5.1.2.
LES DETERMINANTS MINEURS DES BNS
Chaque besoin non satisfait a quelques variables explicatives
et significatives, même en présence de toutes les
caractéristiques liées au couple.
5.1.2.1. BNS de limitation
Les déterminants mineurs de besoin non satisfait de
limitation, tels que révélés par les résultats de
la régression logistique (tableau 5.1.), sont : l'âge de la
femme à la première naissance, le désir d'enfants par la
femme et la discussion de la PF au sein du couple.
5.1.2.1.1. Age de la femme
à la première naissance
Il s'avère qu'au détriment des résultats
de la régression logistique, les femmes qui ont connu une
maternité acceptable, ont 39% moins de risque de présenter le
besoin de limitation des naissances que celles qui ont connu une
maternité précoce.
Cela peut s'expliquer par le fait que les femmes qui ont connu
une maternité précoce, ont été par l'occasion pris
en mariage alors qu'elles ne maîtrisaient encore rien dans le domaine de
contrôle de fécondité. Car près de 80% des femmes
qui ont connu une maternité précoce ont connu une seule union,
c'est-à-dire la plupart d'entre elles étaient dans leur
première union (résultats trouvés en croisant l'âge
à la première maternité et le nombre d'unions
contracté, à partir des données de l'EDS-RDC 2007). Sans
préparation préalable, ces femmes s'adaptent dans le milieu de
réalisation de fécondité avec tous les risques possibles.
5.1.2.1.2. Désir
d'enfants par la femme
Le nombre d'enfants désiré par le couple en
général, et en particulier par la femme influe beaucoup sur la
taille du ménage nucléaire. Le résultat trouvé
révèle que les femmes qui veulent encore des enfants
présentent de besoin de limitation des naissances que celles qui n'en
désirent plus et les indécises.
Il est à noter que le désir d'enfants par la
femme peut d'une manière ou d'autre influencer l'option prise par son
conjoint sur la taille de la famille.
5.1.2.1.3. Discussion au
sein du couple de la PF
Par rapport à la discussion au sein du couple de la PF,
les résultats montrent que le couple qui discute de la PF une ou deux
fois l'an, a 2,3 fois plus de chance de ne pas présenter le besoin de
limitation des naissances que le couple qui n'en discute jamais. Et le couple
qui en discute le plus souvent a 2,2 fois plus de chance de ne pas
présenter le besoin de limitation des naissances que le couple qui ne
discute jamais de planification familiale.
En comparant les EDS de trois pays : Burkina Faso,
Cameroun et Cote d'Ivoire, les auteurs ont abouti en étudiant cette
variable discussion au sein du couple, au résultat selon lequel les
femmes qui discutent souvent de la PF avec leur conjoint ont entre 1,4 et 3,3
fois moins de chance de rencontrer des problèmes pour espacer ou pour
limiter leurs naissances que celles qui n'en discutent jamais avec leurs
conjoints.
Ces résultats semblent être une
caractéristique propre aux pays subsahariens. Car, la situation de la
République Démocratique du Congo se situe dans la fourchette ou
l'intervalle de ce qui était trouvé dans les trois EDS
cités ci-haut.
Kouyé affirme dans son analyse sur le genre, insertion
socio-économique de la femme et pratique contraceptive en Côte
d'Ivoire que la discussion au sein du couple est l'un des facteurs
déterminant l'utilisation effective de la contraception.
Lorsque le couple discute une ou deux fois l'an de PF, la
femme à quatre fois plus de chance de pratiquer la contraception
moderne. Bien plus encore, la discussion devra être plus fréquente
puisque la femme a près de cinq fois plus de chance d'adopter une
méthode moderne de contraception lorsque la discussion sur la PF se fait
très souvent dans le couple. La discussion au sein du couple sur le
sujet du planning familial s'avère être un des déterminants
les plus pertinents de la pratique contraceptive moderne. La majeure partie de
la fécondité étant réalisée au sein des
unions (Zakari CONGO, 2005).
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