1.3.
Influence du niveau d'instruction sur la non satisfaction de besoin en
planification
L'instruction paraît déterminante pour une
maîtrise de la fécondité par la contraception au
Sénégal. Par rapport aux analphabètes, les femmes ayant un
niveau d'instruction primaire ont une propension à recourir aux
méthodes contraceptives modernes et naturelles 2 fois plus importante.
Les femmes dotées d'un niveau d'instruction secondaire et
supérieur sont respectivement 4 et 6 fois plus promptes à
utiliser les méthodes contraceptives modernes et naturelles que les
analphabètes (Fall, 2004).
Au Cameroun comme au Kenya, c'est à partir de 7 ans
d'études que le comportement des femmes face à la pratique
contraceptive moderne est significativement différent de celui des
femmes non scolarisées. Les premières ont 2,5 fois au Cameroun et
1,7 fois au Kenya plus de chance de pratiquer la contraception moderne que les
analphabètes. Ce phénomène est également valable
pour l'instruction du mari. La femme dont le mari a effectué au moins 7
années d'études a plus de chance (5O% de plus au Cameroun et 23%
de plus au Kenya) de pratiquer la contraception moderne (Akoto et Kandem,
2001).
Au Burkina Faso, les femmes instruites, c'est-à-dire
ayant au moins le niveau primaire, ont 7 fois plus de chance de pratiquer la
contraception moderne que les femmes n'ayant bénéficié
d'aucune instruction. L'instruction des femmes joue donc un rôle
important dans la baisse de leur fécondité (Zakari CONGO, 2005).
Pour Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou (op.cit),
le niveau d'instruction est un facteur éminent du comportement
contraceptif de la femme. Ainsi, la femme scolarisée jusqu'au second
cycle du secondaire semble être plus engagée dans le processus de
gestion de la fécondité par les moyens modernes de contraception.
En effet, elle a environ 5 fois plus de chance de pratiquer la contraception
moderne qu'une femme non scolarisée. Cette probabilité est
réduite de moitié chez la femme qui n'a atteint que le premier
cycle du secondaire.
Enfin, c'est la femme de niveau supérieur qui
adhère le plus au processus de planification familiale. Parmi cette
catégorie de femmes, 51 % ont opté pour le contrôle des
naissances par une méthode de contraception ; 14,3 % par les
méthodes modernes tandis que la majorité (30,6 %) reste
attachée aux méthodes naturelles. En définitive, on
retient que la femme d'un niveau d'instruction élevé est plus
soucieuse de contrôler sa fécondité par le recours à
la contraception. Aussi, le risque relatif pour une femme instruite d'utiliser
une méthode moderne de contraception est-il de 2,5 fois supérieur
à celui d'une autre femme moins instruite. Lorsque le niveau
d'instruction de la femme est supérieur ou égal au niveau
secondaire du second cycle, l'effet contributif de la contraception à la
réduction de la fécondité cumulée est de 34 %.
Tandis que cette baisse n'est que de 9 % lorsque la femme ne sait ni lire ni
écrire. La pratique contraceptive inhibe de 14 % la
fécondité de la femme qui a un niveau primaire et de 23 % la
fécondité de la femme de niveau secondaire premier cycle. De
façon globale, la femme dont le conjoint est instruit a environ 2 fois
plus de chance d'utiliser les produits contraceptifs modernes qu'une autre
femme (Vimard, Fassassi et Talnan, 2002).
|