B- Au centre des liens entre Yaoundé -les pays du
Benelux et la C.E.E
(1965-1969)
Le 03 novembre 1965, Ferdinand Léopold OYONO est
nommé à la suite de deux décrets du chef de l'Etat
Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Cameroun au royaume de
Belgique ; et cumulativement, Ambassadeur de la République
Fédérale du Cameroun au Luxembourg et aux Pays Bas avec
résidence à Bruxelles. Entre Yaoundé et Bruxelles,
siège de la Communauté Economique Européenne (C.E.E),
s'ouvre ainsi une grande ère de coopération visant à
amener les pays de la C.E.E a s'intéresser au développement
économique du Cameroun. C'est la mission qui est assignée au
nouvel Ambassadeur ; mais très vite étant donné
l'existence du marché commun qui organise la coopération
économique entre les six pays européens (92) et qui
vise à harmoniser et a organiser les relations économiques avec
les nouveaux Etats Africains et Malgaches (E.A.M.A), l'action de Ferdinand
OYONO va vite s'intégrer dans cette coopération.
En effet dès le 20 juillet 1963, le Cameroun avec les
dix-sept (93) des E.A.M.A signait à Yaoundé une
convention d'association avec les pays de la C.E.E dite convention de
Yaoundé I. Elle entra en vigueur le 1er juillet 1964 pour une
durée de cinq ans et fut remplacée le 29 juillet 1969 par la
convention de Yaoundé II, signée également pour une
durée de cinq ans(94). C'est le lieu de mentionner
92 93 94
PHOTO N°2
PHOTO N°3
qu'en prélude à ces multiples
négociations, Ferdinand OYONO en tant qu'ambassadeur auprès de la
C.E.E , a pris part à toute les réunions préparatoires qui
vont se tenir à Bruxelles en 1966. Ainsi, avec la première
convention de Yaoundé fut mise en place le deuxième Fonds
européen de développement (F.E.D) d'un montant global d'environ
198 milliards de F CFA courants(95). II y a lieu de mentionner qu'en
prélude à ce F.E.D signé à Bruxelles, c'est
à Paris que les ambassadeurs des pays africains d'expression
française se réunissaient pour débattre des questions
économiques concernant leurs Etats respectifs et la situation de la
communauté (E.A.M.A) en particulier. C'est ainsi que petit à
petit la coopération Nord-Sud sera mise en place. C'est également
au cours de cette période où OYONO est ambassadeur du Cameroun
à Bruxelles qu'il est élaboré la manière
d'intéresser les autres pays européens à un
développement de l'Afrique et plus tard des Caraïbes.
Le 11 novembre 1966, les ministres des « Six » Etats
européens et les « dix-huit » ministres des EAMA se retrouvent
à Bruxelles pour la session extraordinaire du conseil d'association
CEE-EAMA. Conduite par Victor ATEBA Ministre adjoint des affaires
économiques et du plan et de Ferdinand Léopold OYONO, ambassadeur
du Cameroun auprès de la CEE, la délégation camerounaise
assiste à ces travaux dont l'objectif est de définir la notion de
« produits originaires ». Il y a lieu de souligner qu'entre
Yaoundé et Bruxelles les liens sont basés sur le commerce, les
échanges et la coopération Nord-Sud.. A cet effet, le Cameroun va
jouer un rôle important au sein des EAMA car son potentiel
économique et humain était considérable en Afrique
francophone. Suite à la nécessité de rechercher et de
mettre en oeuvre en commun des solutions visant l'accroissement des
échanges au sein de l'association et l'élimination des obstacles
à l'écoulement des produits africains sur les marchés de
la CEE, les Etats Africains
95
et Malgaches demandent aux six d'étudier les mesures
susceptibles d'aboutir à la réduction de certaines taxes
intérieures de consommation (96).
Enfin, dans le domaine des relations extérieures, la
résolution des parlementaires de Bruxelles préconise une
position coordonnée des 24 pays européens et africains
associés, lors de la conférence mondiale sur le commerce et le
développement. Tenant compte des facteurs qui retardent l'action du
F.E.D dans le développement de certains pays, la résolution
propose que des mesures particulières soient prises pour promouvoir
un développement harmonieux et équilibré de l'ensemble de
Etats associés (97)
Dans le cadre des EAMA et des travaux des « Six Dix-huit
» il faut dire que ce sont des réunions qui se tenaient autour des
Ministres chargés en Afrique des questions de développement ; ces
réunions étaient précédées et
préparées par celles du comité des Ambassadeurs à
Bruxelles. Ainsi, au cours de cette première décennie des
indépendances, période de tous les projets, de toutes les
ambitions, Ferdinand OYONO aura eu l'insigne honneur de prendre part et de
représenter son pays aux importantes négociations Economiques
Eurafricaines.
|