II.4. CONCLUSION
PARTIELLE
Ce premier chapitre nous a permis de circonscrire les concepts
de base qui ont constitué l'ossature de notre étude et nous a
également donné l'opportunité d'asseoir les bases des
théories qui sous tendent notre étude. Ainsi, il s'est agit de
prime abord de fournir des définitions des concepts Communication
politique, Champ électoral, Alliance politique et Campagne
électorale ensuite de déballer la théorie de champ et de
l'acteur réseau. Ainsi, nous sommes arrivés à souligner
que la communication politique vise à canaliser les passions politiques
au profit d'une idée, d'un homme, d'un parti. Elle comprend une
communication globale et une communication électorale de plus en plus
encadrée juridiquement et financièrement et cela n'est valide que
dans le champ électoral où les acteurs politiques se retrouvant
dans une alliance engagent des activités symboliques dans le cadre de
l'organisation d'un scrutin. Etant en présence des activités des
acteurs politiques dans un champ électoral, c'est ce qui a
justifié le choix de la théorie du champ selon Bourdieu et de
l'acteur réseau selon Crozier pour mener cette étude. Ainsi, ces
théories nous ont permis d'opérationnaliser les concepts de notre
hypothèse. Laquelle opérationnalisation nous permettra de
vérifier cette hypothèse dans notre troisième chapitre.
CHAPITRE DEUXIEME :
PAYSAGE POLITIQUE ET EMERGENCE DE L'UNION POUR LA NATION
Au lendemain de son accession à l'indépendance,
la République Démocratique du Congo est tombée dans une
crise de légitimité du pouvoir. Cette crise de
légitimité a reçu sa lettre de noblesse avec
l'arrivée au pouvoir de Joseph Désiré Mobutu après
son coup d'Etat militaire de 1965.
Après 32 ans de règne du pouvoir dictatorial
avec le Maréchal Mobutu, un autre pouvoir illégitime s'est
installé en chassant celui de Mobutu le 17 mai 1997. C'est
l'avènement de l'Afdl avec Laurent Désiré Kabila. Joseph
Kabila, le fils du président assassiné le 16 Janvier 2001,
succède a son père, la continuité de
l'illégitimité du pouvoir est assurée.
Ce cycle des pouvoirs illégitimes en RDC fut alors un
des alibis majeurs de toutes les forces rebelles qui ont plongé le pays
dans la crise depuis 1996.
Ainsi, sous impulsion de la communauté internationale,
un accord a été arraché entre les protagonistes en 1999,
c'est l'accord de Lusaka. Celui-ci ouvrit le chemin vers le dialogue, rendu
possible, par l'arrivée au pouvoir de Joseph Kabila en 2001. Les
négociations qui se sont poursuivies pour aboutir à l'accord
global et inclusif en décembre 2002 ont permis de mettre autour d'une
table toutes les sensibilités politiques du pays dans le pays de Nelson
Mandela.
Sun city a été une étape décisive
dans la normalisation de la situation en RDC, car l'accord qui y a
découlé a permis une gestion consensuelle de la chose publique en
RDC par les ennemis d'hier ; à savoir le gouvernement de Joseph
Kabila, le MLC de Jean Pierre Bemba et le RCD/Goma avec toutes ses forces
dissidentes à savoir le RCD/N de Roger Lumbala et RCD/KML de Mbusa
Nyamwisi ainsi que la société civile et certaines entités
notamment les maï maï.
Comment a alors été le paysage politique
congolais à l'issue de ces négociations ? Comment les
formations politiques ont géré cette période
préélectorale afin de préparer l'avènement de la
troisième République ? C'est de cela que nous tenterons d'en
parler dans le présent chapitre. Loin de nous la prétention de
toucher tous les aspects de cette période, nous nous focaliserons
à décrire en plus bref la configuration de champ politique
congolais post Sun City. Ce qui nous permettra de trouver une explication quand
à l'émergence de certaines formations politiques congolaises.
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