CONCLUSION
La problématique du personnel dans la diplomatie
camerounaise est un thème qui suscite beaucoup d'intérêt
depuis la création du Ministère des Affaires
étrangères, en 1960. Bien que relativement récente,
l'histoire de la diplomatie camerounaise ne manque pas de leçons, bien
au contraire. Elle constitue un chapitre important de l'histoire politique du
pays dont l'objet reste encore à explorer et à reconstruire.
De 1960 à 1982, tous ceux qui ont oeuvré pour la
diplomatie, ou qui en ont fait partie, se sont constitués de
façon progressive. Ces multiples mutations ne sont pas restées
sans effets dans la politique étrangère du Cameroun.
Jusqu'à nos jours, des points de vue fusent au sujet de
l'efficacité de ce personnel dans le rayonnement de la politique
étrangère du Cameroun, dans un environnement international de
plus en plus complexe et concurrentiel.
Le choix du personnel, de la veille de l'accession du Cameroun
à l'indépendance à nos jours, a évolué. En
effet, le Ministère des Affaires Etrangères qui a une importante
mission, va voir les principaux canons devant régir son fonctionnement
révisés, ce qui n'est pas resté sans effet sur la
politique étrangère du Cameroun.
Ce n'est pas la valeur théorique de l'une et de l'autre
de ces interprétations générales que nous entendions
examiner sur le plan théorique, où la discussion tend souvent
à se porter. Nous voudrions seulement présenter des remarques
appuyées sur des faits passés concernant la répartition,
la gestion et l'évolution du personnel diplomatique camerounais.
Ainsi, un an avant son accession à
l'indépendance, le gouvernement Ahidjo pense à la prise en main
de l'administration au détriment du colonisateur. Pour cela, il doit se
contenter des ressources disponibles dans l'environnement camerounais. Il va se
poser le problème du manque de personnel qualifié, et
l'insuffisance de l'effectif. C'est donc au lendemain de
l'accession à l'autonomie interne que les contours de
l'appareil diplomatique camerounais commencent véritablement à se
dessiner.
A l'occasion, le personnel encore peu qualifié est
emprunté à d'autres départements ministériels.
Cette politique n'a pas toujours satisfait la très forte demande en
ressources humaines de la nouvelle institution qu'est le Ministère des
Affaires Etrangères.
C'est la seule institution au Cameroun en 1960, ne disposant
pas de conseillers techniques étrangers. C'est grâce à la
brillante élite issue des stages diplomatiques, ou des écoles
spécialisées camerounaises ou françaises, que le
Ministère des Affaires Etrangères va écrire les
premières pages de son fonctionnement.
La structure de tutelle des diplomates camerounais, n'est pas
restée statique. Elle s'est inscrite dans une perspective dynamique et
s'est faite progressivement au gré des situations, des conjonctures sur
la scène internationale, de l'évolution de l'Etat et de sa
consolidation. Son histoire est jalonnée de réformes.
A l'analyse de l'évolution de ladite administration de
1960 à 1970, il est loisible d'affirmer que les réformateurs
camerounais ont toujours été animés par la
préoccupation prévue dans son texte organique.87 Dans
l'article 2 du décret du 19 janvier 1960, le Ministère des
Affaires Etrangères reçoit l'exclusivité en la
matière. Pour ce qui est de la répartition du personnel
diplomatique camerounais, il appert qu'au Cameroun, ce personnel est
constitué des diplomates, des attachés des affaires
étrangères, des contractuels d'administration, des
secrétaires de direction et dactylographes, les agents
décisionnaires.
87 Il s'agit de renforcer la cohésion de l'action
gouvernementale en matière de politique étrangère et de
diplomatie et pour conforter le principe de l'indivisibilité de l'Etat
sur la scène internationale.
En effet, ce personnel qui exerce au Ministère des
Affaires Etrangères, assure toutes les relations du Cameroun avec les
Etats étrangers et les organisations internationales et veille à
la protection des ressortissants et des intérêts des camerounais
à l'étranger.
Comme dans toute organisation, des divergences ne sont pas en
manque ; pour ce qui est de notre cas, le personnel contractuel travaillant
aussi bien dans les services centraux qu'extérieures, s'estiment
lésés dans le traitement qui leur est réservé dans
le statut particulier. Pourtant ils produisent un rendement important dans le
fonctionnement du MINAE.
Pour ce qui est du recrutement du personnel devant
écrire les premières pages de l'histoire diplomatique
camerounaise, le gouvernement Ahidjo, pour choisir les camerounais qui allaient
effectuer un stage de formation diplomatique en France, s'appuyait d'avantage
sur, l'intelligence, le sens de gestion, le charisme et parfois le grade.
Ainsi, de notre analyse il en ressort que la priorité était mise
sur une élite pétrie de talents, formée dans de
prestigieuses écoles et universités françaises, mais
également sur des cadres compétents et intègres de
l'administration camerounaise.
En s'appuyant sur le Cameroun, notre étude s'est
appesantie à l'examen des principaux paramètres ayant
guidés le choix, la gestion et l'évolution du personnel
diplomatique camerounais, de 1960 à 1982. S'il est clair que les
contextes ne sont pas les mêmes, il appert que le succès
diplomatique du gouvernement Ahidjo, tire ses fondements non sur son personnel
bien formé et assez instruit, mais sur le suivit et l'implication
profonde dans les affaires diplomatiques. Ceci peut aussi être
perceptible
De 1960 à 1970, le personnel dans la diplomatie
camerounaise comprend beaucoup plus d'agents non diplomates. En 1971, conscient
du besoin important des ressources humaines formées, pouvant permettre
de pallier ledit manque de personnel qui se posait, le Président Ahidjo,
en dehors de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun, qu'il
créé,
signe également un important texte le 24 Mars 1977,
portant agrément des écoles internationales diplomatiques. Par
ailleurs, ce texte porte intégration dans le corps de la diplomatie, de
nombreux camerounais formés dans certaines écoles
occidentales.
LES ANNEXES
|