Communication politique et logique d'actualisation dans le champ électoral. Approche constructiviste de la campagne de l'union pour la nation en république démocratique du Congo( Télécharger le fichier original )par Jacques Yves MOLIMA AUTA MISO MAPUMBA DUA Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication - Licence 2009 |
II.2. THEORIE DE L'ACTEUR RESEAUTout acteur est un réseau et inversement. L'action d'une entité du réseau entraîne la modification de ce dernier; toute action impliquant l'ensemble du réseau a une incidence sur les composantes du réseau. Dès lors, l'action n'a pas de source précise, elle engage toujours une série d'entités et mobilise la force collective que celles-ci représentent. La stabilité relative d'un acteur-réseau peut à tout moment s'effondrer si certains actants sont retirés du réseau. Il ressort de ces théories que l'acteur politique planifie ses actions en l'actualisant eu égard à l'évolution du système et du champ dans lequel il se trouve et en rapport aux réactions des électeurs. A cet effet, la rationalité des acteurs est plurielle autant que la pluralité d'intérêts. D'où, le concept d'acteur tel que développé par Michel Crozier50(*) comme modalité de pilotage de l'organisation ainsi que le concept de territoire avec ses rituels qui y sont associés dans l'oeuvre de Goffman, certifie à suffisance que la communication est un jeu fait d'enjeux qui se contextualisent dialectiquement. Ainsi, la théorie de l'acteur avec Crozier part du principe de rationalité avec deux postulats à savoir le formel et le substantiel. A. La rationalité formelle : Stipule que l'acteur n'agit que par rapport aux normes. Le cas échéant, les acteurs engagés dans la course au pouvoir sont censés se conformer : - Aux lois électorales - Aux lois régissant les partis politique dans le pays - Aux règles déontologiques de la communication Ces principes sont renforcés par la théorie des parties prenantes. Ces dernières sont définies par leur intérêt légitime dans l'organisation. Ceci implique selon elles, que : - Les parties prenantes sont des groupes et des personnes ayant des intérêts légitimes. Ils sont connus et identifiés ; - Les intérêts de tous les groupes de parties prenantes ont une valeur intrinsèque.
B. La rationalité substantielle : Il s'agit de la capacité de ce qui est normatif pour faire face aux enjeux. L'enjeu principal ici est la communication politique dans le champ électorale. Ceci nous pousse à souligner la théorie sur la communication électorale. II.3. LA COMMUNICATION ELECTORALELa communication politique sur l'axe horizontal nous renvoi dans les agir communicationnels qui incluent, et l'homme politique, et les électeurs dans une situation d'échange communicationnel dans le champ électoral. On peut ainsi parler de la communication électorale. La communication électorale, signale Lamizet est l'ensemble des stratégies et des modes de représentation par lesquels le candidat se donne une identité symbolique qui lui permette de faire l'objet du choix de l'électeur. Il s'agit, en effet, de faire connaître le candidat aux électeurs, à leur donner un portrait et une consistance symbolique qui le fasse pleinement exister. Le chargé de la communication du candidat fera de son mieux pour inculquer au candidat une figure électorale qui permettra aux électeurs de s'identifier à lui. Une figure qui donnera à réfléchir l'image que l'on se fait du futur pouvoir qui sera mise en place. Par ailleurs, la communication électorale ne s'arrête pas seulement à la fabrication de l'identité du candidat mais également à susciter « le geste électoral » de la part des électeurs. C'est au fait un travail en amont qui prend corps dès la période préélectorale. A ce stade on tente de signifier à l'électeur l'identité politique dont lui-même est porteur en tant qu'électeur. En ce sens, la communication électorale institue l'électeur, Conclut Lamizet. Il faut tout de même retenir que la communication électorale est une représentation symbolique de l'institution concernée d'autant plus que pour participer à une élection, il faut savoir le pourquoi de ce vote. Qui l'on va vote ? Pourquoi le vote t-on ? De quel mandat est-il question, de quels pouvoirs et de quelles responsabilités seront investit les acteurs politiques que l'on entend élire. Ainsi la communication électorale a aussi pour rôle d'éclaircir toutes ces questions afin d'orienter tant soit peu le choix des électeurs. A cet effet, les organes qui ont la charge de mettre en place des stratégies de communication doivent tenir compte de tous ces aspects afin de mieux maximiser les chances de leurs candidats. L'homme politique dans la course au pouvoir devrait en tout état de cause mettre en place une stratégie de communication qui part de l'enrôlement des électeurs jusqu'au scrutin proprement dit. II.3.1. Dimension symbolique du processus électoralLe processus électoral requiert un sens fondamental, celui de faire exister l'électeur dans le champ politique. En effet, le choix d'électeur est dicté par l'identité politique qui correspond le mieux à ses aspirations. Ce processus donne à l'électeur le sentiment de son identité politique et de surcroît lui octroi une position d'arbitre entre les challengers en course au pouvoir. D'où, le sens du geste électoral institue pleinement l'identité du sujet symbolique en occurrence de l'électeur, dit Lamizet. Ainsi, l'activité du voté est enrobée du strict respect du secret. En effet, le sens du secret est, de prime abord, pour éviter les pressions individuelles et les représailles éventuelles contre un électeur appartenant à un courant politique en course et qui n'aurait pas voté comme il aurait fallu. Le secret des urnes garantit le caractère identique et semblable de vote, et, par conséquent, le scrutin, l'activité électorale, constitue l'expression démocratique de l'ensemble indistinct de la population politique. En faisant disparaître l'identité singulière de chacun des électeurs dans l'expression collective d'un vote indistinct, Lamizet souligne alors que « le secret électoral fonde la dimension symbolique de la citoyenneté : c'est le secret qui, en empêchant l'identification de tel ou tel vote, fait de la consultation électorale une médiation d'expression de la population toute entière, ce qui, par ailleurs garantit la légitimité politique des candidats élus et, par conséquent, leur garantit la pleine légitimité de leur pouvoir, et la plénitude de son exercice ». Nous pouvons ainsi dire que tout pouvoir politique ne peut exercer son emprise sur la population sans qu'au préalable il bénéficie de la volonté ou du consentement de cette population. Aucun pouvoir aussi dictatorial soit-il ne peut continuer à se maintenir par la seule force de l'armée et des services de sécurité ou d'intelligence. En effet, la volonté de la population ne peut s'acquérir que par la force des urnes. * 50 Elika, F., Op. cit p93. |
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