D- A Alger (1982-1984) et Londres (1984-1985)
Il serait difficile d'apprécier l'action de Ferdinand
OYONO dans la politique étrangère du Cameroun sans mentionner le
rôle joué à la tête de la représentation
diplomatique d'Alger ou à l'Ambassade du Cameroun à Londres dont
il eut déjà la charge en 1982-1984 et 1984-1985
respectivement.
Alger (1982-1984)
L'action de Ferdinand OYONO à la tête de
l'ambassade d'Alger peut se résumer dans le maintien de la
coopération bilatérale. Avant l'arrivée d' OYONO à
Alger le 22 octobre 1982, le Cameroun entretenait de bons rapports avec
l'Algérie.
En effet, les accords signés entre les deux pays dans
la période 1970-1980 avaient pour la plus part été
appliqués. Ces derniers portaient sur l'hydraulique, l'agriculture,
l'enseignement, les transports etc. En dépit du climat difficile qui va
affecter les aspects économiques que politique jusqu'en 1982, le pays va
maintenir certains liens de coopération.
Ainsi à l'actif de Ferdinand OYONO à l'ambassade
d'Alger, on peut noter la poursuite du respect des accords de
coopération de 1970-1980. Un accent est mis sur l'enseignement
supérieur. En pétrochimie par exemple, 300 à 600
camerounais ont été formés en Algérie. L'octroi des
bourses de coopération ne fut pas en reste, pour les filières
médecine, science et technologie dans les Universités Ouari
Boumediene ou à la Faculté de médecine d'Alger
(104).
Malgré le manque de contacts poussés sur le plan
économique et politique avec la Tunisie, on note des progrès dans
la coopération économique qui lie le Cameroun à ce pays.
Le 16 février 1984, Ferdinand OYONO, cumulativement à ses
104
fonctions d'ambassadeurs plénipotentiaire de Tunisie
avec résidence à Alger conduira la mission camerounaise
décidée par le chef de l'Etat Paul BIYA en vue de se rendre en
Tunisie préparer les assises de la troisième session de la
commission mixte qui devait se tenir à Yaoundé à une date
déterminée d'accord parties.
LONDRES (1984-1985)
C'est le dernier poste diplomatique auprès duquel
Ferdinand Léopold OYONO est accrédité en 1984; son
séjour dans la capitale Britannique revêt une importance
particulière.
En effet, arrivé à Londres suite au
décret en date du 26 juillet 1984, Ferdinand Léopold OYONO,
précédemment ambassadeur du Cameroun en République
Démocratique et Populaire d'Algérie, a passé le plus court
(105) séjour de sa carrière en tant que chef de
mission diplomatique. Durant ce bref séjour Londonien, l'état des
rapports entre les deux pays pouvait difficilement changer de façon
notable. En effet, au cour de la période séparant l'année
1960 des années 1980, les relations entre le Cameroun et la Grande
Bretagne sont quelques peu timides. Le souvenir du plébiscite de 1961
est encore présent dans les esprits des deux camps. L'ambassadeur OYONO
va tenter de les redynamiser. C'est ainsi que du 13 au 16 mai 1985, le
Président Paul BIYA effectue une visite officielle à Londres. Ce
qui pour un Ambassadeur est souvent considéré comme une
réussite dans son rôle de rapprochement entre les deux pays.
Cette visite devait ainsi inaugurer une nouvelle
période de la coopération Camerouno-Britannique. Il était
important pour les nouvelles autorités de Yaoundé de renforcer la
coopération entre les deux pays. C'est ainsi qu'une convention
105
portant sur la protection des investissements entre les deux
pays sera signée le 4 juin 1982 (106).
Parti de la Grande Bretagne quelques mois après la
visite Président camerounais, Ferdinand OYONO, n'aura pas pu faire
éclore lui-même les fruits promis par cette visite.
Néanmoins, il faut relever que la Grande Bretagne ne figure pas parmi
les principaux pourvoyeurs de fonds du Cameroun pour ce qui est de la
coopération bilatérale (107).
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