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Communication politique et logique d'actualisation dans le champ électoral. Approche constructiviste de la campagne de l'union pour la nation en république démocratique du Congo

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par Jacques Yves MOLIMA AUTA MISO MAPUMBA DUA
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication - Licence 2009
  

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II.3.2. Les différentes techniques du discours conflictuel.

L'élaboration d'un discours politique, mentionnions nous, vise pour la plupart de cas à rétorquer à une parole, à un geste, à une action, à un message de la partie adverse ou de son concurrent. S'opposant ainsi à un discours antérieur de son concurrent, le discours politique ne peut être qu'un rectificatif, un justificatif, une donnée explicative ou de contestation. Windish souligne qu'il peut s'agir du masquage ou démasquage, de concession, de l'ironie et de la simulation, enfin, de la stratégie de la guerre invisible.

A. Masquage ou démasquage :

Selon Windish, un discours conflictuel dissimule toujours quelque chose, un venin pour détruire l'adversaire ou un élixir pour séduire. Tous ces éléments visent, à cacher, à masquer les faiblesses du locuteur, et tentent de fournir une bonne image de ce dernier. Quand en ce qui concerne le démasquage, le discours conflictuel chercher à porter à la connaissance du grand public les limites du discours de son adversaire politique. On démasque pour tenter de rétablir la vérité lorsqu'on l'estime tronquée.

B. La concession :

C'est une stratégie qui laisse une ouverture et acquiesce certains arguments de l'adversaire sans pourtant tout assumer. Et enfin, miser sur ces arguments dans une manipulation pour préparer sa revanche et cela dans une sorte de montage progressif des éléments à charge qu'on donnerait un sens positif pour soi.

C. L'ironie et la simulation

L'ironie sert à humilier la personne et/ou la personnalité de l'adversaire. On s'active à le peindre comme stupide et ridicule, tout en se présentant soi-même ouvertement ou non comme intelligent et capable de relever le défi de l'intellectualisme. Par ailleurs, la simulation prend ici plusieurs aspects. Elle consiste autant à user du contexte ou de la situation extralinguistique dans laquelle se déroule le conflit pour tourner en dérisoire l'adversaire.

D. La stratégie de la guerre invisible

C'est le cas ici des discours qui se développent sans qu'aucune marque discursive ne le laisse entrevoir. Ici, la cible n'apparaît jamais explicitement. Parfois, ce genre de discours adopte la forme d'un discours didactique, informatif. C'est un discours simulacre.

II.3.3. Argumentation dans le discours politique

L'élaboration d'un discours politique tient également compte de l'argumentation de l'orateur. Des éléments susceptibles de porter l'idéologie de l'homme politique. A ce sujet, P.Breton et S.Proulx55(*) distinguent quatre formes d'argumentation dans le discours politique. Il s'agit de :

- L'argumentation coopérative.

- L'argumentation orientée.

- L'argumentation manipulée.

- L'argumentation détournée.

A. L'argumentation coopérative

Elle vise à se faire comprendre. Elle est caractérisée par l'honnêteté, la fidélité et la rigueur. C'est une forme d'argumentation libre de toute contrainte qui pourrait peser soit sur le message (déformation) soit sur le sujet récepteur (en lui laissant la liberté d'adhérer). Ce modèle d'argumentation est l'idéal de la discussion démocratique où l'homme politique propose directement à un citoyen bien informé et capable de recevoir un message sans distorsion. Toutefois, signalons avec Breton et Proulx que l'argumentation coopérative reste une « ligne d'horizon idéale » à laquelle chacun doit se référer et viser.

B. L'argumentation orientée.

Cette dernière est caractérisée par des techniques d'amplification de

certains aspects et en minimise d'autres. Il s'agit de mettre en valeur les qualités d'un message ou d'un candidat. C'est un travail de recadrage pour obtenir la rétention de l'information comme le souligne Watzlawick.

C. L'argumentation manipulée

Celle-ci se présente comme étant une technique retrouvée généralement

dans la persuasion individuelle et dans la manipulation collective. A cet effet, le message est intentionnellement déformé en vue de parvenir à un objectif. Ce message est diffusé avec une intense contrainte psychologique ou physique. Le but étant d'enchaîner la volonté du récepteur et de le faire adhérer par force ou par suggestion.

D. L'argumentation détournée.

Cette dernière argumentation est plutôt menteuse et trompeuse. L'information est travestie. L'objectif y est de tromper le récepteur, lui faire adopter des comportements qui lui sont défavorables.

* 55 Breton, P., et Proulx, S., L'explosion de la communication, (nouvelle édition), coll. Sciences et société, la découverte/B-oréal, Paris, Montréal, 1993, p 233.

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