1.4.
Influence du niveau socioéconomique du ménage (niveau de vie)
sur la non satisfaction de besoin en planification familiale
Schoumaker (1999) a établi la "Relation entre la
pauvreté et la fécondité dans les pays du Sud" en
utilisant un indicateur composite de niveau de vie obtenu à partir des
biens possédés par le ménage, du type de logement et de
transport etc. Les relations trouvées sont soit : i) une absence de
relation ; ii) une relation positive : la fécondité augmente un
peu avec le niveau de vie (Basu, 1995 ; Krisnaji, 1992 ; Lipton, 1983) ; iii)
une relation légèrement négative : à un recul de
niveau de vie est associé une fécondité
élevée (Robinson, 1986 ; Schneider et Schneider, 1995 ) ; iv) une
relation en J-inversée : la fécondité croît des plus
pauvres au moins pauvres puis décroît avec le niveau de vie
(Merwyn, 1986 ; Lipton, 1996) ; v) une relation fortement négative.
Schoumaker (1999) a analysé sur les données
provenant de l'Enquête Ménage Intérimaire
réalisée en Afrique du Sud de 1993 à 1994, l'influence de
l'indicateur de vie sur la relation entre pauvreté et
fécondité. En utilisant neuf indicateurs de niveau de vie, il
trouve que la relation varie sensiblement selon l'indicateur utilisé en
milieu rural en particulier. Dans une étude récente sur le
même sujet au Bénin, Vodounou et Ahovey (2001) ont
réalisé des travaux similaires.
Les besoins non satisfaits augmentent avec le niveau de vie en
milieu urbain : moins de femmes pauvres en union (8,6%) ont des besoins non
satisfaits en PF que leurs homologues qui sont nanties (87,6%). Par contre, en
milieu rural moins de femmes nanties en union (12,4%) ont une demande en PF que
leurs paires très pauvres (91,4%). Il ressort qu'une femme pauvre sur 10
femmes nanties (9,82%), 3 ont une demande en PF contre 7 femmes pauvres pour
une femme nantie (Schoumaker, 1999).
Les femmes de niveau d'insertion socioéconomique
élevé ont plus de 5 fois plus de chance d'utiliser la PF que
celles de niveau moyen et ceci quel que soit le rapport de genre existant dans
le couple (Kouyé et Amouzou, 2001).
Par ailleurs, on ne note pas de variations importantes des
besoins non satisfaits selon le niveau socio-économique du ménage
où vit la femme, les proportions oscillant entre 23 % et 25 %. Par
contre, la demande potentielle de planification familiale varie de
manière importante et est influencée par le niveau de
bien-être économique du ménage. La pauvreté semble
constituer également un obstacle à la maîtrise de la
fécondité. Toutes choses égales par ailleurs, les femmes
vivant dans les ménages à haut et moyen standing sont 2 fois plus
susceptibles de recourir aux méthodes contraceptives modernes que les
femmes pauvres (Fall, 2004).
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