probabilité est de 2,7 pour la femme qui
discute moins souvent (Zakari CONGO, op.cit).
La discussion sur la planification familiale au sein des
couples est fortement liée au choix contraceptif. Plus les couples
discutent de PF, plus ils utilisent des méthodes contraceptives, surtout
des méthodes modernes. La discussion au sein des couples est donc un
facteur important pour une pratique contraceptive des femmes. À ce
propos, on constatera que le risque pour les couples qui discutent au moins une
fois de PF de pratiquer la contraception atteint près de 14 fois celui
des autres qui n'en parlent jamais. Assurément, le rôle du
conjoint ne peut être négligé dans ce dialogue. La
discussion au sein du couple de la PF est un facteur indéniable de la
pratique contraceptive souligné dans plusieurs études (Ngoy, 1993
; Kouyé, 1997, Djangoné, 1999) mais le mécanisme
conduisant de la discussion à la pratique demeure encore moins connu.
|